Les accusations de corruption portées contre le cardinal Becciu confirment la faiblesse de l’Église, confiée à des hommes pécheurs. En lui demandant de renoncer sans délai à ses droits liés à son statut de cardinal, le pape François confirme aussi le caractère inacceptable du scandale de la corruption.
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Une fois de plus le Vatican, et derrière lui le monde catholique, aura été ébranlé, la semaine dernière, par un scandale. Cette fois-ci, c’est le très influent cardinal Angelo Becciu qui se trouve au creux de la tempête, soupçonné de malversations financières. La rapidité et la sévérité de la réponse du Saint-Père semblent accréditer la réalité d’au moins une partie des accusations portées à l’encontre du cardinal préfet de la congrégation pour la cause des saints.
Même les apôtres
Avec beaucoup l’on peut s’indigner, s’interroger : comment l’Église peut-elle laisser monter à des postes si importants de la hiérarchie des hommes finalement compromis ? On songe ici, en particulier, avec horreur, à l’ancien cardinal archevêque de New-York Theodore McCarrick. Au-delà d’une recherche légitime des causes humaines qui peuvent conduire l’institution cléricale à des choix de facilité, de coterie, il ne faudrait pas oublier que les clercs sont des hommes, et des hommes pécheurs. Selon l’adage commun, Jésus lui-même n’a-t-il pas choisi comme apôtre un certain Judas, et les autres apôtres sont-ils si glorieux et si exemplaires au travers des pages des Évangiles ?
Finalement à y regarder de près, ce sont toujours les mêmes vieilles recettes du diable qui ressortent : l’argent, le sexe, le pouvoir…
Que l’on attende dans le peuple chrétien l’exemplarité des pasteurs est légitime. Qu’on y oublie l’humanité pécheresse de chacun d’eux est illusoire et irénique ! Finalement à y regarder de près, ce sont toujours les mêmes vieilles recettes du diable qui ressortent : l’argent, le sexe, le pouvoir… Nous n’avons pas à juger de la culpabilité des uns et des autres — charge ô combien délicate qui revient à la justice civile et ecclésiastique — mais à observer avec tristesse et pragmatisme que dans son humaine incarnation, l’Église, épouse mystique du Christ, a souvent été trahie par ceux-là même qui devaient la conduire. Rien de bien nouveau sous le soleil.
Vers une approche moins cléricale
Une piste pourrait être suivie qui semble bien être celle du pape François : une relecture de la place des laïcs au sein de l’Église de façon générale, mais surtout au sein des instances de décision et de pouvoir du monde clérical. Est-il vraiment nécessaire que des cardinaux, des évêques, aient à gérer des sommes d’argent considérables, sans beaucoup de contrôle du fait même de l’organisation hiérarchique ecclésiale, eux dont a priori la formation initiale n’a pas été centrée sur la gestion et la finance ? Des laïcs ne feraient-il pas beaucoup mieux en ces domaines, laissant aux pasteurs le soin de conforter dans la foi, d’enseigner, de sanctifier, le peuple de Dieu ? Cette question doit se poser et nécessite certainement une approche moins cléricaliste du mode de fonctionnement institutionnel de l’Église.
En tout état de cause, face à ces scandales, réels ou médiatiques, il nous revient de manière certaine, quelle que soit notre place dans l’Église, de nous convertir nous-mêmes, d’offrir nos vies en sacrifice au Seigneur, et de prier pour la conversion permanente des pasteurs, et toujours plus quand ils accèdent à de hautes fonctions.
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