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Comment comprendre les propos du Pape (“Le plaisir arrive directement de Dieu, il est simplement divin”) ? L’homme est créé pour désirer et chercher à atteindre la lumière que son désir révèle.
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Les récents propos du pape François sur la chair provoquent bien des commentaires médiatiques. Beaucoup feignent de découvrir que tout homme, fut-il évêque de Rome, est doué de sens, et donc de sensibilité et donc de sensualité. Quelques pisses-vinaigre s’en offusqueront ce qui ne provoquera ni surprise ni émotion particulière. Finalement les grandes traditions spirituelles de saint Augustin à Jean de la Croix, de saint Ignace à saint Jean Paul II n’insistent-elles pas toutes sur l’importance que Dieu donne à nos désirs ?
Et quel homme serait assez ignorant de soi pour prétendre que ces désirs ne s’articulent pas sur la recherche du plaisir ? Paul l’écrivait bien aux chrétiens de Corinthe : “Frères, parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur” (1 Co 12,31). Oui, l’homme est ainsi fait qu’il cherche à obtenir le meilleur. Au risque, certes, de se fourvoyer, mais aussi de toucher au sublime. Et s’il en est ainsi, c’est bien parce qu’il fut pensé divinement et créé pour cela. Oui, l’homme est créé pour désirer et chercher à atteindre la lumière que son désir révèle.
La vocation de la chair
Plutôt que de fuir cela, nous devrions nous en réjouir. L’Incarnation ne consacre-t-elle pas cette bonne nouvelle que la vocation de la chair est d’être transfigurée dans l’Amour divin ? Transfigurée et non pas détruite ou remplacée : toute entière pénétrée par la splendeur de Dieu. Que le Saint-Père emploie des mots simples pour dire cela et rende ainsi cette vérité accessible à tous est une occasion supplémentaire de nous réjouir : il n’y a pas de théologie intéressante qui ne s’ancre dans des mots vulgaires, il n’y a pas d’Évangile sans images domestiques. Parler du plaisir d’un repas goûteux et fraternel, évoquer la puissance de la jouissance conjugale en les ramenant à Celui qui voulut que sa créature soupire de plaisir, voilà qui ne devrait surprendre personne.
Le plaisir (quand il touche au sublime) est souvent le moyen le plus accessible d’évoquer la manière dont Dieu se rend présent à nos vies.
Lors des entretiens que j’ai la joie d’avoir avec des couples se préparant au mariage, cette question du plaisir (quand il touche au sublime) est souvent le moyen le plus accessible d’évoquer la manière dont Dieu se rend présent à nos vies.
« Et la voix qui m’est chère laissa tomber ces mots :
Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours… » (Le Lac)
Ces mots de Lamartine n’éveillent-ils pas en chacun le souvenir de moments où le temps semble s’être soudain densifié, au point que l’on voudrait que tout demeure, immuable et éternel ? Dès les commencements, la Bible le révèle, Dieu est celui qui est. La grammaire divine se conjugue au Présent, un présent plus que continu, un présent permanent. L’homme est bien souvent écartelé entre un passé qui n’est plus et un futur qui n’est pas. Il lui faut vivre ces moments de grâce pour se sentir précisément vivant, voire “sur-vivant”.
Vivre est dangereux
C’est donc dans cette recherche permanente de la vie, de cette pleine communion au présent, que nous sommes entraînés. Au risque parfois de confondre le plaisir du palais avec gourmandise et gloutonnerie, au risque de mélanger la jouissance amoureuse et la pornographie, au risque de manière plus générale de nous prétendre exploiteur du monde plutôt que d’accepter d’en être les cultivateurs. Oui, au risque de tout cela : il n’y a que les États modernes pour penser que le principe de précaution garantit contre les risques de la vie. Vivre est dangereux, d’abord parce qu’en permanence nous nous trouvons, poussés par notre aspiration, à la croisée de chemins qui semblent tous mener au but rêvé mais qui se révèlent trop souvent des pièges sans retour.
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Nos vies sont faites de chutes et de relèvements, de chemins de traverses dont nous ramène l’inaltérable amitié du Sauveur des hommes. Pour nous faire cheminer avec lui, au rythme de nos souffles, en transformant les sentiers que nous choisissons en ce chemin véritable et unique où Dieu promet de nous rejoindre toujours et de sanctifier tout ce que nous sommes, corps et âme, cœur et esprit, dans le Présent de l’Éternelle Vie.