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L’extraordinaire héritage missionnaire du père Michael McGivney

WEB2-Michael J. McGivney-WIKIPEDIA

L'abbé Michael J. McGivney.

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Camille Dalmas - publié le 28/05/20 - mis à jour le 30/10/20
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Le pape François a confirmé le décret de la Congrégation pour la cause des saints qui devrait faire du fondateur des Chevaliers de Colomb un bienheureux ce 27 mai 2020. Mort à l’âge de 38 ans, le prêtre américain laisse avec sa société de bienfaisance un héritage qui rayonne aujourd’hui dans le monde entier.

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Cette histoire commence en 1881 dans une petite paroisse de New Haven, dans le Connecticut. Effrayé par le dénuement dans lequel vivent nombre de ses paroissiens, notamment celles amputées d’un père du fait des conditions de travail épouvantables qui règnent alors dans les usines du Nouveau Monde, un simple prêtre fils de migrants irlandais décide de rassembler autour de lui quelques personnes de bonne volonté pour venir en aide aux plus nécessiteux. Simple vicaire de la paroisse Sainte-Marie, le père McGivney est conscient que les catholiques sont très mal vus dans ce pays fondé par des puritains protestants farouchement opposés à Rome. Dès 1882, il décide donc de prendre pour patron Christophe Colomb, catholique découvreur du Nouveau Monde, comme signe de l’attachement de l’organisation autant à sa foi qu’à sa nation. C’est ainsi que naissent les Chevaliers de Colomb.

Très rapidement, du fait des bienfaits dispensés et de l’accent mis sur la fraternité patriotique, les Chevaliers prennent une ampleur très importante, se développant dans de nombreuses paroisses de la côte ouest des États-Unis. Mais à peine huit ans après son acte fondateur, le père McGivney décède à un âge précoce. Cependant, l’impulsion qu’il a donné à son organisation n’en est qu’aux prémices. En témoigne la reconnaissance des mérites de “cette splendide organisation catholique” par le Saint-Siège en 1895, à la demande du délégué apostolique aux États-Unis, Mgr Francesco Satolli. Et dès 1897, l’organisation s’internationalise en s’installant au Canada. En 1910, la croissance de l’organisation continue, avec des représentations au Mexique, aux Philippines, à Cuba et à Panama, des nations sous très forte influence américaine pendant ces années.

La voix de la société civile catholique aux États-Unis

Particulièrement ouverts, du fait de leurs origines, aux nombreux migrants qui affluent vers les États-Unis à cette époque et qui sombrent souvent dans une grande misère, les Chevaliers de Colomb jouent un rôle décisif dans l’accueil de ceux-ci. Ils se signalent particulièrement aussi pendant la Première guerre mondiale, apportant leur secours aux soldats, peu importe leur foi, ou encore leur couleur de peau – ce qui est plus rare à l’époque. Le pape Benoît XV regarde avec admiration les progrès effectués par l’organisation pendant ces années, et leur demande même d’installer plusieurs centres pour jeunes dans la ville de Rome, ces centres qui existent toujours aujourd’hui.

De fait, les Chevaliers de Colomb deviennent une voix catholique écoutée aux États-Unis, malgré l’hostilité de certains milieux protestants. Leur voix est particulièrement entendue en 1926 quand les Chevaliers alertent en personne le président Coolidge de la persécution des catholiques au Mexique, avant d’investir des sommes considérables dans des campagnes de communication en faveur de l’Église catholique du Mexique, devenant peu à peu un relais du Vatican dans le Nouveau Monde.

Au secours des victimes des conflits mondiaux

La Seconde guerre mondiale est une nouvelle source d’activité pour les Chevaliers de Colomb, qui s’opposent frontalement aux deux dangers de cette époque, le communisme et le fascisme, proposant une alternative en termes de justice sociale aux idéaux totalitaires. Dès cette époque, l’organisation peut s’appuyer sur un très important réseau de donateurs, constituant ainsi des fonds d’aide, par exemple sur l’éducation en 1944 pour aider les enfants ayant perdu leur père pendant le conflit meurtrier en Europe ou dans le Pacifique. Ils jettent les bases d’assurances qui vont leur permettre de venir en aide à des millions de personnes quotidiennement. Aujourd’hui, les fonds gérés par l’organisation pèsent environ 86 milliards de dollars.


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L’après-guerre est marquée par le soutien actif qu’apportent les Chevaliers de Colomb à la cause de Américains noirs dans leur combat pour l’égalité des droits aux États-Unis. L’organisation commence à apporter son aide financière à de très nombreux projets, notamment la réfection de la basilique Saint-Pierre de Rome, mais aussi dès 1988 une aide substantielle aux Missionnaires de la Charité de Mère Teresa, un soutien qui n’a pas cessé depuis. L’organisation se met au service de tous les plus démunis tout autour du globe : en Haïti en 2010 après le tremblement de terre dévastateur touchant de plein fouet l’île, du typhon Haiyan aux Philippines en 2013 ou en Ukraine en 2015 pour aider les réfugiés internes victimes de la guerre civile. Récemment, l’organisation s’est montrée particulièrement active pendant l’épidémie de coronavirus aux États-Unis, soutenant notamment de nombreuses familles touchées par les conséquences économiques de l’épidémie.

Sur tous les fronts de la charité dans le monde

Depuis plusieurs années, les Chevaliers de Colomb sont très actifs dans l’aide apportée aux chrétiens d’Orient, notamment en Irak, apportant soutien financier et matériel aux populations persécutées. Depuis 2012, ils agissent aussi en Afrique, au Nigeria. L’ordre soutient de plus les vocations ou les établissements médicaux qui s’investissent dans la défense de la vie.

Devenue une sorte de ‘multinationale de la charité’, active partout dans le monde pour témoigner de la foi qui anime ses membres dans le service des plus démunis, la petite œuvre paroissiale du père McGivney a exceptionnellement grandi ces dernières années. “C’était une figure d’une formidable sérénité. Rien de sévère n’entachait sa contenance, même si son expression respirait la force et l’acharnement”, disait de lui une personne qui l’avait rencontré. Une force et un acharnement aujourd’hui reconnus par ses successeurs, mais aussi par l’Église désormais, qui s’apprête à en faire un bienheureux. Si étonnante et formidable sont les fruits de la simple pugnacité d’un petit prêtre.

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