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“L’ange du Gap”, l’homme qui a sauvé 160 personnes du suicide

WATSONS BAY SIDNEY
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John Burger - publié le 05/10/20
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Mort en 2012 à l’âge de 86 ans, l’Australien Don Ritchie habitait à côté d’une falaise vertigineuse des alentours de Sydney surnommée The Gap, tristement célèbre pour les nombreux suicides dont elle est le théâtre. Loin d’avoir été passif face à ce phénomène, Don Ritchie a sauvé la vie de plus d’une centaine de personnes.

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The Gap (qui signifie “l’écart” ou le “gouffre”) est une falaise océanique sur la péninsule de South Head, dans l’est de Sydney, en Australie. La zone, qui fait face à la mer de Tasman, est une destination touristique populaire. Mais elle est aussi tristement connue pour les nombreux suicides dont elle est le tragique décor.

Pendant près de cinquante ans, Don Ritchie a regardé cette falaise de sa maison de Sydney surplombant l’océan Pacifique. Mais ce n’est pas seulement l’amour de la mer qui l’a attiré vers ce panorama dramatique. L’observation depuis ses fenêtres avait un but bien plus grand. Depuis 1964, il a sauvé au moins 160 personnes, bien que certains disent que le chiffre réel est beaucoup plus élevé – 500 d’après sa famille. Décédé le 13 mai 2012 à l’âge de 86 ans, Don Ritchie était connu sous le nom de l’ange du Gap, un titre gagné pour avoir persuadé les gens de ne pas mettre fin à leur jours.

La médaille de l’ordre d’Australie, ainsi que le prix du Local Hero Award de l’année 2011 lui ont été remis pour ses actes de bravoure. Mais les plus belles récompenses restent sans doute les cadeaux, cartes de Noël et lettres envoyés par ceux qu’il a sauvés, parfois une ou deux décennies après la tentative de suicide.

“Ceux qui le connaissaient savent que c’était quelqu’un de fort et très fiable”, a confié la fille de Don Ritchie, Sue. “Il voyait quelque chose d’anormal et il savait qu’il devait agir.”



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Au début, l’ancien marin tentait de retenir les suicidaires physiquement tandis que son épouse, Moya, appelait la police. Mais au fil des années, il se résolut à prendre une approche plus délicate. Au lieu de faire usage de la force, il invitait les suicidaires à prendre un thé chez lui pour discuter avec eux ce qui lui valut d’être surnommé “l’ange du Gap”.

“Je l’ai rencontré il y a 40 ans”, témoigne le père Tony Doherty de la paroisse de Rose Bay de Sydney. “C’était à Watson’s Bay, je rentrais chez moi vers 1h du matin. Il y avait un groupe de personnes au Gap. […] Quelqu’un était allongé sur le ventre, en train de parler à un jeune vietnamien tétanisé, qui se tenait sur le rebord et menaçait de sauter. J’ai observé cet homme lui parler et l’encourager à s’éloigner du bord […] Il avait une voix merveilleusement douce et attrayante qui finit par convaincre l’homme de ne pas sauter.”

C’était un homme doux et convaincant qui offrait de l’espoir avec des mots chaleureux.

“C’était un homme unique”, se souvient Diane Gaddin, une avocate dont la fille s’est jetée de la falaise du Gap. “[Don Ritchie] est un exemple non-seulement pour nous, Australiens, mais pour le monde entier car il faut du courage, de la bravoure et de la ténacité […] pour se tenir sur le bord de la falaise et encourager quelqu’un à ne pas faire son dernier pas. […] C’était un homme doux et convaincant qui offrait de l’espoir avec des mots chaleureux.”

Malgré sa patience et sa douceur, certaines personnes ont quand même sauté sous ses yeux, dont un jeune homme silencieux qui “ne regardait que l’horizon”, confiait Don Ritchie au Sydney Morning Herald en 2009. “Je lui ai parlé pendant une demi-heure, pensant que je progressais. Je lui ai dit : pourquoi ne viendriez-vous pas à l’intérieur pour une tasse de thé ou une bière, si vous préférez ? Il m’a dit non et il s’est jeté dans le vide.”



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Malgré ces rencontres choquantes, Don Ritchie n’a jamais renoncé à porter secours aux personnes venues chercher la mort au Gap. Il avait l’habitude de dire qu’il ne fallait pas grand chose pour sauver quelqu’un face à cette terrible décision. Pour leur montrer qu’il existe une sortie de secours, un autre chemin, ils suffit de sourire, d’être chaleureux et de demander si vous pouvez apporter votre aide.

“N’ayez jamais peur de parler à ceux qui vous pensez en ont besoin”, invitait-il encore en 2011. “N’oubliez jamais l’influence que peuvent avoir un simple sourire, une main tendue, une oreille à l’écoute et une parole réconfortante.”



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