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Les plus grands rois et les plus grands saints se sont agenouillés devant. Rapporté de Byzance par Charlemagne, le voile de la Vierge est l'une des reliques majeures de la chrétienté. C'est son petit-fils, le roi Charles Le Chauve, qui l'offre à la cathédrale de Chartres en 876. Exposée depuis peu dans une nouvelle vitrine réalisée par l'artiste contemporain Hubert Le Gall, l'inauguration de cette dernière a eu lieu le mercredi 7 octobre au cœur de la cathédrale.
Le voile de l'Annonciation
Bien qu'encore peu réputée au IXe siècle, la cathédrale de Chartres s'est vue offrir par le roi Charles Le Chauve l'une des plus précieuses reliques mariales, certainement en raison de la dévotion à la "Vierge qui enfante" qui existait déjà à cette époque à Chartes. Selon la Tradition, cette précieuse étoffe de soie serait le voile que la Vierge portait au cours de l'Annonciation ou de la Nativité. Pendant longtemps, on l'a désignée comme étant une tunique ou une chemise mais sa forme s'apparente bien à un voile que l'on déposait sur la tête et qui retombait le long des épaules.
À l'origine, le voile était enroulé dans un tube enveloppé d'un tissu, appelé tissu de "l'impératrice Irène", et conservé dans un reliquaire de bois recouvert d'or et de pierres précieuses. Pendant très longtemps, cette sainte relique était exposée au niveau du choeur et les pèlerins qui venaient s'y recueillir déposaient à la Vierge de multiples demandes, notamment le voeu d'obtenir un enfant. En s'approchant du linge qu'elle avait porté, les pèlerins se sentaient plus proche d'elle physiquement mais aussi du Christ qui avait touché le tissu quand il était enfant.
À la Révolution, le voile subit quelques affres et se retrouve découpé en plusieurs morceaux pour être vendu. Il ne reste aujourd'hui qu'un morceau de deux mètres alors que le voile mesurait à l'origine cinq mètres. En 1927, une expertise réalisée par les musées des soieries de Lyon date le voile des premiers siècles ap. J.-C. Depuis le XIXe siècle, il est conservé dans un reliquaire réalisé en 1876 par l'orfèvre Poussielgue-Rusand à l'occasion du millénaire de son don.
Un vitrine pour protéger le voile de l'humidité
Soucieux de sa préservation, la DRAC Centre-Val de Loire, maître d'ouvrage de l'opération, a décidé de lui offrir une vitrine, à la fois belle et efficace, pour la préserver du temps. Mêlant créativité artistique et ingéniosité technique, Hubert Le Gall a ainsi imaginé une vitrine dorée ornée de vitraux bleus rappelant la teinte si célèbre des vitraux chartrains mais aussi les tonalités bleues que l'on retrouve sur le reliquaire du XIXe siècle. À ce travail artistique s'ajoute une technologie ingénieuse bien dissimulée. Pour lutter contre l'humidité, si caractéristique aux églises, un petit tiroir équipé d'un dispositif anti-humidité a été placé sous la vitrine pour éviter ainsi la condensation. Un mécanisme qui devrait protéger le précieux voile pendant une vingtaine d'années.