Il n’est pas banal de rencontrer un jeune couple aussi ambitieux. Ambitieux dans le bon sens du terme : ambitieux pour leur couple, pour leurs projets, pour leur vie de prière. Un magnifique témoignage qui invite chaque couple à se demander : « Mais quelle est la mission que Dieu veut pour nous ? ».
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À peine mariés, Marine et Foucauld ont pris une année sabbatique pour aller à la rencontre de familles et de couples missionnaires au service des plus faibles et des plus fragiles, dans une quinzaine de lieux en France. Une manière d’aller voir de plus près comment des hommes et des femmes avaient tout quitté pour vivre pleinement les valeurs de l’Évangile. Une façon de discerner aussi la vocation de leur couple.
Marine, 28 ans, et Foucauld, 32 ans, ne sont pas novices en matière de service et de solidarité. Jusqu’à leur mariage en juillet 2019, ils habitaient tous deux dans des colocs de l’APA (Association pour l’amitié) avec des personnes jusque-là sans domicile fixe, à Paris. Marine travaillait dans une petite entreprise de développement de projets d’énergie renouvelable, et Foucauld, ingénieur de formation, chez EDF. Lors du réveillon du 31 décembre 2018, au cours d’une randonnée en raquettes dans le Queyras (Hautes-Alpes), ils décident, dans un élan d’inspiration, de prendre une année sabbatique pour fonder leur première année de mariage sur le roc. « Cela venait confirmer des intuitions que nous avions depuis longtemps dans notre cheminement de couple, dans notre relation d’amitié. Cela venait confirmer notre aspiration à marquer le début d’une nouvelle vie, ainsi que le désir de trouver ensemble notre propre route à la suite du Christ », expliquent-ils.
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Après trois mois de marche sur les pas de saint François depuis Aix-en-Provence, lieu de leur mariage, à Assise, Marine et Foucauld se sont rendus dans une douzaine de lieux, entre novembre 2019 et février 2020, dans lesquels ils se sont immergés durant une petite semaine à chaque fois. Leur objectif ? « Se laisser enseigner par des témoins qui ont un peu, voire beaucoup, d’avance sur nous, dans ce cheminement du mariage et de la mission, et ainsi pouvoir témoigner de la réalité du Royaume de Dieu qui grandit autour de nous ». Ils ont ainsi vécu des rencontres fortes et des expériences décisives auprès de nombreuses petites communautés : L’Arche du Caillou Blanc à Clohars Fouesnant (Finistère), l’association Misericordia à Aubervilliers (Seine-saint-Denis), Le Rocher aux Mureaux (Yvelines), Le Sycomore (Village St Joseph) à Pontchâteau (Loire-Atlantique), le Cenacolo à Lourdes, la Maison de Marie à Bordeaux, l’Association Pour l’Amitié en vacances à l’Abbaye de Tamié, la Fraternité Bernadette à Marseille, la Fraternité Eucharistein dans le parc du Verdon (Var), l’association Genèses en Bourgogne et enfin la maison de vacances la Bise d’ATD Quart Monde, dans le Jura.
Trois enseignements pour une vie de couple
Forts de ces rencontres avec des couples ayant fait le choix radical d’une vie plutôt rude, sobre, se faisant bousculer par les souffrances des personnes qu’ils entourent, Marine et Foucauld ont été particulièrement frappés par trois aspects, « que nous aurons à cœur de développer dans notre future vie de famille », confient-ils. C’est tout d’abord le grand soin apporté au couple en lui-même. « Les couples que nous avons rencontrés nous ont semblé profondément amoureux l’un de l’autre, profondément unis et profondément humbles… même après plusieurs décennies de vie partagée. Ils sont conscients que leur vie de couple est le socle fondateur de leur mission, et qu’il faut donc en prendre un soin très particulier ».
Dieu dialogue avec nous, non pas en nous rejoignant dans des grandes pensées hors-sol, mais à travers la réalité de notre vie, à travers les rencontres et les événements bien concrets de chaque jour.
Ensuite, c’est la puissance de la prière. « Bon nombre de couples nous ont dit très simplement qu’ils avaient toujours fait la prière quotidienne en famille. Beau challenge pour notre vie de famille qui débute ! C’est sans doute, par cette grande proximité à Dieu, que ces couples parviennent à rester profondément humbles ». Enfin, c’est cette vie menée aux côtés de « pauvres » : « Ils nous ont tous parlé de la grâce de vivre avec un plus petit et de toucher du doigt le sacrement du pauvre ».
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Marine et Foucauld ont tous deux ce désir fort de se laisser porter par l’Esprit Saint. “Au souffle de l’Esprit”, telle est la devise qu’ils aspirent à suivre. Cependant, ils se sont interrogés sur la manière dont Dieu leur parle. Une phrase du père Abbé de l’Abbaye de Landévennec (Finistère) les a profondément marqués : « Dieu dialogue avec nous, non pas en nous rejoignant dans des grandes pensées hors-sol, mais à travers la réalité de notre vie, à travers les rencontres et les événements bien concrets de chaque jour ».
Ils ont compris qu’ils devaient se montrer exigeants dans la relecture de leurs journées pour y déceler les sources de joie profonde et les talents qu’ils sont appelés à mettre en œuvre. Ils ont compris que la temporalité du Ciel n’était pas celle de la terre : « Il faut du temps avant qu’un projet n’aboutisse, difficile d’entrer dans la temporalité du Ciel dans un monde qui prône l’efficacité à tout prix ! ». Ils ont compris la nécessité de rester humbles dans les projets, « pour laisser voir l’œuvre du Père à travers nos réalisations et ne pas accaparer la lumière qui en émane ». Ils ont compris aussi l’importance de laisser place à l’imprévu et aux rencontres : une manière de suspendre le temps pour se rappeler que c’est Dieu, le premier, qui est à l’œuvre.
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