C’est finalement Hunspach, en Alsace, qui a été désigné Village préféré des Français 2020. Avant les résultats de cette neuvième édition présentée ce mardi par Stéphane Bern sur France 3, Aleteia vous proposait de faire un petit tour du patrimoine religieux des quatorze villages sélectionnés.
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“Le village préféré des Français” est devenu, au fil des ans, un rendez-vous plébiscité par les téléspectateurs. Ils étaient près de 2,5 millions à regarder l’émission l’année dernière. Pour la neuvième année consécutive, elle était diffusée ce mercredi 1er juillet sur France 3 et présentée par Stéphane Bern. C’est finalement Hunspach, en Alsace, qui a été désigné Village préféré des Français 2020. Mais l’occasion était belle de (re)découvrir des joyaux du patrimoine architectural et bien souvent religieux, auxquels les Français sont très attachés. Aleteia vous propose de découvrir quelques-uns des édifices religieux exceptionnels qui se trouvent dans chacun des quatorze villages sélectionnés cette année.
1Saint-Bertrand-de-Comminges (Occitanie), ancienne cité épiscopale
Née en 72 avant l’ère chrétienne, la cité romaine, située à une trentaine de kilomètres de Luchon, est un haut lieu de pèlerinage sur le chemin vers Compostelle. Elle se développe au Ve siècle autour d’une basilique paléochrétienne, et des remparts y sont construits, répartissant la population se répartit entre la ville basse et la ville haute. Aujourd’hui, le village a non seulement conservé cette double structure mais aussi de nombreux vestiges du site romain : thermes du nord, forum, théâtre, grand marché couvert… La construction de l’imposante cathédrale Sainte-Marie de Saint-Bertrand-de-Comminges est entreprise à la fin du Xe siècle, à l’initiative de l’évêque Bertrand de l’Isle qui meurt en 1123. La cité devient épiscopale et prend le nom de son évêque canonisé en 1222. Son successeur, l’évêque Bertrand de Got (et futur pape Clément V ) fait du village un haut lieu de pèlerinage, installant les reliques de son prédécesseur. C’est en 1793 que sera supprimé le diocèse de Comminges. Aujourd’hui située dans le diocèse de Bayonne, la cathédrale est un joyau de l’art romano-gothique, et abrite notamment un chœur avec ses 66 stalles sculptées dans le chêne et un exceptionnel orgue d’angle.
2La collégiale Saint-Martin de Chablis (Bourgogne-Franche-Comté)
Célèbre pour son vin qui s’exportait dès Moyen Âge, le village de Chablis, surnommé “La Porte d’or de la Bourgogne”, est aussi connu pour son patrimoine remarquable. Sa Collégiale Saint-Martin construite au XIIIe siècle, est une merveille d’architecture. Réplique réduite de la cathédrale de Sens, ce sont les chanoines de Saint-Martin de Tours qui, fuyant les invasions normandes, la firent construire. Autre particularité, les pèlerins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle y avaient l’habitude de clouer les fers à chevaux sur les vantaux du portail latéral. On dit que Jeanne d’Arc elle-même, y aurait ainsi cloué un fer de son destrier en 1429.
3À Aubeterre-sur-Dronne (Nouvelle-Aquitaine), l'église souterraine la plus vaste d'Europe
Aux confins de la Charente et du Périgord, Aubeterre-sur-Dronne tient son nom – Alba Terra, les “terres blanches” – du rocher calcaire dans lequel la cité est implantée. Le village héberge un trésor : la plus grande église troglodytique d’Europe. Taillée dans la pierre au XIIe siècle par les moines bénédictins, sa nef s’élève à près de vingt mètres de hauteur. La présence d’une autre église, ainsi que de plusieurs couvents sur la commune, témoignent de l’important passé religieux du village qui fut (aussi !) fréquenté par les pèlerins de Compostelle.
4Le face-à-face d'églises de Cargèse (Corse)
Situé sur la façade occidentale de l’île de beauté, le village de Cargèse ferme au nord le golfe de Sagone. Surnommée “La Grecque” depuis l’installation d’une colonie grecque à la fin du XVIIe siècle, son architecture rappelle à chaque coin de rue son histoire avec notamment ses nombreuses maisons blanches à volets bleus, les ruines de l’ancienne cité grecque Paomia ou encore ses deux églises du XIXe siècle – l’église Saint Spyridon, grecque orthodoxe, et l’église de l’Assomption, catholique – qui se font face.
5Montfort-l’Amaury (Ile-de-France), témoin du passage d'Anne de Bretagne
En bordure de la forêt de Rambouillet, Montfort l’Amaury est une petite cité médiévale riche de ses nombreux monuments historiques. Dans cette commune des Yvelines, la pierre raconte 1.000 ans d’histoire : en effet, née avec les Capétiens, la ville est profondément liée à l’Histoire de France. En témoignent les ruines de son château, édifié au XIe siècle sur une butte naturelle et restauré par Anne de Bretagne au XVe siècle. Anne de Bretagne entreprend également la reconstruction de l’église Saint-Pierre à la place d’une église médiévale dont il ne subsiste qu’un pan du clocher. L’église Saint-Pierre est d’une taille impressionnante et rare pour une petite cité et accueille en son sein 37 magnifiques vitraux Renaissance. Le cimetière aux allures de cloître vaut également le détour.
6Ménerbes (Paca), ancienne capitale du mouvement protestant au XVIe siècle
Au cœur du Luberon, Ménerbes surplombe les vignes depuis son éperon rocheux. De nombreux artistes ont été séduits par l’authenticité de ce village, tels que Picasso, Dora Maar ou encore Nicolas de Staël… Les portes Saint-Sauveur et Notre-Dame, ainsi que l’abbaye de Saint-Hilaire, ancien couvent d’une communauté des Carmes, sont des vestiges venus tout droit du Moyen Âge. Ancienne capitale du mouvement protestant au XVIe siècle, lors des guerres de religion, Ménerbes conserve de cette époque une imposante citadelle, ainsi que de très belles demeures anciennes, parfaitement restaurées. L’église Saint-Luc, date du XVIe siècle. Il est encore possible aujourd’hui de lire la date de 1594 sur le couronnement du campanile. Les cinq chapelles de l’église contiennent des œuvres du XVIe et XVIIe siècle, dont la plupart sont inscrites ou classées à l’inventaire des Monuments Historiques, tout comme le maître-autel et la grille de communion. Une belle croix en fer forgé est scellée sur un socle carré édifié, tout comme l’église, en pierre calcaire blanche des carrières voisines.
7L’église Saint-Guénolé de Batz-sur-mer (Pays de la Loire), plongée dans le pur style gothique breton
Au pied des remparts de Guérande, sur de la côte sauvage de la presqu’île guérandaise, Batz-sur-mer est entouré d’un côté par l’océan et de l’autre par les marais salants. La cité recèle de véritables trésors, à la fois architecturaux et naturels, tels que l’église Saint-Guénolé, de pur style gothique breton, et sa tour lanterne de 60 mètres. L’édifice est construit aux XVe et XVIe siècles sur l’emplacement d’une église plus ancienne dédiée à saint Cyr et à sa mère sainte Juliette, que les moines de Landévennec placent sous la protection de saint Guénolé, le fondateur de leur monastère et saint-patron. Du sommet du clocher, on peut observer par temps clair, un panorama remarquable, depuis l’île de Noirmoutier jusqu’à Belle-Île.
8Le sanctuaire rural de Montpeyroux (Auvergne-Rhône-Alpes)
À 20 kilomètres de Clermont-Ferrand, Montpeyroux est un village médiéval, perché sur une butte de laquelle la vue est imprenable sur la chaîne des Puys, le massif du Sancy et les Monts du Cantal. L’église du village, est de style roman-byzantin et édifiée entièrement en arkose (pierre qui donne aux édifices des reflets dorés) à partir de 1846. Elle reproduit le plan basilical des grandes églises de pèlerinage auvergnates et se distingue notamment par l’ampleur de son déambulatoire, surprenant pour ce modeste sanctuaire rural. La voûte de la nef, est supportée par deux colonnes monolithes dont les chapiteaux, tous différents, auraient été sculptés par les tailleurs de pierre du village.
9À Pont-Aven (Bretagne), la chapelle qui a inspiré Gauguin
Au sud du Finistère, Pont-Aven tient son nom de la rivière qui le traverse, l’Aven. Cette petite cité de Cornouaille doit sa notoriété à l’école de peintres qui eut Paul Gauguin pour maître au XIXe siècle. Aujourd’hui, l’art est toujours à l’honneur dans ce village breton, grâce à la présence de nombreuses galeries. À deux pas du centre, il faut grimper par le Bois d’Amour à la chapelle de Trémalo pour entrer dans l’imaginaire de Paul Gauguin. Cette modeste chapelle, construite au XVIe, un peu bancale, au milieu de ces vieux chênes trapus et noueux, s’est fait remarquer des peintres. Lorsqu’on pénètre sous son large toit qui descend presque jusqu’au sol, on se sent enveloppé par le sacré. Nul doute que Gauguin ait été séduit par l’illustration des sept pêchés capitaux sur les poutres, mais il a aussi certainement été frappé par les Bretonnes en prière qui s’y trouvaient. C’est pourquoi il a “sorti” le Christ en bois polychrome du XVIIe de l’environnement de la chapelle en le plaçant sur une colline alentour pour son tableau le Christ Jaune.
10Une double enceinte, une collégiale, un Hôtel-Dieu et un prieuré pour le village de Trôo (Centre-Val de Loire)
Construite sur un coteau de tuffeau qui domine la vallée du Loir, l’ancienne cité troglodytique de Trôo date de l’époque médiévale, et fut un temps chef lieu d’un archiprêtre du diocèse du Mans. En 1230, le doyenné de Trôo se composait de trente et une églises, statut qui disparaitra à la révolution au profit de Montoire-sur-le-Loir. Par son importance politique et religieuse, Trôo recevra un bâti prestigieux : une double enceinte, une Collégiale, un Hôtel-Dieu, un prieuré… Curiosité du village, le puits d’une profondeur de 45 mètres a alimenté le haut de la cité jusqu’à l’installation de l’eau courante en 1972. Il daterait de la fondation de la Collégiale XIIe siècle. Des légendes sont rattachées à l’écho particulier du puits. La plus connue : le diable aurait jeté une femme trop bavarde à la demande d’un mari … impatient !
11L'église romane du XIe siècle de Giverny (Normandie)
Situé sur la rive droite de la Seine, à 70 kilomètres de Paris, le village de Giverny est célèbre grâce aux tableaux de Claude Monet. Deuxième site le plus fréquenté de Normandie après le Mont-Saint-Michel, Giverny accueille plus de 700.000 visiteurs par an, curieux de découvrir la maison et le jardin du maître de l’impressionnisme. Le village, tout en longueur, ne manque pas de charme non plus. On peut notamment découvrir une très belle église romane du XIe siècle, l’église Sainte-Radegonde qui abrite deux beaux vitraux, l’un représentant la Vierge à l’Enfant et sainte Radegonde, et l’autre avec saint Roch et son chien. C’est dans le cimetière qui entoure l’église qu’est enterré Claude Monet.
12La crypte romane de Pierrefonds (Hauts-de-France), une rareté dans l’Oise
Situé en lisière de la forêt de Compiègne, Pierrefonds est davantage connu pour son spectaculaire château, rénové par Eugène Viollet-le-Duc, que pour son église paroissiale, Saint-Sulpice. Celle-ci est pourtant un édifice remarquable dont la crypte romane, une rareté dans l’Oise, et le clocher renaissance, d’un exceptionnel raffinement, méritent largement l’attention. L’église a été fondée vers 1060 par Nivelon 1er, seigneur de Pierrefonds, et devint prieuré vers 1085 avec l’installation de moines venant de l’abbaye tourangelle de Marmoutiers. Le site précis de son implantation a pour origine une source, toujours visible aujourd’hui dans la crypte.
13Aux Anses d’Arlet (Martinique), l'atypique chapelle qui tend les bras aux touristes
En Martinique, au Sud de la baie de Fort-de-France, se trouve la charmante commune des Anses d’Arlet. Ce village de pêcheurs ouvert sur la mer des Caraïbes possède de sublimes plages de sable blanc, à l’exception de l’Anse Noire, seule plage de sable sombre du sud de la Martinique. L’église Saint-Henri des Anses-d’Arlet (ou église Sainte-Hyacinthe) est située en bordure de mer dans l’alignement exact du ponton de la plage de l’Anse d’Arlet. Comme si elle tendait les bras aux nombreux touristes !
14À Hunspach (Grand Est), les couleurs des maisons répondent à celle de l'église
Le village de Hunspach est une féérie au cœur du parc naturel régional des Vosges du Nord. Ses ruelles sont bordées de magnifiques maisons à colombages blanches, la plupart du temps ornées de géraniums rouges. Village de tradition protestante calviniste, l’église, construite en 1757, a été rénovée en 2007, et s’orne elle-aussi des mêmes couleurs que les maisons, rouge et blanc.
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