Les écoles et les collèges, mais pas les lycées, accueilleront tous les élèves à partir du 22 juin, a annoncé Emmanuel Macron lors d’une allocution télévisée diffusée dimanche 14 juin. Une décision qui recueille de nombreuses réactions de la part des parents, allant de la consternation au soulagement.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Crèches, écoles et collèges devront accueillir “tous les élèves de manière obligatoire et selon les règles de présence normale”, et ce à partir du 22 juin, a annoncé le président de la République lors de son allocution télévisée ce dimanche 14 juin. Un coup de tonnerre dans la sphère éducative dans la mesure où, selon les derniers chiffres du ministère, seul 1,8 million d’écoliers, sur un total de 6,7 millions, étaient retournés à l’école depuis la levée du confinement, et encore, selon un rythme très allégé en raison du protocole sanitaire drastique.
Désormais, comme l’a précisé Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale au micro d’Europe 1 ce lundi 15 juin, “l’allègement fondamental, c’est celui de la distanciation physique”. Le nouveau décret ne fait plus mention des 4m² requis jusqu’ici autour de chaque enfant, mais exige un mètre de distance entre les élèves lorsqu’ils sont “côte-à-côte ou qu’ils se font face” : “Dans les écoles élémentaires et les collèges, l’observation d’une distanciation physique d’au moins un mètre s’applique uniquement dans les salles de classe et tous les espaces clos, entre l’enseignant et les élèves ainsi qu’entre chaque élève lorsqu’ils sont côte à côte ou qu’ils se font face.”
Incompréhension et engouement face à un protocole allégé du jour au lendemain
Une mesure qui devrait permettre, selon le ministre, d’accueillir tous les élèves. Et pourtant, bon nombre de parents demeurent inquiets, à l’idée de l’impossibilité, dans les petites structures, de respecter cette mesure. D’autres soulignent un risque inutile, pris pour seulement quinze jours d’école, puisque les vacances d’été débutent le 4 juillet. Ce à quoi Jean-Michel Blanquer a répondu que “chaque jour compte dans la vie d’un élève”, “l’objectif fondamental” étant “qu’il n’y ait pas une parenthèse pour les élèves entre mars et septembre”. Une remarque qui emporte l’adhésion de Caroline, mère de deux enfants en primaire : “Six mois de coupure, ça aurait été catastrophique. D’autant plus que quinze jours, pour des enfants, ce n’est pas négligeable. C’est l’occasion de reprendre un rythme, de bonnes habitudes de travail, et de retrouver le sens de l’effort. Car chez nous, cela devenait de plus en plus difficile de faire l’école à la maison”. Un épuisement qui résonne dans de nombreux foyers, accentué depuis la reprise progressive des activités professionnelles.
Lire aussi :
Retour à l’école : des pédiatres rappellent que « les enfants doivent pouvoir continuer à jouer entre eux »
Après l’engouement, notamment celui de “retrouver un petit souffle avant les mois d’été”, comme l’avoue Anne, maman de cinq enfants en région parisienne, vient parfois l’incompréhension : “Je n’en reviens pas qu’on ait mis mes enfants dans des cases dessinées dans la cour de récréation, et que maintenant ce soit comme si de rien n’était”, confie-t-elle à Aleteia. Un volte-face du gouvernement qui perturbe, chez certaines familles, une organisation bien huilée : enfants gardés chez les grands-parents, installation au vert… Autant de facteurs qui font qu’ils n’ont pas du tout envie de revenir pour deux semaines de classe, malgré le caractère “obligatoire” évoqué par Emmanuel Macron.
Ébauche d’un retour à la normale ?
Outre le fait de reprendre le chemin du travail pour les parents, c’est aussi un retour à la normale pour les élèves, privés de vie sociale et de relations “réelles” avec leurs enseignants pendant de longues semaines. Un retour vers plus de socialisation qui réjouit de nombreux parents. C’est le cas de Pierre, papa d’une petite Blanche en CP, qui nous raconte que leur fille pleurait souvent à l’idée de ne pas retourner à l’école avant septembre, de ne pas revoir ses amies et sa maîtresse. “Le confinement a chamboulé tous ses repères, a cassé un équilibre qu’elle s’était construit et qui lui allait parfaitement”, avoue-t-il.
Même si ce n’est que pour deux semaines, le retour à l’école est aussi l’occasion, pour les élèves et les enseignants, de se dire au revoir dans des conditions plus agréables que le 13 mars dernier, de clore cette année – durement amputée – de manière presque “normale” et d’esquisser ensemble les premiers pas vers la rentrée de septembre.
Lire aussi :
Remettre son enfant à l’école, le dilemme des parents