Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Aleteia : Pourquoi les bébés n’aiment-t-il pas les changements ?
Véronique Lemoine Cordier : Avant 19 mois, pour pouvoir être rassuré, l’enfant a besoin de la permanence de ses figures d’attachement : son père et sa mère, tout comme celle de ses repères. Pour se sentir en sécurité, il a besoin que tout soit pareil : même chambre, même maison, même rythme, même habitudes… Plus tard, cela lui permettra de s’ouvrir sereinement à ce qui l’entoure. Le matériel de puériculture très sophistiqué aujourd'hui fait croire que l’on peut sans problème changer le cadre de vie d’un tout petit. En réalité, il est davantage au service des parents que des bébés.
En vacances, la présence des parents ne suffit pas. Quand je reçois des enfants en difficulté nés en mai-juin-juillet et que nous balayons l’histoire de leur vie, je demande toujours s’il a changé de lieux pendant les vacances qui ont suivi. C’est très souvent le cas et c’est souvent une fragilisation pour beaucoup d’entre eux. Les parents objecteront qu’ils prennent soin de laisser le bébé dans la même nacelle. Cela ne suffit pas : le décor a changé, les personnes autour de lui, les rythmes… ne sont plus les mêmes et l’enfant n’est plus sécurisé. Bien sûr, le degré de sensibilité n’est pas le même selon les enfants. Certains réagiront plus fort que d’autres. Mais je préconise de limiter autant que possible les changements pendant les vacances avec un bébé de deux, trois ou quatre mois.
Comment rassurer son bébé si l’on change de lieu de vacances ?
Les parents peuvent le prévenir en lui parlant de ce qui va se passer : "Tu sais, on va partir à tel endroit. Ce seront des choses complètement nouvelles pour toi et dont tu n’as pas l’habitude. Cela va être désagréable pour toi. Mais, tu peux être tout à fait tranquille car Papa et Maman sont là et vont tout faire pour que cela se passe bien." Un enfant non sécurisé ressent une peur proche de l’angoisse de mort, surtout s’il a eu une naissance "boulet de canon", comme je l’explique dans le livre. Les parents peuvent lui dire : "Cela va être inconfortable mais jamais, jamais dangereux."
Une fois arrivé sur le nouveau lieu, les faire visiter au bébé - sans non plus y passer des heures - pour qu’il comprenne le changement de décor. Et à nouveau, le rassurer. Si l’on se sent maladroit dans ses mots, l’essentiel, c’est tout l’amour que l’on y met. Le tout-petit le sent. En consultation avec des bébés, je suis toujours très émerveillée par leur capacité à comprendre au-delà des mots.