En cette période de pandémie, les consignes de protection et de confinement peuvent nous rapprocher de Marie, femme debout au pied de la Croix. Par sa compassion maternelle, elle “apporta à l’œuvre du Sauveur une contribution absolument sans pareille”, rappelle Vatican II.
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Certains se demandent comment aborder la Sainte Vierge, ou bien s’estiment trop pécheurs pour que leur prière ait la moindre chance d’être agréée par elle. Pour leur répondre, nous pourrions déplier toute la panoplie des arguments en faveur de la confiance filiale qu’un disciple de Jésus doit montrer envers l’humble servante du Seigneur. Retenons ce sentiment bien particulier, en ce temps liturgique de la Passion : la compassion qu’éprouve un fils pour sa mère souffrante.
C’est au pied de la Croix que le disciple de Jésus comprend avec le plus d’acuité la mission que Dieu a confiée à la Vierge. Là, il communie avec le maximum d’intensité aux sentiments qui furent les siens. Sur le Calvaire, le fidèle de Marie touche du doigt l’importance de la mère du Christ dans le plan du salut du monde. Sur la colline qui domine les siècles, le disciple prend conscience tout à coup de ce que le Père a demandé à la Vierge ! En considérant les larmes de la mère du Crucifié, le croyant saisit que Dieu n’aurait pu sauver le monde sans l’aide de la Vierge.
Dans Sa délicatesse, Dieu n’aurait jamais consenti au sacrifice de Son Fils s’Il n’avait eu la certitude que sa mère y consentirait !
En effet, dans Sa délicatesse, Dieu n’aurait jamais consenti au sacrifice de Son Fils s’Il n’avait eu la certitude que sa mère y consentirait ! C’est comme si le Père avait demandé l’autorisation à Marie pour laisser Jésus aller sur le Golgotha. Car grand est le droit que possède une mère sur son fils ! Or, à ses droits, Marie y renonce en notre faveur parce qu’elle sait que le sacrifice de Jésus va sauver le monde. Elle fait passer son désir légitime d’épargner à son fils bien-aimé le supplice après la considération du bienfait pour l’humanité que constitue la Croix. En parfaite disciple de son Fils, la Vierge privilégie nos intérêts aux siens ! Voilà pourquoi c’est sur le Calvaire qu’elle devient notre mère. Aussi est-ce en toute justice que nous l’honorons comme telle et comme corédemptrice — en dépendance de la Rédemption opérée par le Christ, seul Rédempteur.
Le Père peut-il refuser quelque chose à Marie ?
Cette acceptation de la Croix par la Vierge est la raison pour laquelle le Père est si sensible aux prières de ceux qui communient aux souffrances de la Mère de Son Fils. En forçant un peu le trait, on pourrait affirmer que Marie a acquis des droits sur Lui ! Comme si Marie disait à Dieu : « Père, vois ce que Tu m’as demandé pour sauver les frères de Ton Fils ! Après cela, Tu ne peux raisonnablement pas me refuser les grâces que je te demande en faveur de N… ! D’abord, pour les larmes qu’il m’en a coûtées ! Mais surtout parce que c’était pour lui que j’ai consenti à l’immolation de Jésus ! Père éternel, il serait contradictoire de Ta part que Tu lui refuses ce pour quoi Tu as voulu, de concert avec Ton Fils et l’Esprit, la Croix rédemptrice ! Aussi, exauce-moi, je t’en prie, en faveur des enfants qui compatissent à mes souffrances et à ma Compassion, et spécialement pour N… ! »
Celui qui communie aux souffrances de Marie, communie simultanément aux volontés du Père et du Fils.
Ainsi pourrait s’exprimer Notre-Dame si nous l’interrogions au sujet des prières qu’elle adresse, au Ciel, à Dieu en faveur de ceux qui se tiennent spirituellement à ses côté, près de la Croix de son Fils, en faveur des fidèles qui se font un bouclier des souffrances de la Mère et du Fils.
Communier aux souffrances de Marie, c’est faire la volonté de Dieu
Ne voyons pas dans cet appel aux souffrances de la Vierge douloureuse le signe que sa volonté outrepasserait le dessein de Dieu. Dieu désire que nous obtenions notre salut par le moyen de nos prières adressées à Jésus et à Marie. De son côté, jamais la Vierge n’a voulu autre chose que ce qu’a voulu Dieu ! Aussi celui qui communie aux souffrances de Marie, communie simultanément aux volontés du Père et du Fils. Les pleurs de la Mère, le Père les tient pour si précieux (qui n’aurait pitié de la mère d’un condamné qui assisterait au supplice de son fils ?) qu’il n’est aucune prière qu’Il n’accepte d’exaucer quand le demandeur les présente au nom des larmes de la Vierge du Calvaire. C’est comme si le Père était tenu d’exaucer les prières de la mère de Son Fils !
La prière au Père d’un humble fils de la Vierge
Que celui qui hésite à s’approcher de la Vierge pense au sacrifice que le Père lui a demandé ! Après avoir compati aux douleurs qui furent celles de la mère de Jésus, qu’il avance avec assurance vers Dieu en L’interpellant de la sorte : « Père, vous avez demandé l’impossible à Votre humble servante. Au nom de ses souffrances, daignez exaucer mes prières qui ne sont rien en comparaison du prix que le salut du monde a coûté à la Mère des Douleurs ! Je ne suis qu’un sombre pécheur, mais comme tout homme, je compatis aux larmes d’une mère — et une mère qui est MA mère, ainsi que l’a proclamé Votre Fils du haut de la Croix ! Père, Vous aussi, dans Votre majesté, je sais que Vous compatissez aux larmes de la Toute-Pure ! Au nom de ce point commun que nous avons, Vous et moi, daignez exaucer mon humble prière ! »
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