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Pauline Jaricot, une missionnaire laïque bientôt bienheureuse

Pauline Jaricot
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Reconnue vénérable par Jean XXIII le 25 février 1963, Pauline Jaricot va prochainement être béatifiée par le pape François. Cette jeune Lyonnaise, avocate ardente du rayonnement de la mission de l’Église, est à l’origine de l’Œuvre de la propagation de la foi ainsi que du “Rosaire vivant”.

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Pauline-Marie Jaricot (1799-1862) n’était pas prédestinée à devenir la “mère des missions”. Issue d’une riche famille d’industriels lyonnais faisant commerce de la soie, elle mène une existence ordinaire de jeune fille de bonne famille, un peu frivole et sans grandes perspectives. Mais elle se convertit de façon soudaine et change radicalement de vie. Passant des mondanités au côtoiement des plus démunis, Pauline ressent alors au fond de son cœur un appel à soulager les misères des gens qui l’entourent, en multipliant les initiatives qui sont les bienvenues dans les zones pauvres de la ville. Elle voit en cet engagement, qui la porte notamment auprès des canuts, les ouvriers de la cité rhodanienne spécialisés dans la fabrication de la soie, une façon de soulager les souffrances du Christ.

En effet, en pleine première révolution industrielle, et alors qu’un vent révolutionnaire ne cesse de souffler sur la France, la société est particulièrement abîmée et les plus pauvres sont très vulnérables. Et ce autant sur le plan matériel que sur le plan de la morale humaine : il s’agit de réinventer une solidarité dans un pays dévasté par les dissensions et les inégalités. La première mission de Pauline consiste donc à effectuer de petits gestes pour aider les plus démunis. Elle laisse de côté bijoux et fastes pour revêtir des vêtements plus simples puis part à la rencontre des ouvriers de son père. La misère de leur condition la touche profondément et par la prière ainsi que de nombreux dons, elle leur permet, à son niveau, de vivre une vie plus digne. C’est comme cela qu’elle évangélise. En effet, son témoignage de paix, d’amour envers son prochain et de charité se fait remarquer et entraîne de nombreux ouvriers sur le chemin de la foi.

Une laïque missionnaire

Pauline consacre rapidement sa vie à Dieu en faisant un vœu intérieur de chasteté en 1816 dans la chapelle Notre-Dame de Fourvière (Lyon). En plus de ses nombreuses activités auprès des plus démunis, elle se sent également appelée à promouvoir les activités missionnaires de l’Église dans le monde. Elle découvre en partie la réalité de la mission par l’intermédiaire de son frère séminariste et proche des Missions étrangères de Paris. Cette prise de conscience donne un formidable élan à celle que l’on nomme désormais la “mère des missions”. Elle invente le premier réseau social missionnaire en mettant en œuvre une collecte de sous auprès des ouvriers de son père, une forme de crowdfunding avant l’heure ! Puis Pauline Jaricot décide de créer l’Œuvre de propagation de la foi en 1822. L’objectif de cette organisation d’un nouveau genre est d’aider l’Église dans son apostolat afin de permettre au monde entier de mieux connaître et prier pour la mission. L’initiative fonctionne très bien et suscite une adhésion généralisée. En 1922, l’organisme sera même élevé au rang d’Œuvre pontificale tant son importance est devenue évidente aux yeux de l’Église. C’est ainsi que naissent les Œuvres pontificales missionnaires.



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L’Œuvre de propagation de la foi, présente dans 140 pays du monde, permet encore aujourd’hui de contribuer à la vie des diocèses les plus démunis, ainsi qu’à l’évangélisation, la catéchèse et le financement de milliers de projets dans le monde chaque année. Très attachée à la dignité de chaque personne, les bonnes œuvres de la laïque lyonnaise inspirent et permettent d’en répandre de nouvelles à travers le monde. “Je suis faite pour aimer et agir. Mon cloître, c’est le monde”, disait-elle en témoignant de sa vocation.

Missionnaire par la prière

 En 1826, alors que Pauline Jaricot n’a que 27 ans, elle met en œuvre un nouveau projet pour encourager la foi dans le monde : c’est ainsi que naît le “Rosaire vivant”. Cette chaîne de prière renouvelle la prière du chapelet et permet d’évangéliser encore davantage. “Unis-toi à cette mission : prie et fais prier !”, répétait-elle sans cesse. Son action louable en faveur de l’évangélisation et de la prière est fortement encouragée par le pape Grégoire XVI qu’elle rencontre à Rome en 1835.

Après avoir consacré sa vie au rayonnement des actions missionnaires de l‘Église dans le monde, Pauline meurt dans le dénuement le plus total le 9 janvier 1862. Son génie missionnaire permet l’ouverture de sa cause de béatification en 1926 et le pape Jean XXIII la déclare vénérable en 1963. Un nouveau miracle datant de 2012 vient d’être reconnu : il s’agit d’une petite fille totalement guérie après avoir été plongée dans le coma à cause d’un étouffement. Il va permettre la béatification de la “mère des missions”, donnant un nouvel élan missionnaire à l’Église.

 

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