Désigné pour remplacer Christophe Castaner place Beauveau, Gérald Darmanin, maire de Tourcoing et ministre de l’Action et des Comptes publics depuis 2017, a pris ce mardi 7 juillet ses nouvelles fonctions. Ministre de l’Intérieur, il est aussi en charge des cultes. Un domaine qu’il ne devrait vraisemblablement pas négliger.
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“En République, la liberté de conscience et de croyance doivent être ardemment défendues, mais jamais la foi ne doit être au-dessus de la loi”. Lors de son discours de passation de pouvoirs, Gérald Darmanin, fraîchement nommé ministre de l’Intérieur en replacement de Christophe Castaner, a tenu des propos pour le moins assurés. “Pour paraphraser le grand Clémenceau, la République est un bloc et la laïcité en est son ciment indispensable”.
S’il est désormais le “premier flic de France”, Gérald Darmanin est aussi le ministre en charge des cultes. Un périmètre auquel il s’était déjà intéressé, rappelle Le Point. Dans son livre Chroniques de l’ancien monde paru après la présidentielle de 2017 (il a été le porte-parole de Nicolas Sarkozy lors de la primaire de la droite, ndlr), Gérald Darmanin regrettait le peu de place faite à la gestion des cultes par le “monstre Beauvau”.
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Issu d’une famille modeste – il est le fils d’un gérant de bar et d’une femme de ménage -, Gérald Darmanin a fréquenté le lycée privée catholique des Franc-Bourgeois, à Paris, avant d’intégrer Sciences-Po Lille. Dès la fin de ses études il entame sa carrière politique : assistant parlementaire, délégué de l’UMP dans la dixième circonscription du Nord, conseiller municipal à Tourcoing, chef de cabinet, maire de Tourcoing, ministre de l’Action et des Comptes publics…
La moitié de sa réserve parlementaire pour restaurer un retable
Mais quelle relation entretient donc Gérald Darmanin avec les cultes ? Tout au long de sa carrière politique, qui a commencé pour lui à l’âge de 25 ans comme conseiller municipal, il n’a pas hésité à rappeler à plusieurs reprises qu’il était catholique. Il l’expliquait sans détours au magazine Society au détour d’une explication sur le fait qu’il n’était pas fan de Demis Roussos : “Je suis catholique. Il y a des choses qui me dépassent et donc je cherche à trouver des explications.” Avant d’enchaîner par une mystérieuse sentence : “Le fait que Demis Roussos a pu être connu mérite une explication spirituelle”.
Amour du patrimoine religieux ou coup politique, Gérald Darmanin quand il était député de l’opposition rendait public l’utilisation des fonds de sa réserve parlementaire, aujourd’hui disparue. Sur l’enveloppe de 130.000 euros dont il disposait, il en avait consacré par exemple 64.500 à la restauration d’un retable de l’église Notre-Dame de la Marlière, à Tourcoing en 2015. L’année précédente, il avait contribué à financer la réfection des cloches de l’église Saint-Quirin, à Neuville-en-Ferrain, une commune de sa circonscription.
Toujours en 2015, année marquée en France par plusieurs attentats terroristes, Gérald Darmanin avait posé une question au gouvernement après la découverte d’”impacts de balles” sur l’église Saint Thomas de la Bourgogne, à Tourcoing. En réaction, le maire de la ville avait installé des caméras autour des lieux de culte, demandé à la police municipale d’être présente et avait interpellé le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bernard Cazeneuve, afin de demander à ce que l’État assure “la légitime protection à laquelle les croyants et les citoyens aspirent” et de retrouver les auteurs de ces tirs par une enquête.
La théorie du genre, “une absurdité absolue”
Sujet ô combien urticant pour les catholiques, la théorie du genre avait également valu une sortie à Gérald Darmanin. Alors ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon avait cristallisé les tensions autour des « ABCD de l’égalité » qui proposaient notamment d’enseigner la théorie du genre à l’école. “La théorie du genre est absurdité absolue. Il faut s’y opposer totalement. Cependant, ce n’est pas ce que les Français attendent aujourd’hui. Je crois que la gauche utilise un peu trop les questions de société. Il vaut mieux s’attaquer au chômage à la délinquance”, avait assuré le député Gérald Darmanin. Toujours sur le plan sociétal, il s’était également opposé au “mariage pour tous” en 2012-2013 et n’avait pas hésité à faire part de sa participation à La Manif pour tous. “Faut-il tout accepter au prétexte que “la société évolue”” s’était-il questionné à ce sujet sur Twitter.