Chacun chez soi mais tous connectés. Le diocèse de Toulouse, via sa newsletter quotidienne intitulée #serronsnouslescoudes, veut faire le lien entre les “cathos confinés du sud-ouest”. Mais ce lien va bien au-delà des chrétiens et le confinement à Toulouse est devenu un véritable laboratoire d’initiatives. Inventaire.
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“C’est le moment de développer la communion des saints, la communion ecclésiale”. Ces mots de Mgr Le Gall, l’archevêque de Toulouse, résonnent particulièrement dans le cœur des catholiques de Haute-Garonne. À chaque prêtre du diocèse est notamment confiée la mission de veiller sur les frères prêtres de son quartier. Chaque paroisse a aussi pris à bras-le-corps cette invitation à rester en lien les uns avec les autres. Ainsi, à Tournefeuille, la mission Gabriel est née en même temps que l’épidémie du coronavirus. Jeunes de l’aumônerie, scouts et adultes sont devenus les anges gardien des personnes isolées, âgées ou malades à travers un coup de fil, une course ou la mise en lien avec les services d’action sociale. Une initiative également mise en place dans certaines paroisses de Bretagne, à Redon et à Rennes par exemple. À Montastruc-la-Conseillère, le curé contacte chaque famille auprès de laquelle il a célébré des funérailles au cours de ces derniers mois. Une quarantaine de familles est concernée et l’évangélisation continue par ce biais.
Des rendez-vous réguliers
Média chrétien de la région Midi-Pyrénées, Radio Présence a ouvert plus amplement son antenne à ses auditeurs. Ils peuvent ainsi dédicacer un morceau de musique et laisser un message d’affection et de soutien à leurs proches. Les détenus des prisons du département y sont particulièrement sensibles.
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Comment être uni par la prière quand on ne peut plus se retrouver dans les églises ? Là encore, les Toulousains ont su faire preuve d’imagination : rendez-vous pour prier le chapelet à la même heure, prière des mères aux intentions élargies (malades, soignants, militaires, prêtres privés de leurs paroissiens etc), heure sainte à la maison sur le temps dédié habituellement à l’adoration eucharistique élargie à l’ensemble du diocèse, messe en direct sur les réseaux sociaux. L’abbé Simon d’Artigue, curé de la cathédrale, découvre “l’importance pour les paroissiens d’entendre la voix de leur curé” et propose chaque jour une courte homélie. Un groupe de familles prépare chaque semaine une liturgie domestique pour célébrer le dimanche avec les enfants et la partage avec les autres paroissiens.
Des propositions adaptées à chacun
Les dominicains de la province de Toulouse multiplient eux aussi les initiatives. Depuis le début du confinement, ils diffusent chaque jour la messe sur les ondes. Plusieurs communautés religieuses et fraternités laïques dominicaines s’y associent en relayant leurs intentions, conférant ainsi un plus large écho à leur prière habituellement si discrète. De plus, affectés “de ne plus pouvoir soutenir les paroissiens et les amis du couvent par leur prière et leur prédication, les frères sont parvenus à lancer ce qu’ils n’avaient pas réussi à faire depuis plusieurs années”, s’émerveille frère Philippe Jaillot, leur prieur. Trois frères ont notamment initié une conversation à partir de la Bible, les pères de l’Église et les auteurs de la tradition chrétienne : “Sonnerie pour espérer, le diaire des Jacobins”. Enfin, à l’approche des Rameaux, ils ont élaboré, avec des prêtres diocésains, un kit pour célébrer la Semaine sainte en famille en l’absence d’offices, “pour que la maison familiale (re)devienne un lieu où l’on prie”, note frère Olivier de Saint Martin, initiateur du projet.
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Les 11-18 ans sont particulièrement soignés. Chaque jour, Kaïré – leur pastorale – publie “la collecte qui connecte” : une prière tirée de la messe du jour, des pistes d’effort pour bien vivre ce temps de Carême à la maison et devenir un disciple missionnaire.
Lutter contre la précarité
Au-delà des paroisses, la délégation Ariège-Garonne du Secours catholique s’adapte aux règles du confinement. Contrainte de fermer ses lieux d’accueil dédiés aux sans-abri, elle se bat avec vigueur pour leur venir en aide envers et contre tout. Des colis alimentaires sont préparés tous les après-midi par quelques bénévoles. Associé à Médecins du Monde, le Secours catholique de Toulouse peut ainsi assurer chaque soir des maraudes alimentaires et sanitaires, indispensables pour soutenir les 5.000 personnes en précarité de l’agglomération. “Cela suffira-t-il ?”, s’inquiète Andrew, responsable du pôle errance de l’association. “Les besoins grandissent de jour en jour, montrant bien que ces personnes à la rue ont faim”.
Enfin, Airbus prend aussi sa part dans la lutte contre le coronavirus. L’entreprise d’aéronautique a déjà pris l’initiative d’envoyer deux de ses avions d’essai en Chine pour rapporter des millions de masques destinés au personnel soignant. Ces vols sont le début d’une longue série destinée à créer une sorte de “mini-pont aérien avec la Chine” indique Thierry Baril, son directeur des ressources humaines. “Nous avons tout pris en charge. C’est notre contribution à la collectivité”.
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