Dans l’Évangile de ce vendredi 17 avril 2020, saint Jean raconte comment le Christ ressuscité est apparu à sept de ses apôtres, au petit matin, après une nuit de pêche infructueuse. Jésus sur le rivage leur ordonne de jeter le filet du côté droit du bateau, où ils attrapent 153 “gros” poissons. Un chiffre bien précis mais pourtant aucun détail sur les poissons eux-mêmes… Des chrétiens curieux ont mené l’enquête.
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Dans l’Évangile de saint Jean, au chapitre 21, le Christ ressuscité apparaît à sept de ses apôtres. Alors qu’ils rentrent bredouilles d’une nuit de pêche, le Christ ressuscité leur ordonne de jeter le filet du côté droit du bateau, où ils attrapent 153 “gros” poissons. Le chiffre est précis mais l’évangéliste s’abstient de mentionner quelle est l’espèce de poisson qu’ils dégustent au petit déjeuner avec Jésus.
Il existe une vingtaine d’espèces de poissons dans la mer de Galilée et parmi celles-ci, seules dix sont prisées par les pêcheurs, que l’on peut catégoriser en trois groupes. Le plus grand groupe est celui du tilapia, mot qui signifie “peigne” en arabe, car cinq espèces de ce groupe possèdent une nageoire dorsale en forme de peigne. Le deuxième groupe est celui de la sardine de Kinneret (mer de Galilée), qui ressemble à un petit hareng. Le troisième groupe est celui connu sous le nom de barbeau. Les barbeaux sont des poissons charnus qui sont souvent servis les jours de sabbats et de fêtes juives.
Du Tilapia ou du Barbeau ?
Dans la mer de Galilée, on trouve aussi le poisson-chat, le plus gros de ces eaux poissonneuses. Il peut mesurer jusqu’à 1,20 mètre de long et peser jusqu’à onze kilos. Cependant, comme il n’a pas d’écailles, il était jugé impur et les Juifs ne le mangeaient pas. On peut également exclure d’office les sardines, très petites car elles passaient entre les mailles du filet. De plus, elles étaient généralement réservées à la marmite, or nous savons que les apôtres cuisaient leur poisson sur le feu.
Reste donc le tilapia et le barbeau. Or, si le barbeau peut atteindre une longueur d’environ un mètre et peser jusqu’à 11 kilos, il a besoin d’un appât pour être capturé, et donc d’un hameçon et d’une ligne plutôt qu’un filet. Au contraire du tilipia, qui n’est pas attiré par autre chose que le plancton, et se capture uniquement à l’aide de filets de pêche.
C’est donc probablement du tilapia frais que les apôtres ont partagé pour leur petit-déjeuner matinal avec le Christ ressuscité ! Un poisson qui pèse généralement entre deux et trois kilos. Multiplié par 153, pas étonnant que les apôtres aient eu du mal à tirer le filet hors de l’eau !
L’énigme serait donc résolue, reste à savoir pourquoi saint Jean n’a pas détaillé l’espèce de poisson alors qu’il les a compté un à un. Le chiffre 153 aurait une valeur symbolique, et représenterait tous les peuples du monde. Une façon concrète et incarnée pour le Christ de passer le message à ses apôtres, centrés alors sur le peuple d’Israël. Eux qui étaient déjà des “pêcheurs des hommes”, le Christ leur ordonne à présent de jeter leurs filets au-delà de leurs terres natales.
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