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Invitez le Christ à dîner, vous ne courez aucun risque ! 

Grandes heures de Jean de Berry (1409)

Les Noces de Cana, Les Grandes Heures du duc de Berry, (1409).

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Jean-Michel Castaing - publié le 31/03/20
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Cloués à la maison, comment sortir du repli sur soi ? “Voici que je me tiens à la porte et je frappe, dit Jésus lui-même. Si quelqu’un ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi”. Comment se priver d’un tel invité ?

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Au ciel, nous serons désencombrés de bien des choses ! Seuls subsisteront Dieu, nos frères et sœurs ainsi que l’amour que nous nous porterons les uns aux autres. Et si le régime de confinement devenait l’occasion de faire l’apprentissage dès maintenant — à notre humble niveau — de cette vie à venir ?

Le régime de confinement auquel nous sommes astreints opère un tel changement dans nos habitudes et nos façons de vivre que l’heure est propice pour essayer, dans la foulée, de penser différemment. En effet, afin de ne pas subir complètement les désagréments liés au combat contre la pandémie, il nous est loisible de faire de ces contraintes comme une parabole en action d’un mouvement de conversion. Le mode de vie inédit qui est le nôtre, depuis que le confinement généralisé a été décidé, est l’occasion de revenir à l’essentiel. Cloués à domicile, au lieu de rôder comme des lions en cage, ou bien de passer la journée à regarder des émissions débilitantes à la télévision pour nous étourdir, la meilleure façon de s’évader de notre espace de claustration consiste plutôt à nous tourner vers Dieu et à Lui demander comment mettre en pratique Sa volonté dans les circonstances présentes. Nous pouvons aussi prendre par nous-mêmes des initiatives, auxquelles nous n’aurions jamais pensé en temps normal. Mentionnons quelques exemples.



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Prier pour les oubliés

Et si notre réclusion devenait le tremplin d’un engagement dans la prière pour les plus démunis, spécialement pour ceux qui vivent seuls ? Confinés chez nous, nous expérimentons l’état de vie qui est ordinairement le leur — surtout si nous n’avons personne à nos côtés actuellement. Il existe des personnes âgées qui ne sortent de leur appartement qu’une fois par jour, et encore avec difficulté, parce que leur immeuble d’habitation ne possède pas d’ascenseur. Le confinement, en nous interdisant les déplacements extérieurs, nous permet de communier de l’intérieur à la détresse de ceux qui n’ont plus d’amis, ou qui ne reçoivent les visites de leurs enfants que de loin en loin.



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S’unir aux travailleurs éprouvés

Autre exemple : la retraite à domicile à laquelle nous astreint le coronavirus, en mettant à rude épreuve notre maîtrise de soi, nous fait toucher du doigt ce qu’endurent les professeurs qui ne se contentent pas d’enseigner nos enfants, mais qui sont également dans l’obligation de leur inculquer les règles élémentaires d’éducation — règles que les élèves prennent un malin plaisir à transgresser en l’absence de toute perspective de sanctions… De même que le jeûne alimentaire nous rapproche spirituellement de ceux qui ne mangent pas toujours à leur faim, de même le confinement forcé reporte nos pensées vers les personnes dont l’existence ou les fonctions professionnelles sont éprouvantes, et pour lesquelles nous pouvons d’ores et déjà prendre l’engagement de prier régulièrement à l’avenir.

 

Entendre le Christ frapper à la porte

Enfin, comme la conversion est impossible à pratiquer dans la durée sans l’aide de l’Ami divin, Jésus, l’opportunité nous est offerte de l’appeler à notre secours. Reclus chez nous, nous ne pouvons plus arguer d’un emploi du temps surbooké ! Notre vie sociale étant réduite au minimum, c’est le moment favorable pour nous tourner vers Celui auquel nulle muraille, nul obstacle physique, ne résistent ! “Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra” (Mt 6, 6) dit Jésus à ses disciples. Ces jours-ci, nul besoin de nous retirer dans nos chambres : nous sommes forcés d’y rester !

Aussi, que celles et ceux qui vivent confinés seuls chez eux (et les autres) n’hésitent à inviter Celui qui se fera un plaisir de venir leur tenir compagnie ! “Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un écoute ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi” (Ap 3, 20) : c’est le Ressuscité qui parle ainsi ! Ne craignons pas de Lui ouvrir la porte de nos cœurs, surtout si le confinement a fait le vide autour de la table à manger ! Il nous inspirera alors les prières et les coups de téléphone à passer qui nous relieront les uns aux autres — Lui, le centre d’interconnexion de tous les cœurs !

 

 



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