Chorazin est une petite ville de Galilée, voisine de Capharnaüm. Comme cette dernière, cette cité biblique bénéficiera des enseignements de Jésus qui y rencontrera les foules. Mais comme Capharnaüm, Chorazin fera l’objet d’une terrible malédiction divine pour ne pas avoir accepté la Parole de Dieu…
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“Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient fait pénitence, avec le sac et la cendre. D’ailleurs, Tyr et Sidon seront mieux traitées que vous lors du Jugement” (Lc 10,13-14). Cette terrible colère de Dieu, nous l’avons déjà entendue pour Bethsaïde. Mais, qu’a donc pu faire de si abominable la ville de Chorazin (ou Chorazeïn, Korazin) pour mériter une telle malédiction de la part du Christ, habituellement si miséricordieux ?
Il faut pour répondre à cette question revenir quelque peu en arrière, et observer le comportement de ces habitants à l’encontre de Jésus de Nazareth. Jésus a dispensé largement et généreusement son enseignement dans cette ville, ainsi que celles de Bethsaïde et Capharnaüm, sans ménager sa peine, ni celle de ses disciples. Il n’eut de cesse, d’autre part, d’y accomplir des miracles qui lui valurent l’admiration des foules. Mais cet enthousiasme fut trop peu suivi de la conversion de leur cœur.
Or, Jésus n’est pas venu chez eux comme un enchanteur ou un magicien de plus, mais bien pour leur révéler qu’Il est le Messie tant attendu apportant le salut des âmes. Contrairement aux habitants de Tyr et de Sidon qui ont manifestement fait meilleur accueil à la Parole de Jésus, les habitants de Chorazin sont, eux, restés fermés et sourds à sa prédication et appel divin des cœurs. Où est leur conversion, leur foi ? D’où cette terrible condamnation de Jésus.
Chorazin, une ville rayée de l’Histoire
Cette malédiction prononcée par Jésus sera, d’ailleurs, confirmée par l’Histoire qui oubliera littéralement Chorazin et la livrera à son triste sort. Probablement détruite par un tremblement de terre au IVe siècle, il ne restera plus rien de la cité biblique, confirmant ainsi l’imprécation divine. Ce n’est seulement qu’à partir de fouilles archéologiques réalisées au XXe siècle qu’un grand nombre de vestiges seront de nouveau mis à jour et témoigneront du quotidien d’une ville de Galilée au temps de Jésus.
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C’est alors une toute petite ville que l’on peut, aujourd’hui, discerner à partir de ces restes dégagés à flanc de colline, notamment ce mur d’enceinte qui entourait les habitations, silos, citernes, ainsi qu’une synagogue postérieure à l’époque de Jésus, mais qui fournit cependant un exemple des lieux sacrés en Galilée avec sa pierre noire de basalte d’origine volcanique. Une superbe “chaire de Moïse” (conservée au musée d’Israël de Jérusalem) a même été retrouvée, façonnée dans cette même pierre sombre, chaire dans laquelle était dispensé l’enseignement de la Torah. C’est à son sujet que Jésus avait également prononcé cette critique acerbe (Mt 23, 2-7) :
Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.
Décidément, Chorazin fut effectivement peu vertueuse et n’offrit que de bien peu de ferveur, de foi et de cœur… Aussi, pouvons-nous voir de nos jours dans Chorazin, tout ce que les contemporains de Jésus ont refusé de son enseignement, et par extension un symbole de la frilosité ou tiédeur de notre foi, une tiédeur également condamnée aujourd’hui par le pape François :
Plus dangereux encore, nous passons un accord : un peu de Dieu et un peu de nous. Nous avançons ainsi avec une double vie, un peu selon Jésus, et un peu selon le monde, les pouvoirs du monde. Si Pierre avait dit à ces prêtres : parlons entre amis et établissons un modus vivendi, peut-être que les choses se seraient bien passées. Mais, dans le livre de l’Apocalypse, le Seigneur dit : ceci ne va pas, parce qu’ainsi vous êtes ni mauvais ni bons. Vous êtes tièdes. Je vous condamne.
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