Jésus est venu pour les pauvres et les malades. Mais comment peut-on s’unir à Lui en période de confinement ? Il a tellement soif de nous qu’Il est prêt à nous retrouver par cette autre merveille qu’est la communion spirituelle. Explications du père Michel Martin-Prével, prêtre de la Communauté des Béatitudes et auteur du petit traité spirituel : “La communion de désir, Pour ceux qui ne peuvent pas communier à une messe” (EdB).
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Qu’est-ce que la communion spirituelle ?
Père Michel Martin-Prével : Il s’agit, quand on ne peut pas communier sacramentellement, de s’unir spirituellement au Christ, présent dans l’hostie, dans un acte de désir, un acte de foi et un acte de charité. Doivent être sauves par ailleurs des conditions pour l’âme, comme de ne pas se trouver en état de péché mortel, préférer participer à l’eucharistie si c’est possible, et demeurer en communion d’esprit avec l’ensemble des baptisés dans l’Eglise. Les fruits de la communion spirituelle, ou communion de désir, sont alors tout autant fructueux.
N’est-ce pas une pratique surannée développée en des temps jansénistes et révolus où l’on ne communiait pas beaucoup ?
Si les conditions d’apparition de cette pratique peuvent être parfaitement discutables, sa justification ancienne avec saint Thomas, le Concile de Trente et les récents papes la rendent tout à fait justifiée, car elle vise la fin ultime du sacrement de l’Eucharistie qui n’est autre que l’union au Christ. La grâce eucharistique trouve un autre chemin, quand elle est empêchée. La forme ne contraint pas la puissance de Dieu, même s’Il a d’abord voulu se servir de ce sacrement merveilleux ! Et l’obéissance tient lieu de condition à la réalité de son fruit.
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Qui peut être disposé à cette pratique ?
Classiquement, tous ceux qui ne peuvent pas communier à la messe, étant trop loin de leur domicile, les personnes âgées retenues chez elles et qui suivent la messe à la télévision, les enfants, ceux qui, divorcés et remariés, sont en incompatibilité de sens avec la réalité sacramentelle de l’Eucharistie, et tous les catholiques aujourd’hui empêchés par ces exigences de protection contre une épidémie.
Si les fruits sont les mêmes que la communion réelle, pourquoi alors consommer l’hostie ?
C’est bien quand c’est indépendant de notre volonté et selon des circonstances imposées, comme actuellement, que cette communion peut avantageusement « remplacer », à fruit égal, la communion eucharistique. Sinon, il faut bien sûr lui préférer la communion réelle, que nous souhaitons tous pour un temps rapproché. Cette quarantaine, en conformité avec notre carême, devra-t-elle cesser à l’aube de Pâques ? J’en fait le souhait secret. Chantons, avec le psalmiste : « Seigneur, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés !» (Ps 79, 8).
Prière pouvant accompagner la communion spirituelle :
Mon Jésus, je crois que vous êtes présent dans le Saint-Sacrement.
Je vous aime par-dessus toutes choses et je désire vous posséder dans mon âme.
Puisque je ne puis maintenant vous recevoir sacramentellement,
venez spirituellement dans mon cœur.
Je m’unis entièrement à vous, comme vous possédant en effet.
Ne permettez pas que je ne me sépare jamais de vous.
(Saint Alphonse de Ligori)
La communion de désir, Pour ceux qui ne peuvent pas communier, Père Michel Martin-Prével, EdB, 2007. En raison du confinement, les Editions des Béatitudes mettent gratuitement ici à disposition cet ouvrage afin d’apprendre à vivre la communion de désir sans assister à la messe.