En communiant au corps du Christ qui est l’Église, nous vivons dans notre corps toute la charité du monde, par les œuvres de bonté de tous les chrétiens sur la terre.
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Le 27 septembre dernier, nous rappelions la figure de saint Vincent de Paul lors des célébrations dominicales. Cette grande figure de la charité a durablement marqué les esprits dans notre pays tant ses actions au service des pauvres de son temps furent efficaces, durables et diverses. Ces figures de charité qui éclairent chaque siècle du christianisme sont souvent les plus populaires car elles sentent bon l’Évangile, elles sentent bon l’amour de Dieu pour l’humanité, non pas avec de grands discours mais par des actes concrets et en vérité.
“Que dois-je faire pour les pauvres ?”
Chaque fois qu’une telle figure de charité est évoquée, nous ne pouvons que nous interroger : “Et moi ? Que dois-je faire pour les pauvres ?”. Bien souvent, nous pourrions avoir cette même réponse que Monsieur Vincent adresse à Anne d’Autriche dans le film avec Pierre Fresnay lorsque la reine lui demande : “Que faut-il faire alors ?”. “Davantage !”, répond-il.
Faire davantage ! Oui, mais nous ne le pouvons pas toujours. Nous avons nos devoirs d’état, de famille, nous avons les infirmités physiques, de l’âge, le manque de moyens. Nous sommes limités dans le temps et l’espace pour agir et même si nous donnons déjà de notre temps, de nos compétences, de nos moyens, nous voudrions donner davantage.
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J’aimerais, comme vous peut-être, visiter les prisons, distribuer des repas aux sans-abris, visiter les malades à l’hôpital, accompagner les mourants, visiter des personnes âgées, faire du soutien scolaire auprès des enfants, soulager la misère des bidonvilles, ensevelir les morts sans sépulture, accueillir les réfugiés, donner un toit à ceux qui dorment dehors… Oui j’aimerais, j’en fais un peu, mais je suis limité. Alors, soit nous baissons les bras, résignés, soit nous nous promenons avec une sorte de mauvaise conscience, assez stérile, que nous anesthésions régulièrement par un billet ou un chèque à des œuvres, soit nous nous arrêtons deux minutes pour regarder la situation en face.
Le corps de l’Église
Nous sommes un corps nous dit saint Paul : “Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps” (1Co 12, 27). Ce corps, c’est le corps de l’Église auquel nous avons été unis. La charité, c’est-à-dire aimer comme le Christ aime, est la mission que nous avons reçue au baptême en devenant fils et fille de Dieu, membre de ce corps. C’est en raison de cette mission de charité reçue que nous œuvrons. Ce ne sont plus des actions individuelles, isolées les unes des autres : par la grâce de ce corps elles deviennent l’œuvre du corps entier de l’Église dont nous sommes tous membres.
C’est mon corps, le corps du Christ, l’Église, qui fait ce bien à chaque instant et sur toute la terre. Membre de ce corps, je prends aussi ma place, là où je suis, collaborant suivant les lieux et le temps à l’œuvre de charité de ce corps entier.
Aussi est-ce le corps auquel j’appartiens qui, par l’œuvre des chrétiens, soigne les pauvres des bidonvilles du Brésil ou d’Égypte, c’est ce corps qui enseigne les enfants d’un village du sud de l’Inde, qui accueille des personnes handicapées mentales en Birmanie. C’est ce corps qui visite les personnes âgées de Bordeaux ou de Camberra. C’est ce corps qui accompagne les prisonniers dans les couloirs de la mort des prisons américaines. C’est ce corps qui accueille les migrants de Crotone ou de Calais. C’est ce corps qui tient la main des mourants à Paris ou à Moscou. C’est mon corps, le corps du Christ, l’Église, qui fait ce bien à chaque instant et sur toute la terre. Membre de ce corps, je prends aussi ma place, là où je suis, collaborant suivant les lieux et le temps à l’œuvre de charité de ce corps entier.
Dans le corps du Christ, la charité du monde
Mais comment suis-je uni à ce corps jour après jour ? C’est lorsque nous célébrons l’Eucharistie que, recevant le même pain qui est Corps du Christ, nous devenons membre actif de ce corps qui œuvre mondialement pour vivre cette charité du Christ. La communion des saints est cette réalité que nous expérimentons lors de chaque célébration eucharistique : en étant unis au corps du Christ dans son eucharistie, nous sommes unis au corps du Christ qu’est l’Église et je suis donc en train de vivre, dans mon corps, toute la charité du monde. Je prends ma place dans ce corps pour vivre avec lui ce qu’il vit au service des hommes et j’apporte, moi aussi, ma pierre. Le bénévole d’une favela à Buenos Aires peut alors dire qu’il visite des personnes âgées à Paris, qu’il accompagne un mourant à Calcutta, qu’il accueille un migrant à Lampedusa. C’est le Corps du Christ ressuscité auquel nous communions qui nous fait participer à cette communion des saints et nous rend ensemble acteurs de la charité sur toute la terre.
De même que chacun de nos actes de charité n’est pas une action individuelle mais résonne dans le corps entier de l’Église, notre communion eucharistique n’est pas une démarche individuelle mais nous unit à la vie de ce Corps de l’Église et nous en rend participant. Participer à la messe n’est donc pas une œuvre spirituelle en vue d’une satisfaction individuelle : c’est l’offrande et la réception de la charité de toute l’Église à tous ses membres.
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