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Xavier Goulard, soigné par la musique et sauvé par Dieu

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Domitille Farret d'Astiès - publié le 10/09/20
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Si Xavier Goulard a été un enfant maltraité, la musique qui l’habite depuis toujours, la construction d’un foyer aimant et la main libératrice de Dieu font de lui un homme heureux aujourd’hui. Il raconte son itinéraire dans un émouvant livre-témoignage.

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Une enfance fracassée, un talent musical inné, des rencontres inespérées, l’écriture d’un Requiem à 45 ans… La vie de Xavier Goulard, 61 ans, est digne d’un roman. Cet homme à la voix douce se définit comme compositeur, auteur, réalisateur et comédien. Avec Martine, sa femme depuis trente ans, ils ont une fille, Marlène, elle-même comédienne et réalisatrice.

La vie de Xavier commence dans la douleur. Chez lui, enfance rime avec violence et souffrance. Le petit garçon grandit auprès de parents mal-aimants et maltraitants. Son mal-être s’exprime par de grandes douleurs physiques que la médecine ne parvient ni à nommer, ni à guérir. Il est victime de terribles crises au cours desquelles se mêlent contractions, sensations d’oppression, de brûlure et de froid, et douleur intense. Des crises à se taper la tête contre les murs. Cette douleur intolérable qui le transperce littéralement, il n’en guérira qu’au bout de 45 ans de calvaire. Doué en musique, il écoute dès son plus jeune âge des liturgies orthodoxes sur son petit magnétophone et rêve alors de devenir compositeur et chef d’orchestre. Mieux, à l’âge de 13 ans il se promet d’écrire un Requiem.

Dieu devait savoir que s’il ne se révélait pas à moi par son amour, j’en mourrais. Je serais mort de manque d’amour. Il s’est toujours révélé à moi quand il le fallait.

Dieu a toujours été présent dans sa vie. Déjà, petit, dans sa chambre, le seul lieu où il n’était pas battu, il était convaincu de sa présence. “Je savais qu’il était là, celui que j’appelais mon Seigneur à moi, et je me savais aimé de lui. J’ai manqué de l’amour qu’un enfant peut légitimement espérer de ses parents, mais en vérité, je n’ai jamais manqué d’amour de Dieu. Dieu devait savoir que s’il ne se révélait pas à moi par son amour, j’en mourrais. Je serais mort de manque d’amour. Il s’est toujours révélé à moi quand il le fallait”.

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© Marlène Goulard
Marlène, Martine et Xavier Goulard.

Le jeune homme se forme au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, passe par le cours Florent et croise des Maurice Pialat et des Robert Hossein… Pour soigner ses douleurs, il multiplie les séances chez les psychanalystes, acupuncteurs, homéopathes et rebouteux. Toujours en quête de sens et de paix intérieure, il enchaîne cours de yoga et séances de médiation, découvre la spiritualité orientale, entre même dans une loge maçonnique… à la recherche d’un bonheur qui tarde à montrer son visage. S’il est chrétien, ce baroudeur intérieur passe par des chemins de traverse pour mieux revenir à l’Église. Un jour, son épouse lui offre un livre écrit par un moine orthodoxe : c’est finalement vers la foi catholique qu’il basculera. “C’est alors que j’étais réconcilié avec le monde que le Christ m’a repris en main. Et quand il appelle, on ne peut pas lui résister”.

Deux éléments seront centraux dans sa reconstruction : la rencontre avec sa femme et la musique. “J’ai construit une cellule familiale loin de Paris et nous avons mis au monde une petite fille merveilleuse. Ma femme m’a aimé jusque dans les abîmes de ma souffrance sans être impatiente, sans jamais s’inquiéter. Mon foyer a été le plus grand soignant”, souffle-t-il. La musique a également joué un rôle essentiel : “Le son, c’est l’abstraction, l’art le plus abstrait. J’ai toujours entendu des notes de musique. Il y a un mouvement permanent qui se met en marche en moi et qui est musical. La musique m’a soigné parce que toute cette violence qui s’est emmagasinée a déclenché en moi une violence inouïe qui s’est exprimée par la maladie et par des œuvres musicales”.

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© Marlène Goulard

La laideur, il en a fait de la beauté. Pour lui, la musique a été annonciatrice de sa guérison par Dieu. Le sacrement des malades reçu quelques mois après avoir terminé d’écrire et d’enregistrer son Requiem, puis une prière de délivrance, le libéreront de ses douleurs physiques après 45 ans de martyre. Il insiste sur ce point : “Ce qui m’a soigné, c’est mon foyer et la musique. Jésus m’a guéri. Et il n’a pas fait que me guérir, il m’a sauvé !”.


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Quant à ses parents… “Je n’aurais pas pu écrire ce livre si je n’avais pas pardonné. C’était la condition. Du point de vue humain, le pardon, c’est un chemin. Il débute au moment où vous prenez conscience réellement du mal que l’on vous a fait, quand bien même cela déclenche de la haine. Le pardon doit voir le mal qui a été fait”, insiste-t-il. “Ensuite il faut se soigner psychiquement, physiquement et spirituellement pour ne plus souffrir des conséquences de ce mal”. La troisième étape, poursuit-il, “une fois un peu de paix retrouvée, c’est d’aller voir l’autre pour lui offrir l’occasion de demander pardon. Enfin, le pardon ultime, c’est la miséricorde qui se reçoit du Christ. Et j’ai reçu cette grâce. Aucun travail ne peut vous amener à ce pardon-là”.

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© Artège

Requiem – Histoire d’une conversion spirituelle, par Xavier Goulard, Artège, septembre 2020, 18 euros.

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