L’éditeur, écrivain et journaliste Denis Tillinac est mort dans la nuit de vendredi à samedi 26 septembre. Passionné de politique comme de rugby, on se souvient surtout de son attachement farouche à la France et à un certain esprit français, qu’il a pu déployer à loisir en dirigeant les éditions de la Table Ronde.
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Journaliste de formation, Denis Tillinac a fait ses armes à La Montagne et à La Dépêche du Midi, avant d’écrire pour Valeurs Actuelles et Marianne. Son métier d’éditeur à la Table Ronde, pendant quinze ans, lui permet de publier des auteurs comme Anne Carrière, Éric Neuhoff et Michel Déon. Ce qui ne l’empêche pas d’être très prolifique dans l’écriture d’essais et de romans, comme Le jeu et la chandelle et Retiens ma nuit, publiés dans différentes maisons d’édition.
Associé à la littérature dite “de terroir”, cela ne l’a pas empêché d’être membre du prix littéraire de l’Armée de terre, d’avoir reçu le Grand prix de littérature sportive en 1993 et surtout d’avoir été honoré cette année, peu avant sa mort, du prix annuel de l’Enracinement-Simone Weil pour l’ensemble de son oeuvre et de son parcours.
Âme française et plume catholique
Un temps proche de Jacques Chirac, décédé il y a un an jour pour jour, Denis Tillinac était un amoureux de la Corrèze et plus généralement de la France. On lui doit d’ailleurs un Petit dictionnaire amoureux de la France (2014), publié trois ans après son Dictionnaire amoureux du catholicisme, et dans lequel il écrivait : “L’Europe, c’est l’espace du catholicisme et du protestantisme sécularisé. En niant cet héritage, on vide le mot de tout contenu car les Droits de l’Homme, la démocratie, la laïcité ne sont plus l’apanage de notre continent.”
Son attachement à la foi catholique était donc largement assumé, si bien que son propre compte Twitter nous apprend, de manière anecdotique, qu’il “était parrain d’une cloche de Notre-Dame” qui sonnera peut-être en son honneur.
https://twitter.com/tillinac/status/1309866225594499074?s=11
Il participait de son talent littéraire à la transmission des valeurs traditionnelles de la France, de ses racines chrétiennes et de l’esprit haut, fidèle à la liberté, de ces hommes trempés dans la passion de vivre à la française sans oublier toute la finesse d’esprit qu’elle suppose.
Une vague de messages plein d’émotion a déferlé sur Twitter suite à sa disparition à seulement 73 ans. Certains ont écrit en l’honneur du “mousquetaire”, d’autres de “l’ami fidèle”, ou encore de “l’homme de foi”. Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre salue de son côté “l’homme de coeur, de culture et de foi”, avant de se remémorer un souvenir marquant : “J’ai baptisé naguère un étudiant converti par “Le Dieu de nos pères” (Le Dieu de nos pères : Défense du catholicisme, 2004). Il faudra relire son “Dictionnaire amoureux du catholicisme. Qu’il repose en paix!”.
Quelle tristesse d’apprendre la mort de Denis Tillinac, homme de coeur, de culture et de foi. J’ai baptisé naguère un étudiant converti par « Le Dieu de nos pères »… Il faudra relire son « Dictionnaire amoureux du catholicisme ». Qu’il repose en paix ! pic.twitter.com/Cjt3YYFjwJ
— Mgr Matthieu Rougé (@MgrMRouge) September 26, 2020
De nombreuses personnalités politiques, ecclésiastiques médiatiques ont fait part de leur tristesse à l’annonce de sa mort.
Denis Tillinac aimait la Corrèze, le rugby, la vie d'antan qu'il chantait en spleen dans ses livres. Nous n'avions pas les mêmes idées mais nous pouvions avoir les mêmes sentiments. J'adresse à son épouse et à sa famille toute ma solidarité et à ses nombreux amis mon soutien.
— François Hollande (@fhollande) September 26, 2020
Un an, jour pour jour, après la disparition de Jacques Chirac, j’apprends avec tristesse celle de son grand ami Denis Tillinac.
Je veux saluer le gaulliste, l’homme de fidélité et l’écrivain profondément attaché à la terre qui l’avait vu naître et qu’il savait si bien raconter.— Jean Castex (@JeanCASTEX) September 26, 2020
Homme de lettres et de convictions, fidèle à ses racines et à ses valeurs Denis Tillinac était surtout une belle âme à la fois profonde, sincère, et vibrante. C’était une voix qui comptait, un personnage plein de panache. Il nous manquera. Qu’il repose en paix. NS
— Nicolas Sarkozy (@NicolasSarkozy) September 26, 2020
Denis #Tillinac est mort. Quelle tristesse. C'était un ami de longue date, connu en Corrèze. Un patriote et un homme attachant. Requiem.
— Philippe de Villiers (@PhdeVilliers) September 26, 2020
Hommage à Denis Tillinac, esprit libre, écrivain enraciné, homme de droite amoureux des libertés et de nos campagnes.
Il défendait une « certaine idée de la France », avec passion et sans anathème… MLP pic.twitter.com/r6HDvNKmgF
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) September 26, 2020
J’aimais Denis Tillinac, cet esprit libre, son accent rocailleux, le visage lumineux de ceux qui n’ont pas d’entrave. Il m’a appris qu’on ne gagne jamais à se soumettre à l’humeur des temps et que les ergots ne sont pas faits pour être rognés. C’était un esprit français.
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) September 26, 2020
Denis Tillinac vient de nous quitter. Un esprit libre et un catholique membre de "l'Académie Catholique de France". Que le Seigneur l'accueille dans sa paix et réconforte ses proches!
— Bernard Ginoux (@mgrginoux) September 26, 2020
« Chaque fois que j’accompagne au cimetière un être qui m’importe, seule la perspective de retrouvailles effectives me soustrait au désespoir » Denis #Tillinac, « Dictionnaire amoureux du catholicisme » @EditionsPlon pic.twitter.com/9jbOajORON
— Mgr Matthieu Rougé (@MgrMRouge) September 27, 2020
« Et ce soir, quand j’entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J’emporte malgré vous, et c’est… c’est ?… Mon panache. »
Adieu Denis #Tillinac pic.twitter.com/64q49w99LE— Alexis Brézet (@abrezet) September 26, 2020
Au fil d'une vie pleine et riche, notre chroniqueur Denis Tillinac avait eu le courage de quitter les rives paisibles de la littérature "dégagée" pour devenir un essayiste mousquetaire, proclamant son amour du catholicisme et célébrant l'âme de la France. Qu'il en soit remercié !
— Laurent Dandrieu (@Dandryeu) September 26, 2020
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