Des chercheurs du CNRS viennent de lancer une enquête sur les liens qu’entretiennent les Français avec Notre-Dame de Paris. “Les résultats nous permettront de mieux nous adresser aux gens qui viennent”, se réjouit le père Henri de Villefranche, chapelain de la cathédrale. Il a lui-même participé à l’élaboration d’un vaste questionnaire en ligne.
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“Si nous ne savons pas pourquoi les gens viennent visiter Notre-Dame, nous risquons de passer à côté de la proposition de la foi que nous voulons leur proposer”, souligne à Aleteia le père Henri de Villefranche. En tant que chapelain de la cathédrale, il a participé à l’élaboration d’un questionnaire volumineux sur l’impact de Notre-Dame de Paris dans la vie des gens. Cette enquête, rédigée intégralement en écriture inclusive, est menée par le groupe de travail “Émotions/Mobilisation du Chantier scientifique Notre-Dame”, mis en place au lendemain de l’incendie par le CNRS et le ministère de la Culture.
Mieux comprendre les “usages” et les “expériences” du site chez les Français
Partie du constat que l’incendie de Notre-Dame a suscité une vague d’émotions sans précédent en France et dans le monde, cette équipe de chercheurs a souhaité “donner la voix à ces expériences plurielles” afin de mieux comprendre, entre autres, “comment on visitait ou fréquentait Notre-Dame de Paris à l’heure où son réaménagement se prépare”.
Les questions, autant nombreuses que précises, interrogent donc les Français sur leur expérience du site, leurs “usages” de la cathédrale et ce qu’elle représente pour eux. “Combien de fois y êtes-vous allés ? Avez-vous déjà participé à une messe dans Notre-Dame ?” est-il par exemple demandé.
La sociologie vient affiner la connaissance de l’intérêt pour la cathédrale.
Si cette enquête voulue par le ministère de la Culture vise à revisiter la notion d’« émotion patrimoniale”, elle est également un moyen pour le diocèse de Paris de mieux comprendre comment s’adresser aux près de quatorze millions de visiteurs accueillis chaque année en temps normal. “C’est bien que les chercheurs ouvrent leurs grilles d’analyses à ce que l’on voit à l’intérieur, en coopérant avec nous. La sociologie vient affiner la connaissance de l’intérêt pour la cathédrale”, se réjouit le père Henri de Villefranche.
Les chercheurs lui ont d’abord envoyé un premier jet de questions, qu’il a enrichi à partir de son expérience de chapelain : “Beaucoup de gens viennent à la messe à Notre-Dame pour leur anniversaire de mariage. Ce sont des choses que l’on peut savoir que si l’on est là à la sortie de la messe”, explique-t-il par exemple.
Affiner les projets pastoraux et missionnaires
En prévision de l’aménagement futur de la cathédrale, le père Henri de Villefranche estime que les résultats permettront d’affiner en profondeur les projets pastoraux et missionnaires. “Dans Notre-Dame, il y a un projet chrétien d’annonce de l’Évangile. Plusieurs millions de non-chrétiens entrent dans Notre-Dame chaque année. Nous voudrions qu’en faisant le tour de la cathédrale, ils ne voient pas que quelques jolies pierres ou quelques jolies statues, mais qu’ils entendent la prédication de l’Évangile, à travers les chapelles et les différents monuments qui ornent l’église”, explique-t-il.
Il faut que la cathédrale s’adapte aux visiteurs et que les visiteurs s’adaptent à la cathédrale.
Diffusé depuis le début du mois de septembre, le questionnaire a recueilli plusieurs centaines de réponses. Lorsqu’un nombre suffisant de retours sera enregistré, les chercheurs en tireront une analyse détaillée. Les chapelains espèrent bien que celle-ci leur permettra d’améliorer la “proximité” avec les visiteurs, et de susciter un “évènement spirituel” : “Pour qu’une rencontre avec le Christ puisse se faire, il faut que la cathédrale s’adapte aux visiteurs et que les visiteurs s’adaptent à la cathédrale”, conclut le père Henri de Villefranche.
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