Il est souvent bien difficile d’aimer ceux que l’on trouve « pénibles ». Pourtant, l’amour a des ressorts mystérieux qui savent trouver dans toute personne des raisons d’être aimée, malgré ses défauts.
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L’amour est le premier des commandements, Jésus nous commande même d’aimer nos ennemis. Soit. Mais il n’est pas sûr que nous ayons tant d’ennemis que ça, après tout. C’est ce qui complique toujours le travail d’Hercule Poirot et de Sherlock Holmes. Car même quand un pauvre gars gît, un couteau dans le dos, l’entourage est toujours unanime : « On ne lui connaissait pas d’ennemis ! » Pas d’ennemis, donc. Et quand en cherchant bien, on s’en trouve un ou deux, on évite généralement de passer nos journées dans leur compagnie. Et on ne leur souhaite pas non plus de finir un couteau dans le dos. Mais qu’ils aillent nuire ailleurs. À ce tarif, la case « amour des ennemis » est vite cochée…
Comment font ceux qui nous aiment ?
En revanche, il y a ceux que l’on côtoie au quotidien, parfois dès le matin, et qui nous tapent sur les nerfs, nous agacent, nous irritent à leur insu : voix pointue, blagues en boucle, main mollassonne, talons qui claquent, questions sans fin… Ou qui le font carrément exprès. Bref, il semblerait que ceux qui nous énervent, les pénibles, soient bien difficiles à apprécier, et à aimer. Et pourtant ce sont bien ces « pénibles » que le pape François, à la suite de Jésus, recommande à notre miséricorde.
Après tout, nous sommes le « pénible », le casse-pieds de tas de gens qui non seulement ne nous veulent pas du mal, mais sont pour nous plein de bienveillance, de générosité, de tendresse !
Et si on retournait la question ? Si on se demandait plutôt comment font ceux qui nous aiment ? Après tout, nous sommes le « pénible », le casse-pieds de tas de gens qui non seulement ne nous veulent pas du mal, mais sont pour nous plein de bienveillance, de générosité, de tendresse ! Comment font-ils pour ne pas nous renvoyer sans cesse nos défauts à la figure ? Ils ont deux lumières dans le regard. La première se pose sur la beauté, la deuxième va droit au mystère.
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La recherche de la beauté
Le premier et plus puissant déclencheur de l’amour, c’est la beauté. Elle fait dire à saint Augustin : « Longtemps je t’ai cherchée ô beauté si ancienne, et pourtant tu étais au-dedans de moi. » Ceux qui nous aiment, nous, les énervants, les casse-pieds, voient en nous ce qu’il y a de beau malgré tout. Ils ne regardent pas nos défauts, qui pourtant sautent aux yeux, mais s’attachent à ce qui nous définit aussi : un trait de caractère charmant, une façon d’être honnête dans nos remarques trop tranchantes, une qualité d’écoute derrière notre réserve parfois décourageante, ou une belle énergie en dépit de l’exubérance fatigante… Au-delà du défaut ils regardent la belle qualité. Et probablement perçoivent-ils qu’il y a en nous un reflet de la beauté de Dieu, présent dans chaque âme. Celui qui m’aime perçoit qu’il y a Quelqu’un « au-dedans de moi ».
Il n’existe pas de mode d’emploi de votre conjoint, fiston, ou patron, quoique vous puissiez en penser au bout d’une décennie de mariage, cohabitation ou collaboration.
Le sens du mystère
Le carburant inépuisable de l’amour, c’est le sens du mystère. Ceux qui aiment savent qu’il y a toujours en quelqu’un plus que ce qu’on peut en voir, ils savent qu’on n’a jamais fait le tour d’une personne, ils savent qu’il y aura toujours en quelqu’un du nouveau, de l’inédit, de l’imprévu. C’est ce qui fait la différence entre une personne humaine et un robot, aussi perfectionné soit-il. Le jour où vous avez compris le fonctionnement de votre robot androïde, vous voilà promis à de belles années d’usage tranquille et… prévisible. En revanche, il n’existe pas de mode d’emploi de votre conjoint, fiston, ou patron, quoique vous puissiez en penser au bout d’une décennie de mariage, cohabitation ou collaboration. Il n’existe pas d’avantage de mode d’emploi de vous-même : au fond de chacun de nous, dans les régions les plus secrètes du cœur réside une source inépuisable et toujours jeune, un élan de liberté, qui jusqu’au dernier souffle nous rend capable de choisir des routes nouvelles. C’est ce que Dieu aime en nous, c’est ainsi qu’il nous a voulu.
Alors, peut-on aimer tout le monde ? Si on demande à Dieu qui peut tout, de nous doter du regard qu’il pose sur tous et chacun d’entre nous, alors oui, cette grande aventure nous attend.
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