Le président de l’Association chrétienne du Nigeria (CAN), Mgr Joseph Masin, a été enlevé au nord du Nigeria dans la nuit du vendredi 29 mai par un groupe d’hommes armés. Libéré grâce à la police dès le dimanche de la Pentecôte, cet enlèvement d’un religieux est le dixième en moins d’un an. Depuis 2009, Boko Haram fait régner la terreur dans le pays.
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La police de l’État de Nasawara, au nord du Nigeria, et l’Association chrétienne du Nigeria (CAN) ont confirmé l’enlèvement de Mgr Joseph Masin, président de la CAN pour le Nasarawa. Fondée en 1976, la CAN, est la principale association œcuménique du pays, qui regroupe l’Église catholique et plusieurs églises pentecôtistes. Ce n’est pas la première fois qu’un membre éminent de l’association disparaît au Nigeria et qu’une demande de rançon a lieu. L’enlèvement a eu lieu au domicile de l’évêque, à minuit le vendredi 29 mai. Les ravisseurs l’ont ensuite conduit à moto vers une destination inconnue, selon les médias nigérians. S’ils demandaient 50.000 dollars pour sa libération, l’évêque protestant a pu être libéré en ce dimanche de Pentecôte, grâce à la police et sans versement d’une caution, d’après les sources locales.
Un soulagement car on pouvait craindre le funeste sort du pasteur Lawan Andimi, en janvier dernier, tué parce que la communauté chrétienne locale n’avait pas pu payer la rançon exigée. Reste que ce nouveau kidnapping d’un prêtre, le dixième depuis un an, laisse planer la peur et l’incertitude dans ce pays où Boko Haram poursuit ses actions terroristes. Des attaques à répétition qui ont provoqué la mort de près de 6.000 chrétiens depuis 2015, le déplacement de deux millions de Nigérians et la fuite dans les pays voisins de centaines de milliers de réfugiés.
L’appel du Comece
Quelques jours avant ce nouvel enlèvement, et en réaction à la situation dramatique du pays, la Commission des conférences épiscopales de l’Union européenne (Comece), a lancé un appel, le 19 mai dernier, pour mettre fin à “la persécution des chrétiens” au Nigeria. La Comece demande à l’Union européenne et à la communauté internationale d’agir pour “aider les autorités nigérianes à mettre fin à la violence, à traduire les criminels en justice, à soutenir les victimes et à inclure pleinement les chrétiens (47% de la population nationale) dans toutes les structures de l’État et à tous les niveaux de l’administration – y compris la police et les forces armées”. En décembre dernier, l’écrivain et philosophe Bernard-Henri Levy a médiatisé le sort de ces chrétiens en signant un reportage saisissant — et effrayant — dans les colonnes de Paris-Match sur les massacres de chrétiens nigérians commis par les Fulanis, une ethnie musulmane. Selon l’ONG Portes ouvertes, 90% des chrétiens tués en 2018 dans le monde l’ont été au Nigeria.
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