Parmi les fresques de l’église inférieure de la basilique Saint-François d’Assise, “L’entrée de Jésus dans Jérusalem” de Pietro Lorenzetti, datée du début du XIVe siècle, frappe par son chatoiement de couleurs. A l’image du coeur des chrétiens en ce dimanche des Rameaux, heureux d’acclamer Jésus.
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La foule est là, accueillant Jésus à l’instant où il s’apprête à entrer dans Jérusalem. Rien ne manque à l’évocation de la scène décrite par l’évangéliste. Jésus arrive, monté sur une ânesse, auprès de laquelle marche son petit. « Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. » (Mt 21, 07).
Encadrant Jésus, deux groupes bien distincts, les disciples, à sa suite, reconnaissables à leurs auréoles d’or, tournés les uns vers les autres en autant de discussions, et les habitants, venant à sa rencontre, criant de joie des Hosanna. La foule est compacte, sortant de la ville par une porte à la voûte ornée d’étoiles. Jésus regarde ces hommes et ces femmes, aux attitudes et caractères tous différents, les bénit de ses deux doigts levés, signe de sa double nature, divine et humaine.
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Les coloris sont lumineux, de doux orangés, des verts tendres, des roses légers et des bruns doux colorent les vêtements. Le manteau de Jésus, d’un bleu profond précieux de lapis-lazuli, tranche avec tant de couleurs claires. Jérusalem elle-même apparaît dans des teintes joyeuses, comme la traduction du rêve d’un peintre pour qui tout revêt la joie de l’entrée du Seigneur dans la Ville Sainte. Remparts crénelés, tours et habitations ornées de loggias font d’un lieu, créé par l’artiste, l’image de la cité céleste.
Au premier plan, chacun enlève son manteau pour le jeter sous les pas du Christ, en signe d’humilité. Les enfants sont en première ligne. « Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. » (Mt 21, 8) On les voit, ces habitants, coupant les branches des deux arbres de la scène, branches qui viendront rejoindre celles déjà jetées sous les pieds de l’ânesse. Coutume ancienne pour acclamer les héros.
Dans la tradition orientale, l’âne est un animal de paix, Jésus entre ainsi dans Jérusalem sans la volonté d’apporter la guerre, mais comme prince de la paix. Il rappelle les paroles du Livre de Zacharie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » (Za 9, 9).
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