La grande tapisserie surplombant le perchoir de l’Assemblée nationale a retrouvé sa place, ce mardi 15 septembre, après deux ans de restauration. Mais saviez-vous qu’il s’agit de la reproduction d’un célèbre tableau du peintre Raphaël voulue et commandé par le pape Jules II en 1508 et qu’il est toujours visible au Vatican.
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C’est l’histoire d’une fresque voulue par le pape Jules II au tout début du XVIè siècle, et dont une magnifique reproduction se trouve au cœur du Palais Bourbon aujourd’hui. Quelques minutes avant la séance de questions au gouvernement ce mardi 15 septembre, les députés ont célébré le grand retour au sein de l’hémicycle de “L’école d’Athènes”, une tapisserie iconique dont la restauration – qui a duré deux ans – vient d’être achevée.
Le président de l'Assemblée @RichardFerrand actionne le dispositif dévoilant la tapisserie de "l'École d'Athènes", désormais restaurée, et de nouveau présente dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/ddS3WB8D4t
— LCP (@LCP) September 15, 2020
Une commande du pape Jules II à Raphaël
Tissée en laine, soie et fil d’or à la Manufacture des Gobelins au XVIIIe siècle, elle représente la recherche de la vérité et mesure neuf mètres de longueur sur cinq mètres de largeur. Elle avait été installée à l’Assemblée nationale en 1879. Cette année-là, les Chambres revenaient à Paris après dix années passées à Versailles suite à la commune.
Mais c’est à Rome et plus précisément au Vatican que se trouve l’origine de cette fresque. En 1508, à la demande du pape Jules II, le célèbre peintre italien Raphaël commence une œuvre qui doit rassembler à l’intérieur d’une assemblée les figures majeures de la pensée antique. Ils sont 58 au total : Platon, Aristote, Épicure, Socrate, Diogène et tant d’autres figurent sur la tenture, au même titre que des personnalités du même temps que l’auteur, comme Michel-Ange ou Léonard de Vinci. Le génie de l’artiste est de les avoir représentés sous certains traits antiques, comme un hommage de Rome et de la Renaissance à l’Antiquité. Raphaël, lui-même, figure sur l’un des côtés de la fresque. Il l’achève et la livre au Souverain pontife en 1511.
Au Vatican, l’original trône dans la Chambre “de la Signature”
Au Vatican, ce chef d’œuvre fait partie des milliers de pièces exposées dans les célèbres musées. Il trône avec d’autres célèbres œuvres de Raphaël dans la Chambre dite “de la Signature”. Sa présence n’y est pas due au hasard : c’est ici que se trouvait le cabinet de travail et la bibliothèque du pape Jules II. “Le programme iconographique des fresques est lié à cette fonction”, précise le site du Vatican. L’École d’Athènes, qui représente donc la vérité et la philosophie, fait face à la fresque “La Dispute du Très Saint Sacrement”, laquelle rappelle la théologie. Le troisième mur est consacré au Bien, avec la tapisserie “Vertus cardinales et théologales et la Loi”, tandis que le Beau est représenté par le “Parnasse”, où figurent Apollon et les Muses.