La haute cour de Lahore (Pakistan) a annulé début octobre la condamnation à mort prononcé en 2014 contre le chrétien Sawan Masih, arrêté en 2013 parce qu’il aurait insulté le prophète Mahomet. Il n’avait, depuis, cessé de clamer son innocence.
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Accusé de blasphème en 2013 et condamné à mort en 2014, Sawan Masih, chrétien pakistanais et père de trois enfants, devrait pouvoir prochainement sortir de prison. La haute cour de Lahore, située dans la province du Pendjab (est du Pakistan) a annulé début octobre sa condamnation. Accusé d’avoir insulté le prophète Mahomet, une foule avait mis le feu à sa maison ainsi qu’à deux églises et à quelque 150 autres maisons d’un quartier chrétien de la ville en guise de ‘représailles’.
Bien qu’il n’ait cessé de clamer son innocence, il aura donc passé sept ans en prison, dont six sachant qu’il était condamné à mort. “Nous avons payé un prix élevé pour cet acquittement… Qui rendra ces sept années de vie à Masih?”, a interrogé son avocat, Me Nadeem Anthony, à l’annonce de l’acquittement. Pour obtenir cette annulation, l’avocat de la défense a apporté la preuve qu’il existait un retard de 34 heures entre le prétendu délit de blasphème et la plainte déposée devant les autorités de police. Cet élément vient confirmer la thèse d’une accusation préméditée en abusant de la loi sur le blasphème. En parallèle, les témoins appelés pour valider les accusations de blasphème ont rendu des déclarations contradictoires et incohérentes, rapporte l’agence Fides.
80 personnes emprisonnées pour blasphème
Si cet acquittement n’est pas sans rappeler celui d’Asia Bibi en octobre 2018, il rappelle aussi les quelque 80 personnes qui sont encore emprisonnées aujourd’hui au Pakistan pour blasphème, dont la moitié a été risque la prison à vie ou la peine de mort, estime la Commission américaine sur la liberté religieuse. Les fausses accusations de blasphème sont répandues dans le pays et souvent motivées par des vendettas personnelles ou par la haine religieuse. Ces accusations peuvent rapidement dégénérer et se transformer en lynchage populaire.
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