Œuvre colossale de 320 tonnes et 20 mètres de haut, la statue du Christ de La Havane, la capitale de Cuba, a résisté à deux émeutes et à trois coups de foudres depuis sa construction, en 1957.
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Ce n’est pas le Corcovado de Rio, ni le Jésus de Lisbonne. Mais la grande statue du Christ de La Havane, à Cuba, n’en possède pas moins une portée extrêmement symbolique pour les habitants de l’île. En 1957, c’est un acte de foi et d’abandon qui est à l’origine de sa construction, en plein soulèvement populaire contre le dictateur Fulgencio Batista : inquiète pour la vie de son mari, la femme du dirigeant promet au Sacré-Cœur de Jésus de construire une statue s’il n’est pas tué par les opposants au régime. En moins de deux ans, l’architecte cubaine Jilma Madera parvient à construire une statue de 20 mètres de haut. Elle est composée de 67 pièces sculptées en Italie, dans les fameuses carrières de Carrare, en Toscane. Au total, il a fallu pas moins de 320 tonnes de marbre blanc pour terminer cette œuvre colossale.
Abandonnée pendant 30 ans
Inaugurée le 24 décembre 1958 par l’archevêque de La Havane, le cardinal Manuel Arteaga, qui se serait bien passé de cette magnifique statue connaît très rapidement une histoire mouvementée. Dès le mois de janvier 1959, l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir marque le début d’une longue période de persécution contre les chrétiens. Profondément athée, ce dernier met en place un régime communiste strict, très hostile à la religion. La statue du Christ de La havane est laissée à l’abandon. Située sur une colline d’où elle est aujourd’hui visible de presque tous les coins de la ville, elle était à l’époque complètement cachée par des broussailles. En 1961, 1962 et 1986, la statue est même touchée par la foudre lors de violents orages. Mais elle reste toujours en place, intacte et intrépide…
Ce n’est qu’après la chute de l’URSS en 1991 que Cuba commence à s’ouvrir à la liberté religieuse. La statue, qui n’était même plus accessible car située dans une zone militaire, est rouverte au public. Lors de la réouverture, plusieurs personnes prient même le chemin de croix à ses pieds en guise d’acte de réparation. Des fidèles continuent aujourd’hui de prier auprès de la statue qu’ils considèrent comme la protectrice de la ville depuis 62 ans. Pour eux, la tradition qui l’entoure et l’héritage spirituel dont elle est porteuse sont désormais ancrés dans l’âme de la ville.
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