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Comment l’opposition au projet de loi bioéthique se remobilise

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Agnès Pinard Legry - publié le 18/06/20
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Avec l’annonce de l’examen en seconde lecture à l’Assemblée nationale du projet de loi bioéthique par les députés dès le 6 juillet, ses opposants tentent de remobiliser pour demander le report voire l’annulation du texte.

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La pandémie de Covid-19 et la crise sanitaire, économique et sociale qu’elle a provoqué aurait pu changer les priorités législatives du gouvernement. La réforme des retraites a bien été suspendue. Mais s’il a un temps été question de reporter le projet de loi bioéthique à la rentrée, le gouvernement a finalement inscrit le texte dans sa convocation de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale. Il sera examiné en seconde lecture en séance à l’Assemblée la semaine du 6 juillet, et donc par la commission spéciale la semaine précédente, soit le 29 juin.

Réagissant à cette accélération du calendrier, le collectif « Marchons enfants », qui regroupe une vingtaine d’associations opposées au projet de loi bioéthique, doit faire part ce 18 juin des “actions à venir”. “Nous appellerons très solennellement le président à reporter la seconde lecture du projet de loi bioéthique puisque que les libertés publiques sont actuellement restreintes par l’état d’urgence sanitaire et que les conditions ne sont pas réunies pour avoir un débat public”, prévient Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour tous. “Nous inviterons chacun à écrire aux élus, aux députés ou au ministre de la Santé afin de leur en faire part” explique-t-elle à Aleteia.


Le député LR Thibault Bazin, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
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“Le réveil est brutal”, confie pour sa part Pascale Morinière, présidente de l’Association des familles catholiques (AFC) et membre du collectif. “Emmanuel Macron a pourtant redit dimanche soir lors de son intervention que la priorité allait à la vie économique et à la cohésion de notre société. Or je ne vois pas comment ce projet de loi va y contribuer”. Un réveil d’autant plus brutal que chacun pensait – secrètement – que le confinement allait modifier les priorités législatives. “Tout au long des deux mois qu’a duré le confinement, les AFC ont davantage communiqué afin d’aider les familles à s’organiser dans leur quotidien entre le télétravail, l’école à la maison etc”.

Même son de cloche pour l’association Alliance Vita qui s’est davantage positionnée sur la question de l’avortement. Début juin, La Manif pour tous, également membre du collectif, a lancé de son côté une plateforme « Mission refondation » afin de permettre une “contribution collective pour dessiner tous ensemble la société de l’après-crise”. Anticipant néanmoins le retour médiatique du sujet le collectif a commandé un sondage à l’Ifop sur les priorités des Français pour les douze prochains mois. Et la réponse est claire : la sauvegarde de l’emploi (42%), le pouvoir d’achat (41%), l’efficacité du système de santé (37%) sont les sujets de préoccupation des Français, devant la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique (23%) et l’éducation (17%). Tandis que l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes n’est que considéré que par 1% d’entre eux comme une priorité.

« Si le gouvernement ne réagit pas dans les prochains jours, nous allons annoncer dès la semaine prochaine des actions très concrètes et incarnées. »

Outre l’appel à un report de la seconde lecture du texte à l’Assemblée lancé ce jeudi par « Marchons enfants », d’autres actions sont néanmoins envisagées par le collectif. Si elles ne sont pas encore arrêtées en interne, elles dépendront surtout de l’évolution du contexte en France et de l’évolution de l’état d’urgence sanitaire. Mais une chose est sûre pour Ludovine de La Rochère : “Si le gouvernement ne réagit pas dans les prochains jours, nous mèneront des actions très concrètes et incarnées”, assure-t-elle. À ceci près que l’état d’urgence sanitaire interdit les rassemblements de plus de 5.000 personnes. Impossible à ce titre d’envisager une vaste manifestation. Les campagnes d’affichage et autres pétitions étant moins efficaces et rassembleurs aujourd’hui, le collectif pourrait donc privilégier de petits rassemblements partout en France. Loin du grand rassemblement national qu’il avait organisé le 6 octobre dernier cela pourrait néanmoins donner, selon les organisateurs, une plus grande visibilité.

Mais si une grande manifestation est à exclure dans les prochaines semaines “il reste encore une deuxième lecture au Sénat”, reprend la présidente de La Manif pour tous. “Si rien ne change, nous pourrions envisager d’éventuelles mobilisations générales après la rentrée de septembre, selon la situation sanitaires”. “On lancera des opérations”, abonde Pascale Morinière, sans mésestimer qu’il faudra s’adapter au contexte sanitaire, là encore. Un contexte encore flou que le gouvernement devrait néanmoins préciser dans les prochaines semaines.



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