Derrière la nouvelle série à succès Warrior Nun, diffusée sur Netflix depuis le 2 juillet, se cache une histoire vraie. Celle des soeurs de la Fraternité Notre Dame de Harlem, racontée par l’auteur de bande-dessinée américain, Ben Dunn.
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À la fin des années 1980, les soeurs de la Fraternité Notre Dame, un ordre catholique français dédié au service des plus pauvres, vivent dans le quartier chaud d’Harlem à New-York. Elles comprennent vite devoir se protéger à cause de la violence qui règne en maître dans les rues mal famées. Entre chefs de gangs, drogue et pauvreté, à cette époque Harlem est vraiment sous tension. C’est décidé, en 1991 elles se forment aux arts martiaux pour pouvoir se défendre. L’idée vient de l’une d’elles, Soeur Marie Chantal, ceinture noire de judo qui parfait son savoir en se formant aussi au Taekwendo. Bien vite, sous son enseignement, toute la communauté s’y met jusqu’à la Mère Supérieure.
“Ceintures noires et bénédictions”
Totalement insolite pour des religieuses, cela participe pourtant de leur vocation et de leur combat pour le bien. Et ce fait inédit attire bien vite les journalistes : un article leur est consacré dans le New-York Times le 2 février 1994. Intitulé “Ceintures noires et bénédictions pour les soeurs d’Harlem Est”, il y dépeint le quotidien des six religieuses qui nourrissent “chaque jour près de 300 personnes dans le cadre de leur ministère auprès des affamés, des sans-abri et des malades”. Quant à elle, la Supérieure Mère Marie Marta assure leur pacifisme : “Le fait que nous maîtrisons le Taekwondo ne change rien, c’est juste un sport.”
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Ben Dunn, élevé dans la foi catholique, a déjà utilisé son oeuvre pour traiter de sujets basés sur la foi. Quand il tombe sur cette coupure de journal, son imagination ne fait qu’un tour. Les premières planches de Warrior Nun Areala paraissent la même année. Il y raconte les aventures d’une société de soeurs guerrières de l’Église catholique, membres de l’Ordre de l’épée cruciforme, en lutte contre les forces du mal. Cet ordre a été créé en 1066 quand une Valkyrie, Areala, renonce à ses voies païennes pour se tourner vers Jésus-Christ. Dans les temps modernes, celle-ci est incarnée par la Soeur Shannon, qui sert toujours le Seigneur avec foi et humilité. L’auteur est tellement attaché à ce personnage qu’il développe son histoire durant vingt ans, à travers des dessins inspirés de l’univers manga.
Des soeurs toujours à l’oeuvre
Guerrières dans l’âme, les soeurs de la Fraternité Notre Dame le sont sans nul doute. Trente ans après leurs débuts dans les arts martiaux, elles n’ont pas failli à leur vocation et leur oeuvre a traversé toutes les épreuves auxquelles les congrégations font face partout dans le monde. Elles n’ont pas peur de combattre les maux de la famine, de la maladie et de la pauvreté. Actuellement, elles sont sur tous les fronts. Harlem a toujours besoin d’elles. Des programmes scolaires aux distributions de repas, des visites aux malades atteints du Sida aux offices religieux, elles ne chôment pas. Les lundi et mercredi, elles traversent les frontières du quartier pour distribuer entre 150 et 200 repas à des sans-abri de New-York ; le vendredi est consacré à nourrir environ 600 familles. Tous les ans, en réalité, elles portent assistance à pas moins de 180.000 personnes. Cela ne serait sans doute pas possible si elles n’avaient le secours de la grâce, en témoigne l’une des religieuses : “C’est incroyable! Chaque fois que nous sommes à cours de viande, Dieu nous en donne davantage, ce qui nous permet d’en donner toujours aux familles.”
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Mais leur oeuvre est aussi aux prises avec la réalité de la ville. À New-York, de nombreux enfants sont livrés à eux-mêmes. Alors que le taux de criminalité est énorme, les enfants font déjà partie de gangs dès l’âge de 12 ans. Et, souvent, ils en meurent. Les soeurs tentent alors de leur servir de repère en les accueillant le week-end. Voilà en quoi elles combattent véritablement les forces du mal, et cela n’a rien d’une fiction fantastique et imaginaire. La réalité est que de nombreuses religieuses sont héroïques dans leur simplicité, leur dévouement au quotidien.