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Comment savoir si c’est le diable qui me parle

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Kathleen Hattrup - publié le 15/06/20
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Être capable de faire la distinction entre la voix de Dieu et la voix de Satan est une marque de croissance spirituelle. Voici les huit clés concrètes pour distinguer les différentes voix perçues par notre conscience.

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Il y a quelques semaines, lors du dimanche du Bon Berger, le Pape François a délivré quelques conseils pour y parvenir. Ce jour-là, l’Évangile dit : “Les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir” (Jn 10, 3). Le Seigneur nous appelle par notre nom, il nous appelle car il nous aime. Mais, dit encore l’Évangile, il y a d’autres voix, à ne pas suivre : celles des étrangers, des voleurs et des brigands qui veulent le mal des brebis.

Ces différentes voix résonnent en nous. Il y a la voix de Dieu, qui parle doucement à la conscience, et il y a la voix tentatrice qui incite au mal. Mais alors comment reconnaître la voix du Bon Pasteur de celle du voleur, comment distinguer l’inspiration de Dieu de la suggestion du malin ? On peut apprendre à discerner ces deux voix : elles parlent en effet deux langues différentes, c’est-à-dire qu’elles ont des façons opposées de frapper à la porte de notre cœur. Elles parlent différentes langues. De la même façon que nous savons distinguer une langue d’une autre, nous pouvons aussi distinguer la voix de Dieu et la voix du malin. Il suffit de se poser quelques questions très simples :

Suis-je toujours libre ?

La voix de Dieu n’oblige jamais : Dieu se propose, il ne s’impose pas. En revanche, la mauvaise voix séduit, assaillit, contraint : elle suscite des illusions éblouissantes, des émotions alléchantes, mais passagères.


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La voix cherche-t-elle à me flatter ?

Au début elle flatte, elle nous fait croire que nous sommes tout-puissants, mais ensuite elle nous laisse avec un vide intérieur et elle nous accuse: “Tu ne vaux rien”. La voix de Dieu, en revanche, nous corrige, avec beaucoup de patience, mais elle nous encourage toujours, nous console : elle alimente toujours l’espérance.

Est-ce que je regarde vers l’avant ?

La voix de Dieu est une voix qui a un horizon, en revanche la voix du mauvais te conduit à un mur, elle te conduit dans un coin.

Est-ce que je vis le moment présent ?

Une autre différence : la voix de l’ennemi détourne du présent et veut que nous nous concentrions sur les craintes de l’avenir ou sur les tristesses du passé − l’ennemi ne veut pas le présent : il fait réapparaître les amertumes, les souvenirs des torts subis, de celui qui nous a fait du mal… tant de mauvais souvenirs. Au contraire, la voix de Dieu parle au présent : “Maintenant tu peux faire du bien, maintenant tu peux exercer la créativité de l’amour, maintenant tu peux renoncer aux regrets et aux remords qui tiennent ton cœur prisonnier”. Il nous anime, il nous fait avancer, mais il parle au présent : maintenant.



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Est-il question de mon ego ?

Et encore : les deux voix suscitent en nous des questions différentes. Celle qui vient de Dieu sera : “Qu’est-ce qui me fait du bien ?” En revanche, le tentateur insistera sur une autre question : “Qu’est-ce que j’ai envie de faire?” De quoi ai-je envie : la mauvaise voix tourne toujours autour du moi, de ses pulsions, de ses besoins, du tout et tout de suite. Elle est comme les caprices des enfants : tout et maintenant. La voix de Dieu, en revanche, ne promet jamais la joie au rabais : elle nous invite à dépasser notre moi pour trouver le vrai bien, la paix.

Quel arrière-goût la voix laisse-t-elle ?

Rappelons-nous : le mal ne donne jamais la paix, il suscite d’abord de la frénésie et ensuite il laisse de l’amertume. C’est le style du mal.

Est-ce que je cherche la lumière, ou est-ce que je me cache ?

Enfin, la voix de Dieu et celle du tentateur parlent dans des “environnements” différents : l’ennemi privilégie l’obscurité, la fausseté, le commérage ; le Seigneur aime la lumière du soleil, la vérité, la transparence sincère.

Suis-je invité à la confiance ?

L’ennemi nous dira : “Ferme-toi en toi-même, personne ne te comprend ni ne t’écoute, ne fais pas confiance !”. Le bien, au contraire, invite à s’ouvrir, à être limpides et confiants en Dieu et dans les autres.

 

En cette période où tant de pensées et de préoccupations nous conduisent à nous renfermer sur nous-mêmes, faisons attention aux voix qui parviennent à notre cœur. Demandons-nous d’où elles viennent. Demandons la grâce de reconnaître et de suivre la voix du Bon Pasteur, qui nous fait sortir de l’enclos de l’égoïsme et qui nous conduit aux pâturages de la vraie liberté. Que la Vierge Marie, Mère du Bon conseil, oriente et accompagne notre discernement.

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