Le portail occidental de la cathédrale d’Angers (Maine-et-Loire), dont de belles polychromies du XIIe siècle ont été retrouvées en 2009, va bientôt être protégé par une galerie contemporaine. Un projet remporté par l’architecte japonais Kengo Kuma.
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C’est en 2009, alors que de grands travaux de nettoyage ont lieu sur le portail occidental de la cathédrale Saint-Maurice d’Angers, que les artisans font une découverte étonnante. Des vestiges de polychromies médiévales (XIIe siècle) et modernes (XVIIe siècle) apparaissent sous leurs yeux. Si l’on sait qu’au Moyen Âge les cathédrales étaient peintes, il est aujourd’hui difficile de les imaginer tant ces témoignages sont rares. À la cathédrale d’Angers, cette préservation exceptionnelle s’explique par les badigeons à la chaux appliqués aux XVIIIe et XIXe siècles mais aussi par la couche de crasse déposée au fil des ans.
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Protégées par un grand coffrage en bois depuis dix ans, les délicates sculptures gothiques n’ont pas vu la lumière du jour depuis longtemps. Développées sur tout le portail, elles illustrent l’Apocalypse de saint Jean. Au centre, le Christ bénissant est représenté dans une mandorle entouré des symboles des quatre évangélistes. Des anges sont sculptés sur les deux voussures intérieures tandis que les vieillards de l’Apocalypse ornent les deux suivantes. L’identification précise des statues-colonnes dans la partie basse n’est pas totalement certaine mais fait référence à des personnages de l’Ancien Testament.
Une galerie pour protéger les polychromies
Consciente du trésor que représentent ces polychromies, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), a naturellement entrepris des restaurations. Commencées en 2018, elles se sont achevées le 10 juillet dernier. Aujourd’hui, c’est une protection pérenne, sous forme d’une galerie, qui est envisagée pour permettre une préservation durable.
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“Jusqu’en 1807, nous savons qu’une galerie protégeait le portail de la pluie, du vent et du ruissellement, explique Nicole Phoyu-Yedid, directrice régionale des Affaires culturelles. L’idée est de recréer une telle structure”, ajoute-t-elle. Cependant, “après plusieurs études historiques et archéologiques, les données recueillies n’ont pas été jugées suffisantes pour envisager une reconstitution à l’identique de la galerie ancienne », a précisé le ministère. La Commission nationale du patrimoine et de l’architecture a donc validé, en 2019, la création d’une galerie contemporaine.
Après avoir lancé un concours d’architectes l’été dernier, le jury — composé du préfet du Maine-et-Loire, du maire, de l’évêque, Mgr Emmanuel Delmas, et plusieurs professionnels du Patrimoine — s’est réuni autour des cinq projets sélectionnés. C’est ainsi l’architecte japonais Kengo Kuma qui a remporté le concours dont le projet « s’intègre harmonieusement à un bâtiment patrimonial majeur et plus largement à son contexte urbain », a indiqué Rosalyne Bachelot, ministre de la Culture.