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Le 2 avril 2005 prenait fin le second plus long pontificat de l’histoire de l’Eglise catholique : celui d’un géant polonais qui aura régné durant 26 ans, 5 mois et 17 jours. Le pape Jean Paul II s’éteignait après une longue maladie et une rapide détérioration de sa santé.
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Le monde retient son souffle. On se prépare à apprendre d’un instant à un autre l’annonce dramatique à la fois attendue et redoutée. Pour les journalistes de toute la planète dépêchés à la hâte sur place cela ne fait plus aucun doute : la mort du pape Jean Paul II est imminente. Nous sommes alors le 2 avril 2005 et le cœur de l’Eglise catholique bat désormais au rythme lent de celui de son chef.
Celui qui avait été élu à seulement 58 ans sur le trône de Pierre semble désormais très diminué. A 84 ans, Jean Paul II n’est plus le même homme. Une mauvaise grippe transformée en laryngotrachéite aiguë l’a depuis peu contraint à l’hospitalisation. Ses forces l’abandonnent peu à peu. Le jour de Pâques, l’ancien grand sportif apparaît à la fenêtre du Palais apostolique. Face à une foule de fidèles visiblement émus, il se montre tel qu’il est : malade mais cherchant à vivre un dernier moment avec le peuple de Dieu qui lui a été confié 26 ans auparavant. Il tousse, sa tête est ballante, à plusieurs reprises il porte sa main au front en signe de souffrance. Il tente même ce jour-là de prononcer quelques mots, mais en vain.
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Ce 27 mars, le traditionnel message Urbi et Orbi est lu par le cardinal secrétaire d’Etat. Le pape est “plus que jamais près de nous et nous bénit de tout cœur”, explique-t-il, sans cacher ni son émotion ni son inquiétude. La veille, Jean Paul II avait suivi à la télévision la veillée pascale célébrée en son nom dans la basilique Saint-Pierre par le cardinal Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et futur Benoît XVI. Le lundi de Pâques, alors que plus d’un millier de pèlerins attendent sous ses fenêtres, Jean Paul II n’apparaît pas à l’heure de la prière du Regina Caeli. L’angoisse du peuple catholique augmente encore d’un cran : c’est la première fois depuis le début de son pontificat que ce géant ne récite pas la prière mariale du temps pascal devant les fidèles.
2 avril 2005, 21h37 : le pape retourne à la maison du Père
Côté Vatican, la communication est réduite au strict minimum. Si le médecin personnel de Jean Paul II confie au quotidien italien La Repubblica qu’il n’y a pas d’inquiétude sur la phase post-opératoire du pape, les commentaires vont bon train dans la presse et certains vaticanistes affirment que le pape pourrait être une nouvelle fois hospitalisé. Dès le lendemain, le Saint-Siège rompt le silence et publie un bulletin de santé. On apprend alors qu’une sonde naso-gastrique a été posée pour faciliter l’alimentation du pape. “Le Souverain pontife continue sa lente et progressive convalescence”, confie encore le directeur de la salle de presse du Vatican de l’époque, Joaquin Navarro-Valls.
Le 1er avril, les nouvelles qui tombent sont fort mauvaises. “Une aggravation graduelle de l’hypotension artérielle a été notée, et la respiration est devenue faible”, explique Joaquin Navarro-Valls. On s’y attend désormais, la mort du Souverain pontife approche. Finalement, la nouvelle tant redoutée tombe le 2 avril. Jean Paul II entre dans le coma dans la soirée et le substitut de la Secrétairerie d’Etat, Mgr Leonardo Sandri, annonce solennellement : “Chers frères et sœurs à 21h37, notre bien-aimé pape est retourné à la maison du Père”. L’archevêque argentin poursuit : “Notre prière en silence accompagne les premiers moments de rencontre entre le pape Jean-Paul II et le Christ dans le ciel”.
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Dans la matinée du 3 avril, la mort du pontife est officiellement constatée selon le rituel prévu. Les plus proches du pontife polonais viennent lui rendre un dernier hommage dans sa chapelle privée puis se tient un hommage officiel des autorités du Vatican dans la salle Clémentine, au 2e étage du Palais apostolique. Une messe de Requiem est également célébrée sur le parvis de la basilique Saint-Pierre. Dans quelques jours, le corps de Jean Paul II sera transféré dans la basilique Saint-Pierre pour que les fidèles puissent à leur tour le vénérer. Pendant des heures et des heures, une véritable marée humaine se déversera auprès de la dépouille mortel le du défunt pape pour lui adresser un ultime regard et prier un dernier moment auprès de celui dont le pontificat aura duré 9.673 jours.