L’enseignement du catéchisme n’est pas réservé aux mères de famille, appelées familièrement les « dames-caté ». Des hommes s’engagent également dans ce service d’Eglise auprès des plus jeunes.
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Bien des raisons pourraient être invoquées par des hommes à qui on demanderait de faire le catéchisme : pas le temps, pas le feeling avec les enfants, pas envie de parler de sa foi en public… Pourtant, il existe quelques “papas caté” au sein d’écoles et d’aumôneries, minoritaires certes, mais ô combien convaincus de l’importance de leur mission. « Ma grande motivation, c’est la joie d’amener les enfants au Christ. Les voir grandir dans leur relation et leur connaissance de Jésus Christ », confie à Aleteia Patrick, 36 ans, cadre dans le secteur de la finance, catéchiste en CM1 dans une école privée des Hauts de Seine.
Dieu œuvre à travers le catéchiste
Nul besoin d’être un grand théologien pour s’acquitter de cette tâche. Avoir la volonté de transmettre ce grand trésor qu’est la foi suffit. Bien souvent, les parcours de catéchèse, conçus clé-en-main, facilitent grandement la préparation des séances. Pour ces « papas caté » engagés parallèlement dans une vie professionnelle intense, l’important est de montrer que chaque enfant est capable de développer et vivre une relation personnelle avec le Christ. « Je tente de faire comprendre aux enfants que la foi n’est pas uniquement des rites, des traditions, des prières apprises par cœur mais surtout une relation qui se met en place au fil des jours, des années avec ce Dieu d’amour qui nous a donné la vie », témoigne Alban, 51 ans, ingénieur informaticien se métamorphosant en « prof de caté » le vendredi matin de 8h30 à 9h30 avant d’aller travailler.
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Une intuition que partage également Patrick, tout en reconnaissant l’œuvre de Dieu à travers lui : « Le catéchiste est avant tout présent pour enseigner, accompagner et guider les enfants vers une personne, Jésus-Christ. Cette mission nous dépasse ! C’est l’œuvre de Dieu. Le Seigneur ne nous demande donc pas d’être des théologiens ou des exégètes, mais Dieu attend du catéchiste une véritable disponibilité au Saint Esprit pour le laisser accomplir son œuvre à travers nous ».
Source de stress… et de joie
Devenir du jour au lendemain, sans formation préalable, prof de caté, n’est pas de tout repos! Cela peut même être stressant de se retrouver une fois par semaine devant une classe. Le tout est d’oser faire le premier pas. Alors qu’ils ne s’y attendaient pas, nombreux sont les fruits récoltés par ces pères de famille qui donnent de leur temps pour évangéliser les enfants. « J’ai beaucoup reçu sur un plan éloigné de ce que j’attendais », souligne Olivier, 59 ans, économiste dans une grande banque française et ancien catéchiste. « Des échanges parfois vifs, parfois lumineux, où finalement c’était moi-même qui était évangélisé », reconnaît-il. « Je me souviens que si j’arrivais parfois un peu stressé, je repartais le cœur vraiment léger, cela changeait mes journées ». Quant à Patrick, sa mission de catéchiste le pousse à une plus grande intimité avec le Christ : « Ma mission m’invite constamment à me recentrer sur ma vocation de baptisé. L’Amour de Dieu est contagieux ! C’est donc la profondeur et l’authenticité de notre relation avec le Christ qui touchera le cœur des enfants. »
Patients et humbles
Ce pourrait être les deux qualités requises pour le profil de catéchiste : patience et humilité. « J’ai appris la patience », confie Olivier, « nous semons, ne jugeons pas trop vite les résultats, d’autres récolteront, c’est dans l’ordre des générations ». Alban se montre lucide également : « Très peu d’enfants vont à la messe le dimanche. Pour certains, leurs années de catéchisme seront le seul lieu où ils entendront parler de Dieu avant longtemps. C’est donc une petite graine que l’on plante qui germera peut-être des années plus tard ».
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Des petites graines qui croissent à leur rythme, et qui donnent de beaux fruits, parfois inattendus. Olivier raconte avoir été touché par un garçon de CE2, non baptisé et qui ne tenait pas en place, mais qui finalement a choisi de continuer l’année suivante et de demander le baptême. Ou encore par ces élèves qui ont l’air de ne pas écouter et qui pourtant se souviennent de ce qu’on a dit la semaine précédente. Quant à Patrick, il a été touché qu’une de ses élèves, une fillette de 9 ans, lui ait apporté une Bible trouvée dans son grenier alors qu’elle affirmait avec véhémence en début d’année ne pas croire en l’existence de Dieu.
Rendre meilleur le monde de demain
A travers leur engagement hebdomadaire, les « papas caté » voient grand. L’enjeu du catéchisme n’est-il pas de former l’âme des adultes de demain ? C’est ce à quoi se sent appelé Patrick. En passant du temps avec les enfants qui lui sont confiés, il cherche à « leur donner progressivement les clés pour avancer dans l’Amour de Dieu » car il est convaincu que « plus les enfants entreront dans cet Amour Agape, plus ils seront en mesure de le manifester envers les autres ». Le catéchisme pose les fondements de la Foi dans le cœur de l’enfant. « Fondements sur lesquels le futur adulte qu’il deviendra bâtira à son tour une vie chrétienne enracinée en Jésus. La mission du catéchiste est donc des plus importante et des plus vitale, car elle contribue activement à rendre meilleur notre monde aujourd’hui à travers ces enfants, mais surtout à rendre meilleur le monde de demain par les adultes et futurs parents qu’ils deviendront. » Un enjeu de taille.