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La famille est-elle au complet ? La grande question du “petit dernier”

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Claire de Campeau - publié le 15/07/20 - mis à jour le 12/10/21
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Quand les aînés grandissent, de nombreux couples se posent la question : notre famille est-elle au complet ? Comment discerner et comprendre les plans de Dieu pour notre famille ?

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« Après trois enfants rapprochés et des moments compliqués, je rêve d’une autre petite fille ! J’imagine un prénom, je pense à des jolies tenues, à son visage… ». Dans certains cas comme celui de Sophie, jeune maman trentenaire, le désir de maternité semble très clair et évident : la famille n’est pas encore au complet.

Malgré la fatigue, les difficultés, les tensions conjugales, l’accueil d’une nouvelle petite vie apparaît comme une évidence, à plus ou moins court terme. « Je trouve que la mémoire est étrangement bien faite, explique Axelle, mère de quatre jeunes enfants, dès qu’ils se font plus rares, j’oublie les moments plus difficiles comme les nuits courtes, les reflux, les soirées aux urgences pour ne garder que les meilleurs moments, le peau à peau, les gazouillis… Ce qui fait que dès qu’un de mes enfants arrive vers ses un an j’ai des nouvelles envies de grossesse ! ». 

Nathalie semble également très décidée à ne pas s’arrêter sur le chemin de la maternité: « Ayant perdu en une année plusieurs bébés in utero, il y a comme un cri du cœur. Et j’ai eu ma dernière, Aure, un bébé que j’ai attendu avec tellement de mystère teinté de joie et de crainte ! Me dire que c’est la dernière, même s’il y a beaucoup de disputes entre les aînés, ce n’est pas possible pour moi. Rien ne peut m’enlever ça du cœur, c’est viscéral. Pour mon mari, ça l’est moins. Je ne sais pas comment je vais faire pour tourner la page ! ».

Les conditions de la grossesse, de la naissance et des premiers mois des premiers enfants entrent forcément en compte dans la réflexion des parents : allons-nous revivre la même chose ? L’arrivée des premiers enfants ayant tellement chamboulé notre couple, sommes-nous prêts à recommencer ? Physiquement, mon corps est-il capable d’assumer une nouvelle grossesse ? Ces questions sont normales et ne doivent pas rester sans réponse, la communication en couple est alors primordiale. L’accueil d’une nouvelle vie doit se faire le plus possible dans la sérénité et l’espérance.

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© stefanolunardi/ Shutterstock
© stefanolunardi/ Shutterstock

Quand les conditions ne sont pas encore réunies, pour des raisons médicales, financières ou autres, le désir des parents reste ancré profondément dans leur cœur, comme mis en attente, pour plus tard. La fatigue des parents peut être un frein, tout comme des soucis de santé d’un des parents, la situation financière du ménage ou encore la maladie d’un des enfants de la famille.

Le catéchisme de l’Eglise Catholique rappelle bien l’importance de rester ouverts à la vie tout en étant dans les conditions pour accueillir cette vie qui arrive. Le couple doit pouvoir discerner ensemble, en posant des choix en pleine liberté, en conscience et par amour. Ils peuvent également confier au Seigneur leur période de discernement. La culpabilité ne doit pas envahir les parents : le nombre d’enfants n’équivaut pas à la vertu des parents et ne doit pas devenir une compétition, un défi, un objectif mais bien un choix posé consciemment et dans la confiance en la sainte Providence. Les conditions psychologiques, physiques, économiques ne doivent pas être mésestimées. 

L’infertilité secondaire, de couples ayant déjà eu des enfants mais n’arrivant plus à en avoir à un moment donné dans leur vie, reste un sujet très peu abordé dans notre société actuelle. Il n’en demeure pas moins la source d’une grande douleur pour les ménages concernés. Les Écritures nous disent que les voies de Dieu dépassent la compréhension humaine. Si de nombreux récits bibliques racontent l’histoire de couples infertiles qui finissent par enfanter, il ne s’agit pas de promesses individuelles d’enfantement. Si le couple doit garder l’espérance d’un dernier don du Ciel, il ne doit et ne peut l’attendre comme un dû, mais bien comme un cadeau. La parentalité et notre désir même d’enfant restent soumis à Dieu et à sa mission.

Dans le cas inverse, l’arrivée d’un petit dernier « surprise » non attendu par les parents nous rappelle que nous ne sommes pas seuls aux commandes de notre existence et que non, nous ne pouvons tout contrôler, anticiper, décider. Claire-Marie nous confie : « Nous ne voulons pas d’autres enfants. Etant encore jeune, je sais que la route sera longue jusqu’à la ménopause étant plutôt hyper-fertile et cela m’effraie. Parfois nos plans ne sont pas ceux de Dieu. » En ce cas, il peut être bon et rassurant de se remémorer cette phrase du Christ :

Si pour certains l’envie du petit dernier ne fait pas l’ombre d’un doute, ce n’est pas toujours le cas du conjoint. Comment faire en cas de désaccord ? Il est possible de lister, à deux, les raisons propres à chacun. Ce support écrit permet ensuite d’engager la conversation et d’avancer ensemble dans la réflexion. Prier, déposer ce questionnement au Seigneur. Discuter avec des proches ayant un enfant de plus que nous, leur demander leur expérience, leur témoignage : comment ont-ils vécu l’arrivée de ce petit dernier ?

Une épouse a de son côté convaincu son mari d’avoir un petit dernier en usant d’un argument aussi court que percutant : « Toi tu aimeras au premier regard cet enfant, moi il me manquera toute ma vie ! » L’avis du conjoint n’est cependant pas à minimiser : l’accueil de ce nouvel enfant se fera à deux et on n’attend pas un enfant pour le posséder, ni pour combler un manque affectif. L’idée que ce bébé deviendra ensuite un enfant, un adolescent, un adulte ne doit pas être oubliée : on n’attend pas uniquement un bébé mais bien une personne à part entière, un nouveau membre de la famille ! 

Nous avons eu trois enfants en moins de trois ans, nous avions toujours pensé en avoir cinq ou six. Là nous sommes tous les deux épuisés » confie Sophie, « on se dit que notre famille est au complet. D’ailleurs, j’ai vendu des affaires de puériculture et mes vêtements de grossesse, sans aucun pincement au cœur. ». C’est également le cas d’Hortense, fatiguée elle aussi : « Quand on fait un burn-out maternel – parce qu’on ne dort pas pendant trois longues années - et que notre santé mentale et physique est en jeu, on sait qu’un autre enfant ne serait pas raisonnable. Nous avons enfin trouvé notre équilibre familial. J’ai besoin que les filles grandissent et qu’on retrouve un semblant de liberté ! ». Ce sentiment de « liberté » évoqué par de nombreux parents, rejoint l’idée qu’à un moment donné, l’épanouissement familial semble être là, la famille semble nous combler ainsi et alors, la période couches, courtes nuits et quotidien tourné autour du bébé semble terminée… en tous cas pour le moment !

Il est un dicton populaire qui dénouera peut-être des nœuds au cerveau chez certains parents : « Dans la mesure du possible, le nombre d’enfant idéal c’est le nombre d’enfant souhaité… Plus un ! » Il ne faut pas non plus oublier que la maternité ne s’arrête pas aux trois ans d’un enfant. Accepter que notre dernier enfant est notre dernier ne signifie pas faire le deuil de sa fécondité de mère ! Une mère et un père sont féconds tout au long de l’existence de leurs enfants : ils sont là pour les accompagner, les aider à grandir et à faire des premiers pas… tout au long de leur existence. Alexandra en témoigne en riant : « Mère de quatre enfants mais petite dernière de ma propre mère, il lui arrive encore de m’appeler « mon bébé. On reste toujours des enfants dans les yeux de nos parents » !

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