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Missionnaire à la campagne (1/3) : évangéliser, c’est apprendre à tout reprendre depuis le début

L'église Notre-Dame d'Écouché (Orne)

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Comment vivre l’évangélisation au quotidien quand on est perdu en pleine campagne ? Le père Alexis, curé de la paroisse d’Ecouché dans le diocèse de Sées (Orne), a développé une technique bien particulière qu’il partage avec Aleteia.

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Bien qu’il soit pasteur en zone rurale, le père Alexis de Brébisson n’a qu’une chose en tête : faire de la mission une priorité. Et cela commence par changer radicalement d’emploi du temps. Auparavant, le prêtre ne s’y consacrait que deux heures par semaine mais il a décidé de mettre les bouchées doubles. Désormais, ce ne sera pas une, ni deux, mais bien quatre après-midis par semaine que le prêtre quadragénaire consacre à annoncer l’Évangile, raconte-t-il “L’œuvre des campagnes”.

Très vite, les grâces de ce pari ambitieux ne tardent pas à apparaître. En effet, constate le pasteur, “la priorité donnée à la mission dans mon agenda m’aide à redonner sa juste mesure à tout le reste”. De ce temps de partage avec ceux qui “n’ont rien demandé”, découlent des bienfaits dans son sacerdoce qui lui procurent une grande joie.

Trois heures de porte-à-porte

Le programme est simple et ne demande qu’à être répété. Il s’agit dans un premier temps de choisir le terrain d’action. Le père Alexis n’a que l’embarras du choix avec les quarante clochers dont il a la charge. Ensuite, chaque session d’évangélisation démarre par une prière. Le prêtre a ainsi fait le choix de se recueillir dans un temps d’adoration d’une heure durant lequel il laisse les portes de son église grandes ouvertes. Dès lors, ce temps d’oraison constitue “un beau moyen de rendre visible ce temps si précieux pour moi”, indique-t-il.

Vient alors le temps du porte-à-porte, la façon d’évangéliser “la plus simple et la plus adaptée à la réalité rurale”. Pendant trois heures, il toque aux portes des maisons pas encore visitées. Durant ses visites, “Dieu ne serait pas mieux reçu”, s’amuse-t-il, heureux du bon accueil que lui réservent les habitants. Afin de rendre grâce à Dieu pour toutes ces rencontres, il conclut sa mission par la messe.

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Lors d’une visite à Saint-Aubert (Orne)

Un hôpital de campagne

Dans ces moments de discussion et de partage simple et enthousiasmant, le curé d’Ecouché éprouve “le sentiment d’être comme en train d’étudier les plans d’une nouvelle église, sur le modèle de l’ “hôpital de campagne”, comme l’a appelé de ses vœux le pape François”. Si sa “petite église de campagne” est constituée aujourd’hui de deux paroisses actives seulement, il n’écarte pas l’idée d’en créer 38 autres. Mais il reste réaliste et doute, avec humour, de pouvoir bâtir “une basilique comme à Montligeon” (village du Perche où un petit sanctuaire a été consacré à Notre-Dame libératrice des âmes du Purgatoire). Son église rurale, il la voit à l’image de ses fidèles et de tous ceux qui rejoignent ses paroisses après avoir échangé avec lui lors de ses campagnes d’évangélisation.

Des missions quotidiennes qui sont autant de pierres  posées sur “une église symbolique”, conclut le père Alexis. Comme s’il avait tout repris à zéro, le prêtre ordonné il y a 18 ans, a aujourd’hui l’impression de commencer à peine son ministère.

 

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