Tourmentés et visionnaires, les poètes sont souvent les éclaireurs de Dieu, les « voyageurs ailés », comme l’écrivait Charles Baudelaire. Pour atteindre parfois des sommets de poésie qui inspirent et qui rapprochent de Dieu. Comme “Le bouquet sous la croix” de Marceline Desbordes-Valmore.
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Contemporaine de Lamartine, Marceline Desbordes-Valmore est l’une des plus grandes poétesses françaises. Après une jeunesse tourmentée entre Bordeaux et la Guadeloupe, elle devient comédienne. Elle se produira sur les scènes de Douai, Rouen et Lille avant de connaître le succès à Paris et à Bruxelles.
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Alors qu’elle n’a pas encore 40 ans, elle quitte définitivement le théâtre pour se consacrer à l’écriture, ce qui lui vaudra la reconnaissance nationale. Inspirée par le romantisme, Marceline Desbordes-Valmore incarne la modernité et l’avant-garde de la poésie de son temps. Au cœur de son âme de poète, la foi chrétienne ne disparaît jamais, comme en témoignent ces vers d’une dévotion si simple et tellement fidèle:
“D’où vient-il ce bouquet oublié sur la pierre?
Dans l’ombre, humide encore de rosée, ou de pleurs,
Ce soir, est-il tombé des mains de la prière?
Un enfant du village at-il perdu ces des fleurs?Ce soir, fut-il laissé par quelque âme pensive
Sous la croix où s’arrête un pauvre voyageur?
Est-ce d’un fils errant la mémoire naïve
Qui d’une pâle rose y cacha la blancheur?De nos mères partout nous suit l’ombre légère;
Partout l’amitié prie et rêve à l’amitié;
Le pèlerin étudier sur la route étrangère
Offre à Dieu ce symbole, et croit en sa pitié!Bouquet solitaire, ta tristesse charmante
Semble avec tes parfums exhaler un le regret.
Peut-être es-tu promis au son d’une amante:
Souvent dans une fleur l’amour a son secret!Et moi j’ai rafraîchi les pieds de la Madone
De lilas blancs, si chers à mon destin rêveur;
Et la Vierge sait bien pour qui je les lui donne:
Elle entend la pensée au fond de notre cœur! “Poésies (1830)
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
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