Pour enrayer la décadence du peuple d’Israël, le prophète Élie ne ménage pas sa peine. Mais les voies du Seigneur ne sont pas forcément les siennes…
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Le cycle d’Élie dans la Bible se trouve au beau milieu du livre des Rois (1R 17-2R 2). Ce livre, divisé en deux parties mais qui à l’origine n’en formait qu’un, raconte l’histoire d’une longue décadence. Depuis la construction du Temple par Salomon, l’apogée, jusqu’à l’exil, il nous fait voir comment le peuple d’Israël se divise en deux royaumes, se détourne de l’alliance avec son Dieu, et finalement se fait arracher de sa terre par les armées d’Assyrie et de Babylone. Élie, au centre de ce livre, constitue comme un sursaut, une tentative pour arrêter le chemin de la décadence afin de ramener Israël à son vrai Dieu : “Il est vivant le Seigneur, Dieu d’Israël, en présence de qui je me tiens” (1R 17, 1). Pour parvenir à cette fin, Élie essaye plusieurs moyens.
La conversion plutôt que la malédiction
Le premier est celui de la malédiction. En faisant venir la sécheresse sur le pays, par sa parole puissante à laquelle Dieu obéit, il espère réveiller Israël de sa torpeur. Mais le Seigneur, s’il obéit effectivement à Élie, semble plutôt s’intéresser, en premier, à la propre conversion d’Élie. Il l’envoie donc au désert, et auprès d’une veuve en territoire païen, pour lui apprendre à écouter sa parole et à se faire mendiant de la charité de ses frères.
Un deuxième moyen, employé par Élie, consiste à tenter d’arracher l’ivraie du peuple d’Israël (1R 18). Après avoir fait descendre le feu du ciel sur le mont Carmel, obligeant ainsi le peuple à reconnaître la souveraineté du Seigneur, il fait égorger les prophètes de Baal qui pervertissent le cœur des Israélites. Mais le Seigneur, s’il fait effectivement descendre le feu du ciel, ne lui en avait pas demandé tant pour faire revenir la pluie sur la terre. Il lui avait seulement demandé de se montrer à Achab (1R 18, 1)…
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Un troisième moyen, enfin, qui est imposé par les événements à Élie, consiste à s’enfuir dans le désert. Comme le bouc émissaire (Lv 16), il doit alors porter sur lui le péché d’Israël et la malédiction de Jézabel (1R 19,1). Ce n’est pas tant en maudissant Israël, ni même en exterminant les prophètes de Baal qu’il sert le mieux le Seigneur. C’est en consentant à porter sur lui le péché d’Israël afin de l’ôter du peuple. De cette manière, Élie devient l’instrument du dessein divin qu’il peut comprendre, désormais, ayant été rendu suffisamment pur pour entendre la voix de fin silence.
Porter sur soi le péché du monde
Élie n’empêchera pas la catastrophe finale de l’exil. En revanche, en entendant les secrets du Seigneur sur l’Horeb, il deviendra capable d’être le père d’une lignée de prophètes à partir de laquelle Israël pourra traverser l’épreuve de l’exil.
L’histoire d’Élie est un trésor. Elle nous montre comment préparer, dès maintenant, le printemps nouveau que le Seigneur prépare pour son Église. Non pas en s’acharnant à enlever l’ivraie avant son heure, mais en portant sur soi le péché du monde et en participant, par la prière et l’offrande, au renouveau qui adviendra en son temps.
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Pour en savoir plus : Deux numéros de la revue Carmel sur le prophète Élie sortiront en mai et en septembre. Pour les recevoir, cliquez ici.