Disputée depuis les années 1990 par l’Arménie et l’Azerbaïdjan, la région caucasienne du Haut-Karabakh est à nouveau le théâtre de violentes altercations entre les deux pays.C’est une situation qui, pour beaucoup d’observateurs, paraît inextricable. De nouveaux affrontements ont éclaté dimanche 27 septembre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan qui s’opposent dans la région caucasienne du Haut-Karabakh. Au moins vingt-huit soldats séparatistes y ont été tués ce lundi dans les combats avec l’Azerbaïdjan, a annoncé le ministère de la Défense de cette province soutenue par l’Arménie. Mais le bilan réel pourrait être bien plus lourd, les deux camps affirmant chacun avoir tué des centaines de militaires de la partie adverse.
Une situation qui dure depuis les années 1990
La Turquie a signifié son soutien total à l’Azerbaïdjan, l’Arménie et les séparatistes ont accusé Ankara d’ingérence politique et militaire. “Aucune ingérence n’est acceptable” dans ce conflit et “l’escalade est très préoccupante, car elle peut avoir des conséquences graves pour la stabilité de la région”, a pour sa part déclaré Peter Stano, porte-parole du chef de la diplomatie européenne au cours du point de presse de la Commission européenne. La Russie, qui équipe les deux armées et entretient des relations avec les deux pays, pourrait faire office, une nouvelle fois, de médiateur afin d’apaiser les tensions.
Depuis vingt-cinq ans, la frontière de la république autoproclamée du Haut-Karabakh est l’une des plus militarisées… et des plus instables. Pour le comprendre, il faut remonter à la période soviétique. Sous l’URSS, le Haut-Karabakh peuplé à 95% d’Arméniens a été intégré à la république socialiste soviétique d’Azrbaïdjan. Depuis la chute de l’URSS au début des années 1990, la région lutte pour son indépendance ou son rattachement à l’Arménie. Si un cessez-le-feu et une trêve ont été négociés par le Russie en mai 1994, de violentes altercations peuvent avoir lieu comme c’est le cas actuellement.
L’Arménie, premier état chrétien
Région verdoyante, le Haut-Karabakh, est connu pour ses monastères nichés au sommet et au creux de ses montagnes. Le monastère de Dadivank, dominé par les monts Mrav dans le nord du pays, est l’un d’eux. Il fut bâti entre le IXe et le XIIIe siècle sur la tombe de Saint Thadée (Dadi en arménien), qui évangélisa l’est de l’Arménie au Ier siècle. Mais c’est bien des siècles avant que cette région, et l’Arménie plus largement, se convertit au christianisme : le roi Tiridate III se convertit au christianisme dès l’an 301 sous l’impulsion de Grégoire l’Illuminateur et fait de l’Arménie le premier état chrétien.
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