Le curé de la paroisse de Taybeh, en Cisjordanien lance un appel aux chrétiens de France : « Les chrétiens de Terre Sainte sont des pierres vivantes. S’ils disparaissent, les Lieux saints ne seront plus que des lieux archéologiques. »
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Affectivement et spirituellement, les chrétiens d’Orient nous sont proches. Cette belle amitié entre la France et les chrétiens de ces terres lointaines nous vient de l’histoire, elle est inscrite dans notre mémoire mystérieuse. Comment ne pas penser notamment aux chrétiens de Terre Sainte, qui vivent leur foi sur le sol foulé par le sauveur ? Pourtant, curieux paradoxe, quand il est question des chrétiens d’Orient, ceux de Palestine sont parfois ignorés.
Aider la liberté
Fort heureusement, tout le monde ne les oublie pas. Le 27 mars prochain, l’Aide à l’Église en détresse (AED) organise une nouvelle « Nuit des témoins » à la basilique de Montmartre à Paris. Ce sera notamment l’occasion d’entendre le père Johnny Abu Khalil, curé de Taybeh en Cisjordanie. Ce prêtre du patriarcat latin de Jérusalem vient de donner un entretien à Paris Notre-Dame, le journal du diocèse de Paris. Il insiste sur un aspect important de la situation des chrétiens de Palestine : elle ne diffère pas foncièrement de celle de tous les Palestiniens qui vivent sous occupation.
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Le problème n’est donc pas religieux, mais politique, explique-t-il : « C’est une question de dignité et de liberté. […] Cette liberté nécessite que cette occupation prenne fin et que finisse l’injustice envers mon peuple. » Nous pouvons être surpris d’entendre un prêtre parler ainsi de politique. Il s’en explique : « Je ne suis pas un politicien mais un prêtre qui défend l’image de Dieu, de ce Dieu qui nous a créés libres. » Jean-Paul II ne disait pas autre chose quand il appelait inlassablement au respect des droits humains les plus élémentaires à travers le monde.
Des pierres vivantes
Ici, c’est un simple curé de village qui parle. Un village particulièrement touché par l’implantation de colonies illégales : « Ces colonies ont toutes été construites sur des terrains appartenant aux chrétiens de Taybeh, hérités de génération en génération », explique-t-il. Les conséquences sont terribles : « Quand les colons israéliens s’emparent de ces terres, ils arrachent les oliviers pour construire des maisons. Or, dans un village palestinien, l’agriculture est très importante. Les gens vivent de ces olives. »
Si le père Khalil vient en France, c’est parce qu’il est « important de rappeler notre existence que beaucoup ignorent encore. » Et il nous lance un appel : « N’oubliez pas les chrétiens de Palestine. C’est nous qui vous avons transmis la foi et vous devez, à votre tour, nous soutenir. Les chrétiens de Terre Sainte sont des pierres vivantes. S’ils disparaissent, les Lieux saints ne seront plus que des lieux archéologiques. C’est pourquoi j’attends de mes frères chrétiens qu’ils nous aident à rester sur place. »
Et il explique concrètement ce qu’il attend de nous, chrétiens de France : leur apporter des moyens pour le logement, l’emploi et l’infrastructure nécessaire. « Et il faut nous aider à obtenir cet État, gage d’une paix juste et durable », ajoute-t-il. Ce dernier point est particulièrement complexe : en Israël, la tendance du temps présent est davantage aux faucons qu’aux colombes. C’est l’occasion d’intercéder pour nos frères de Palestine, de prier pour obtenir le don de la paix en Terre Sainte.