Le père Thierry Magnin, porte-parole de la Conférence des évêques de France ne s’attendait pas aux annonces d’Édouard Philippe concernant le déconfinement à venir. Alors que les évêques avaient proposé un plan pour la reprise des messes avec des mesures très concrètes, aucune proposition n’a été prise en compte.C’est un choc et surtout un fort sentiment d’incompréhension qui anime la Conférence des évêques de France, au lendemain des annonces du premier Ministre concernant le déconfinement à venir. Selon son porte-parole, le père Thierry Magnin, “on ne s’attendait pas du tout à ce qu’aucune de nos propositions ne soit prise en compte !” “Nous avons rencontré à plusieurs reprises les services du premier Ministre, lui avons adressé un plan précis avec des mesures que nous sommes capables de mettre en place, dans un grand respect des gestes barrières, et là … rien !” Pas un mot, pas une annonce sur la reprise de lieux de culte au 11 mai alors que supermarchés et magasins pourront ré-ouvrir ! Sommes-nous considérés comme moins capables que ces commerces pour faire respecter les gestes de santé publique ?” s’interroge encore le porte-parole, qui reste étonné de ces annonces, et aimerait bien sentir un signe de confiance.
Les sacrements que nous vivons à l’église, sont vitaux pour nous, au même titre que nos actions envers nos frères !
“Visiblement, les pouvoirs publics n’entendent pas que vivre nos célébrations, c’est vital pour les chrétiens que nous sommes !” Le Père Magnin constate pourtant que ces mêmes pouvoirs publics reconnaissent le rôle caritatif très important de l’Église pendant cette période de confinement, avec les très nombreuses actions de solidarité mises en place. “Pourtant ces actions sur le terrain sont un tout avec notre besoin de nous nourrir spirituellement, les sacrements que nous vivons à l’église, sont vitaux pour nous, au même titre que nos actions envers nos frères !” Sans doute cette notion doit-elle être rappelée encore et encore dans un monde sécularisé qui ne conçoit plus ces valeurs chrétiennes comme vitales …
Difficile aussi pour les évêques d’envisager une absence de célébration pour la Pentecôte. “Nous avons vécu une semaine sainte douloureuse, une Pâques isolée les uns des autres, alors nous souhaiterions nous retrouver pour la Pentecôte, qui aura lieu cette année le 31 mai ! Et non le 2 juin … Sommes-nous à deux jours près alors que nous sommes capables d’assurer la sécurité de nos paroissiens dès le 11 mai ?”
Car les évêques tiennent encore à le rappeler, ils ont toujours été dans l’optique de la solidarité nationale, respectueux des mesures de confinement et avec un comportement exemplaire ces dernières semaines. Mais ils souhaitent, au nom de la solidarité nationale, bénéficier du déconfinement à partir du 11 mai, au même titre que les autres secteurs autorisés, sachant qu’ils tiendront parfaitement leurs engagements. Dans ce contexte, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la CEF, s’entretiendra ce jeudi 30 avril à 9 heures avec le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, avant de s’exprimer à 11 heures devant la presse, en visioconférence.
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