Éric Libault est un enfant aimant et aimé par son père. Quand celui-ci abandonne sa famille du jour au lendemain, c’est le choc, l’incompréhension et la nécessité de grandir sans cet appui précieux. Bien des années plus tard, son père réapparaît. Commence alors un beau chemin de retrouvailles et de pardon tissé par l’Esprit Saint. Éric vient d’en témoigner dans un ouvrage paru aux éditions de l’Emmanuel : « J’ai retrouvé mon père, la puissance du pardon ».
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Du jour au lendemain, le père d’Éric Libault disparait totalement, sans explication. Le petit garçon a 10 ans. Il admire son père et n’a rien senti venir. Est-il vivant, est-il mort ? Sa famille n’en saura rien pendant trente-trois ans. “Il s’est volatilisé. Je ne pouvais rien dire de lui. C’était une souffrance”, raconte-t-il. “J’ai vite compris dans ma tête qu’il ne reviendrait pas, mais mon cœur a refusé de le croire. C’était douloureux. Mon cœur était toujours en quête d’amour mais, petit à petit, j’ai fini par vivre avec ce désir inassouvi.”
En l’absence de père, c’est toute une vie qu’il faut reconstruire, avec une maman en première ligne. Éric, son frère et sa sœur, parviennent à l’âge adulte tant bien que mal. Sont-ils révoltés, aigris par la souffrance, accablés, animés d’un désir de vengeance, repliés sur eux-mêmes ? « Non. Malgré ces difficultés, je peux dire que j’ai eu une enfance blessée, mais heureuse. La première partie avec papa fut un amour partagé. Ensuite, la cellule familiale a pris le relais. C’est un vrai cadeau. Nous avons continué à aimer papa, grâce à maman qui, tout en reconnaissant le mal qu’il avait fait, sans nier ses défauts, était capable de souligner ses qualités. Il avait été son mari, notre père, elle ne l’a jamais sali. » Cette attitude si belle est un fruit de ses nombreuses prières.
Le travail de l’Esprit saint a permis à papa de se remettre debout.
Éric se marie. Lors d’une réunion d’équipe Notre-Dame, il raconte son histoire. L’aumônier lui demande alors s’il prie pour son père. « J’étais dans un tel oubli que cela ne m’était pas venu à l’idée ». Cette question provoque un déclic : qu’il soit vivant ou mort, son père a besoin de prières. Quelques mois plus tard, par un étonnant concours de circonstances, l’homme en très mauvaise santé est retrouvé par le Samu, hospitalisé puis placé en maison de retraite. Bien qu’il reconnaisse n’avoir aucune famille, une assistante sociale fait des recherches et découvre qu’il a une femme et des enfants. La question des retrouvailles se pose.
Comment ont-ils pu pardonner ?
Pour Éric, aucun doute, il faut le revoir. « J’ai été très vite habité par la conviction que l’Esprit saint était à l’œuvre. À partir de ce moment-là, je n’ai eu peur de rien. Je vivais d’un côté avec un chemin très humain et de l’autre avec un mouvement spirituel qui était en marche et qui est allé encore plus loin que ce que j’aurais pu imaginer. Nous avons assisté au travail de l’Esprit Saint qui a permis à papa de se remettre debout. »
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Maman et enfants lui rendent visite. « C’est assez inimaginable qu’après trente-trois ans de séparation, tout à coup l’impensable se soit produit : la famille s’est reconstruite. » Comment ont-ils pu pardonner ? « Le premier sacrement de réconciliation, reçu très jeune, m’a beaucoup marqué. Le jour où papa est parti, je pense que le pardon était déjà donné, une vraie grâce. Malgré les difficultés et la souffrance, nous avons vécu de façon très concrète ce que dit saint Paul : “L’amour ne passera jamais”. Tout est possible. Jésus l’a fait sur la croix pour nous. Nous avons vécu de cet amour infini que Dieu nous donne, qui surpasse tous les obstacles. »
De son côté, le père d’Éric craint leur réaction. Il se sent indigne. Il demande à être incinéré après sa mort « pour ne laisser aucune trace ». Éric a la forte conviction qu’il doit se réconcilier avant tout avec Dieu pour pouvoir se réconcilier avec ses proches. Et le miracle se produit. Son père finit par se confesser. « Par le feu de l’Esprit, ce pardon-là a tout lavé, tout embrasé : sa vie, sa famille, nos amis. La parole de Dieu est vivante. Elle a eu une fécondité et une sagesse incroyables. »
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