Comme les apôtres après la Résurrection, ne sommes-nous pas d’abord confinés intérieurement par la peur ? Dans la rencontre avec Jésus, les apôtres ont trouvé l’audace de croire.Après la crucifixion, les apôtres se retrouvent confinés dans le cénacle, les portes closes (Jn 20, 19). Seules les femmes ont eu le courage d’aller au tombeau pour s’occuper du corps de Jésus, une tâche qui ne peut attendre (Mt 28, 1 ; Mc 16, 1 ; Lc 24, 1). Mais voilà qu’au lieu d’un cadavre, elles rencontrent Jésus ressuscité (Mt 28, 9 ; Lc 24, 9). Elles deviennent alors les messagères de la Bonne nouvelle, et viennent annoncer la Résurrection du Christ aux apôtres. Mais ceux-ci ne les croient pas (Mc 16, 11 ; Lc 24, 11).
Apôtres incrédules
Pierre a l’audace d’entrer dans le tombeau, mais il reste dubitatif (Lc 24, 12 ; Jn 20, 6). C’est Jean qui le premier retrouve la foi, et pourtant il n’a rien vu, sinon des linges pliés (Jn 20, 8). Il faut que Jésus lui-même leur apparaisse pour que la foi renaisse. Et il ne se prive pas de leur reprocher leur incrédulité et leur manque de foi (Mc 16, 14 ; Lc 24, 41 ; Jn 20, 19-20).
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Passer de la peur à la confiance
Mais l’un d’entre eux manque, Thomas, qui n’a pu bénéficier de la présence du Ressuscité. Et il refuse de croire les apôtres sur parole (Jn 20, 25). Huit jours passent, huit jours de confinement pendant lesquels ils doivent se demander s’ils n’ont pas rêvé. Et puis Jésus apparaît à nouveau, dans ce cénacle confiné aux portes closes, et Thomas s’abandonne à la foi (Jn 20, 28).
Confinés par la peur
Nous sommes comme les apôtres, confinés par la peur du Mal qui rôde. Seules certaines personnes sortent, pour les tâches qui ne souffrent pas de délai, notamment tout le personnel médical engagé dans la lutte contre l’épidémie. Et nous sommes comme les apôtres, tremblant dans notre petit cénacle, maigre rempart sécurisant. Nous vivons tous un Vendredi saint qui n’en finit pas, dans la peur, l’angoisse, ou l’ennui. Les moyens de communication modernes sont aussi trompeurs que les prêtres de Jérusalem qui colportent de fausses nouvelles (Mt 28, 11-15). Nous ne savons plus qui croire.
Oserons-nous ?
Mais nous avons pourtant l’espérance que le confinement prendra fin, que nous allons reprendre le cours de nos activités. Serons-nous alors assez courageux pour annoncer le Christ, comme le firent les apôtres ? Saurons-nous entendre Marie-Madeleine et suivre son exemple ? Oserons-nous dire avec Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu » ?
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