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Le pape François. Seul ce vendredi soir devant Saint-Pierre de Rome, seul devant une place vide, mais seul sous l’œil de dizaines ou de centaines de millions de téléspectateurs du monde entier, qui sait ? Le Pape seul sous une lourde pluie battante, seul mais soutenu par la pensée de plus d’un milliard de catholiques, et de davantage encore de croyants… Seul dans le silence de plomb médiatique de l’incompréhension dramatique des grands « moyens de communication sociale ». Seul physiquement et socialement, mais spirituellement entouré par des millions d’êtres humains cherchant des raisons d’espérer, et voulant prier.
Seuls et ensemble
Dans une atmosphère à la fois irréelle, lugubre et sublime qui le rapprochait du chemin du Golgotha, le pape François a imploré l’aide de Dieu pour l’humanité tout entière en proie à la pandémie meurtrière du coronavirus. Il a lu le récit de l’Évangile sur la tempête secouant la barque du lac de Tibériade, où Jésus ordonne au vent et aux vagues de se taire. Le Christ y reproche à ses disciples d’avoir eu peur, par manque de foi. Mais, Sauveur, il vient déjà de les sauver d’un naufrage commun…
En ce saint vendredi du XXIe siècle, le pape a observé que, pris dans la tempête de la pandémie, nous autres hommes de 2020, alors que soudain « tout est paralysé », nous sommes « à la fois seuls et ensemble » dans « nos vies remplies de silence »… Alors, « il est important de rester ensemble, comme dans une même barque ». Mais « avec cette tempête s’envole tout ce qui est superficiel » : François y voit une occasion de « découvrir notre bien commun ». Jusqu’alors, trop indifférents devant les drames contemporains des pauvres et des gens fragiles, « nous nous pensions sains dans un monde malade ». Aujourd’hui, les soignants, et tous ceux qui veillent sur la sécurité des autres « ont compris que personne ne peut se sauver seul ».
« N’ayez pas peur »
« La prière et le service silencieux sont nos armes victorieuses », a ajouté le pape François, nous appelant à « abandonner notre soif de pouvoir » et à comprendre que « la force de la croix du Christ nous libère de la peur », avec l’intercession de Marie, « Étoile de la Mer ». Depuis le parvis de la basilique, le Pape a souhaité, Urbi et Orbi, que les colonnades de la Place Saint-Pierre « embrassent Rome », donnent le salut au monde et « ne nous laissent pas au milieu de la tempête ».
Il a lancé enfin un « N’ayez pas peur » à la manière de son prédécesseur Jean-Paul II, avant de se recueillir devant le Crucifix miraculeux de San Marcello, qui avait protégé le peuple romain d’une épidémie de peste au XVIe siècle, et devant une icône de Marie protectrice.
L’indulgence et l’espérance
Ensuite, pendant que la nuit tombait sur la ville de Rome et sur un monde occidental en quarantaine, le Saint-Père, isolé mais solidaire de ses frères humains, a présidé une adoration eucharistique du Saint-Sacrement : il a accordé l’indulgence plénière pour les fautes que les hommes qui le voudraient n’ont plus la possibilité de confesser, à l’heure où le contact rapproché avec les prêtres est trop souvent devenu impossible ou dangereux. Puis il a béni ce monde malade de nombreux maux. Et l’Église a prié : « Du pouvoir de Satan et des séductions du monde, délivre-nous, Seigneur ! De tous les maux qui affligent l’humanité, délivre-nous ! De la mauvaise information et de la manipulation des consciences, délivre-nous ! » Et… « si la mort nous anéantit, ouvre-nous à l’Espérance, ô Seigneur ! »
Ce saint vendredi de carême du pape François, a été une première figuration de la célébration de la Passion du Christ. Dans une dure montée vers Pâques, pour nous délivrer de la peur, et nous confirmer dans la loi de solidarité de l’amour de Dieu.