Comprendre les racines du christianisme, notamment l’Ancien Testament, impose de mieux connaître les fondamentaux indissociables de la foi juive et de l’apparition du monothéisme.
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Si les chrétiens désignent habituellement la première Alliance entre Dieu et son peuple et l’ensemble des écrits bibliques relatifs à celle-ci par le terme d’Ancien Testament, cette dénomination n’est cependant pas celle adoptée par les juifs qui ont recours, pour leur part, à l’acronyme TaNaK. Il s’agit d’un ensemble de textes hébraïques, vingt-quatre livres précisément, réunissant d’un point de vue chrétien le Pentateuque (Torah), les Prophètes (Nebiim) et les Hagiographes (Ketûbim). C’est dans ce corps de règles remontant aux temps les plus reculés du monothéisme qu’il faut chercher l’origine de la foi au Dieu d’Israël. Par la suite, les chrétiens lui adjoindront un Nouveau Testament correspondant à la Nouvelle Alliance qui fut distinguée à l’origine par saint Paul.
La Torah et son enseignement
Dans ce premier corpus de textes juifs, la Torah, correspondant donc au Pentateuque pour les chrétiens, jouit, bien sûr, dans la religion hébraïque d’une importance considérable. Celle-ci regroupe, en fait, les cinq premiers livres de la Bible à savoir La Genèse, L’Exode, le Lévitique, le livre des Nombres et le Deutéronome. Littéralement, le terme Torah signifie en hébreu instruction, enseignement ; Aussi peut-elle également, en un sens élargi, renvoyer à l’ensemble du TaNaK et à l’enseignement juif. La Torah est matérialisée à la synagogue par un rouleau déplié au fur et à mesure de la lecture – elle-même chantée. Ce parchemin étant sacré, il ne doit pas être touché directement.
Mais quelle est l’origine de la Torah elle-même ? Son fondement renvoie au temps premier de la foi juive lorsque Moïse consentit à l’appel divin et se rendit au mont Sinaï pour recevoir la Loi écrite et la Loi orale de Dieu. C’est sur ce don ou transmission de Dieu que la Torah repose. Aussi n’est-il pas étonnant que cet enseignement soit la première des obligations, et l’étude de ces textes sacrés, le quotidien de tout juif. Soulignons que c’est dans la Torah que se trouvent écrits les dix commandements, dont l’importance se retrouve tant dans la religion hébraïque que chrétienne.
Nebiim ou la parole des Prophètes
Nebiim en hébreu vient du mot nabi, personnes exaltées qui feront connaître la parole divine par leurs révélations. Les prophètes ont souvent été à part de la société qui ne les vit pas toujours d’un bon œil, surtout lorsque leurs imprécations imposaient ou rappelaient des règles de conduite exigeantes et pas toujours souhaitées. Les premiers prophètes des écrits juifs, et par la même de l’Ancien Testament, apparaissent sous Samuel et depuis leurs noms sont passés à la postérité pour les plus connus d’entre eux : Élie, Élisée, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel… Leurs paroles sont considérées comme étant celles de Dieu, des paroles divines qu’ils transmettent aux hommes lors de manifestations souvent étonnantes : cris, chants, musiques, danses, transes, etc. Leur action commune vise essentiellement à la défense de la Loi de Moïse, recourant même jusqu’à la force pour l’imposer notamment face au culte omniprésent de Baal. Un culte encore bien présent pour une société qui ne s’était pas encore départie entièrement du paganisme.
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Les Paroles divines ou prophéties de ces “envoyés de Dieu”, regroupées pour la foi juive dans le Nebiim, sont une partie essentielle de la Bible hébraïque et leur enseignement demeure également à l’instar de la Torah au cœur de la foi juive.
Ketûbim, les Écrits
La troisième partie de la Bible hébraïque réunit, enfin, les Écrits ou Ketûbim, des livres sacrés également bien connus des chrétiens puisqu’ils regroupent notamment les Psaumes, les Proverbes, le livre de Job, le Cantique des Cantiques… Ces textes ont en commun le partage d’une connaissance de l’homme, dans toutes ses faiblesses comme pour Job ou dans toutes ses aspirations poétiques avec les Psaumes. Leur philosophie n’est pas éloignée des sources les plus anciennes du monothéisme notamment avec les préceptes de Ben Sira dans Qohèlèt (Ecclésiaste). Cependant, ces enseignements issus en partie de la sagesse orientale antique se démarquent par un rapport unique et singulier entre l’homme et son Dieu, non plus fondé sur la peur et la crainte, mais sur une Alliance consentie et nourrie par un amour infini. Une Alliance essentielle au cœur de la foi juive venant nourrir la Bible hébraïque.
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