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Dans « L’Audace de l’Évangile » (Artège, 2020), Mgr Jean-Philippe Nault, évêque de Digne, relance le débat sur l’âge de réception du sacrement de la confirmation. Selon lui, il convient de l’avancer afin de ne pas le réserver à une petite élite.
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Un général n’envoie jamais ses troupes à la bataille avant de s’être assuré qu’elles ne manquent pas de munitions. La pandémie du coronavirus nous fournit l’illustration de cette vérité avec ses cohortes de médecins et de soignants qui sont partis au front démunis de masques ! Dans certains cas, la bonne volonté ne suffit pas. À la compétence, il faut l’équipement sans lequel elle restera inopérante. Un soignant est obligé de se protéger contre le virus s’il veut tenir dans la durée, et être en mesure de porter secours au maximum de personnes touchées.
La force divine nécessaire à la mission
Pareillement, l’Église ne peut demander aux baptisés de devenir des disciples missionnaires, selon le souhait du pape François, sans leur fournir dans le même temps le bagage indispensable pour partir sur les routes. Or, la mission des baptisés découle de l’envoi du Fils dans le monde par le Père. Autrement dit, elle constitue le prolongement de l’activité de Jésus. Cette précision théologique permet de souligner que la mission non seulement découle de la volonté de Dieu, mais aussi que ses moyens et sa fin sont Dieu, Lui-même. Aussi, dans sa démarche d’évangélisation, le disciple-missionnaire doit-il s’appuyer prioritairement sur Lui. Ce n’est qu’ensuite qu’il lui est loisible d’échafauder stratégies, tactiques, méthodes, réformes de structures, etc.
Or, l’Église possède la force divine nécessaire à la mission. Où ? Tout simplement dans le sacrement de confirmation ! Celui-ci parachève le don du baptême en rendant le chrétien plus assuré en lui-même et plus entreprenant dans le témoignage de la foi. C’est la raison pour laquelle la réception de ce sacrement devrait être prioritaire dans la démarche générale missionnaire que le Saint-Père désire relancer.
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Des classes d’âge privées du sacrement de la mission
Le livre de Mgr Jean-Philippe Nault insiste sur l’importance du sacrement de la confirmation. L’évêque de Digne y plaide pour que les jeunes le reçoivent le plus tôt possible. En effet, en Occident, l’Église, en reculant l’âge de sa réception, a manqué son rendez-vous avec plusieurs générations. La tradition occidentale, dans le louable souci de rattacher la mission à l’Église dans la personne du successeur des apôtres, a laissé à l’évêque la tâche de confirmer les jeunes. En effet, le pasteur de l’Église locale ne pouvait pas être présent à tous les baptêmes. Malheureusement, cette disposition a contribué à ce que la confirmation ne soit plus administrée qu’à une élite restreinte qui n’avait pas perdu la foi après la première communion, ou bien qui ne s’était pas évaporée dans la nature après le repas de famille. L’auteur de ces lignes peut en témoigner : j’ai été confirmé à 37 ans. Deux ans auparavant, j’ignorais encore l’existence de ce sacrement ! L’onction de l’Esprit a décuplé mon désir missionnaire.
“Ce sacrement, en plus d’affermir la foi du croyant, lui donne de surcroît l’audace d’en témoigner au dehors.”
Mgr Jean-Philippe Nault s’appuie sur les confidences du cardinal suisse Georges Cottier, qui fut proche de saint Jean Paul II, pour justifier une réception plus précoce du sacrement. Le cardinal voyait dans l’oubli de la confirmation une des causes majeures de la déchristianisation de l’Europe. En effet, ce sacrement, en plus d’affermir la foi du croyant, lui donne de surcroît l’audace d’en témoigner au dehors. L’Esprit Saint nous fortifie intérieurement et simultanément nous pousse vers l’extérieur.
Avancer l’âge de réception de la confirmation ?
Pour l’évêque de Digne, il devient urgent de retrouver le lien de la confirmation avec le baptême. À cette fin, il est nécessaire de dispenser celle-là peu de temps après celui-ci. C’est le meilleur moyen de rattacher l’élan missionnaire à notre nouvel état de fils et de filles de Dieu. En évitant que les jeunes ne quittent l’Église après leur première communion, comme c’est trop souvent le cas aujourd’hui, la proximité dans le temps de la réception des deux sacrements de l’initiation chrétienne fortifiera le maximum de chrétiens avec les grâces de la confirmation. Ce sacrement porte à sa plénitude le don de l’Esprit reçu dans la fontaine baptismale. Il en va de la vitalité de l’Église, mais aussi du bien de notre monde. En effet, sans mission, les grâces christiques se perdent. Pour un ami de Jésus-Christ, l’ignorance des trésors de la foi par nos contemporains, et l’incomplétude de leurs élans d’amour auxquels manque la charité divine qui viendrait les compléter et les couronner, sont des crève-cœur.
La mission est d’abord l’affaire de Dieu
Pour mener à bien le travail missionnaire qui incombe à tout baptisé, il est fondamental de ne pas compter d’abord sur nos propres forces, mais sur Dieu. « Dans la confirmation, ce n’est pas nous qui nous engageons, c’est d’abord Dieu. La confirmation est un don. Ce n’est pas nous qui faisons notre confirmation, c’est l’Esprit Saint qui vient confirmer en nous la foi reçue au baptême », précise Mgr Jean-Philippe Nault.
Un prêtre de mes amis, aujourd’hui décédé, définissait la confirmation comme un « turbo ». Pour ceux qui sont attachés à annoncer Jésus-Christ, non en propagandistes mais en amis de l’Ami divin qui désire partager à tous Sa condition filiale divine, il devient urgent de réfléchir à la proposition de l’évêque de Digne d’avancer l’âge de réception de la confirmation.
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