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Installée dans la partie droite de la chapelle de la Vierge de la collégiale Saint-Jean-Baptiste de Montrésor, en Touraine, elle est simplement posée sur un petit coussin rouge, dans une magnifique châsse reliquaire en verre et or. Il s’agit d’une calotte blanche, celle qui a appartenu à saint Jean Paul II, élu pape il y tout juste il y a 42 ans, le 16 octobre 1978. Déposée dans son reliquaire en avril 2016, cette calotte est l'une des quatre que le pape Jean Paul II a donné au cours de son pontificat (1978-2005). Et son histoire est aussi étonnante que symbolique.
La calotte papale est en effet parvenue dans cette église tourangelle grâce à Édouard Henley, un séminariste issu d’une famille de Montrésor aux origines polonaises. Un jour à Rome, au début des années 2000, à la fin de la messe du matin célébrée par Jean Paul II, le jeune homme s'approche de lui et lui offre une calotte blanche toute neuve, espérant recevoir en échange celle que le Souverain pontife porte. Le jeune Edouard est alors très ému de voir que le Pape connait lui-aussi cette ancienne tradition d'échange des calottes datant du temps de Pie XI : le pontife n’hésite pas un instant, il se décoiffe et lui tend sa propre calotte.
Quelques années plus tard, une fois devenu moine bénédictin dans le Yorkshire, au nord de l’Angleterre, celui qui s’appelle désormais Frère Ambrose Henley doit se dépouiller de tous ses biens comme les vœux de pauvreté l'exigent. Il choisit alors de confier la précieuse relique à sa paroisse d’origine. « Le frère Ambrose a en effet entendu dire à l'époque que le curé du village, le père Debacker, cherchait justement une relique de Jean Paul II. C'est quand ce dernier était canonisé, en avril 2014, que sa calotte est finalement arrivée dans l'église de son enfance", explique Christophe Unrug, l'ancien maire de Montrésor.
Cependant, il s’agit d’un dépôt et non d’un don définitif. Pour frère Ambrose, il est important d’avoir la possibilité de récupérer la calotte "si un jour l’église venait à être désaffectée, comme cela arrive malheureusement parfois…" explique encore Christophe Unrug. En effet, veiller à la relique d’un si grand saint est une véritable mission pour ce moine bénédictin, comme il l'a confié à Aleteia, dans un message envoyé depuis son abbaye anglaise de Saint-Laurent d'Ampleforth : "Je l'ai prêtée à la paroisse de Montrésor pour la dévotion de cet immense saint".
"Même Lourdes, haut lieu de pèlerinage, ne possède pas pareille relique", affirme fièrement à Aleteia le père Debacker. "Il n'existe que quatre calottes du pape Jean Paul II, et il n'y en a qu'une en France", poursuit l'ecclésiastique. L’existence de cette sainte calotte a été révélée au grand public au cours de l'émission de Stéphane Bern, "Le village préféré des Français", où Montrésor est arrivée en deuxième place de l’édition 2015. "J’étais frappé par le respect envers la relique de toute l’équipe présente lors du tournage. Stéphane Bern lui-même en était touché et ému", ajoute-il.
Si de nombreux paroissiens se sont mobilisés dès 2014 pour financer la restauration de la châsse reliquaire et de la chapelle qui devait l’abriter, il ne faut pas oublier le fort attachement à Jean Paul II des familles polonaises installées à Montrésor depuis le XIXe siècle, quand le comte Branicki, exilé politique, a acheté le château du village. Leur patriotisme a donné alors beaucoup d’enthousiasme au projet, même s'il y a eu une véritable mobilisation locale qui va au-delà. "Pour des touristes qui viennent initialement découvrir l'un des plus beaux villages de France, la présence de la calotte de Jean Paul II dans l’église suscite beaucoup d’intérêt. Ils veulent absolument la voir", souligne encore Christophe Unrug.
Et le père Debacker d'abonder : la présence de la relique a déjà converti des paroissiens "loin de l’Église", dont un monsieur assez âgé qui était malade d’un cancer. "En apprenant que la relique de Jean Paul II se trouvait à l’église, il m’a demandé un jour si Jean Paul II pourrait… lui "rendre visite" chez lui. J’ai dit oui. Avec sa femme qui est croyante, nous avons prié près de son lit devant le reliquaire que j’avais apporté. Quelques mois plus tard ce monsieur est mort… converti. Voilà l’un des fruits de la présence de la calotte blanche de Jean Paul II à Montrésor", s'exclame-t-il.
Il n’est pas exclu que ce charmant village de Touraine, l'un des plus beaux villages de France à l’attachement si particulier au pape Jean Paul II devienne un véritable lieu de pèlerinage pour une relique du plus grand saint polonais de l’histoire.