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Père René-Luc : “Les jeunes ne sont pas l’avenir de l’Église, ils en sont l’actualité”

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Le Père René-Luc, fondateur de l’école d’évangélisation CapMissio (Montpellier), le clame partout : n’importe quel jeune peut devenir missionnaire. Et même mieux : les jeunes sont les meilleurs missionnaires que puisse espérer l’Église aujourd’hui. Rencontre avec celui qui veut leur donner les clés du “paquebot”.

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Se poser un an au au soleil, à Montpellier, pour révéler ses talents, préparer son avenir et vivre une mission d’évangélisation. C’est ce que propose l’école d’évangélisation CapMissio, fondée par le père Réné-Luc. Pourquoi les meilleurs apôtres des jeunes sont les jeunes eux-mêmes et comment une année donnée à Dieu peut changer radicalement la vie ? Décryptage.

Aleteia : En quoi consiste l’objectif de CapMissio ?
Père René-Luc : En France, la première école d’évangélisation naît en 1984. L’intuition était de dire que pour évangéliser les jeunes, il n’y a rien de mieux qu’un autre jeune. Cependant, un diocèse rêverait d’avoir des jeunes sous la main pour évangéliser, mais ceux-ci font leurs études et n’ont pas beaucoup de temps à leur consacrer. CapMissio, école fondée avec Mgr Carré, l’archevêque de Montpellier, est la première école d’évangélisation diocésaine en France. Au service du territoire du diocèse, et donc cantonné uniquement à ce diocèse, CapMissio propose à des jeunes entre 18 et 26 ans de prendre une année de césure, de vraiment tout arrêter pendant un an pour être formés et disponibles pour la mission. Le programme des enseignements est riche, les jeunes ont de nombreux cours. Ils sont diplômés d’un certificat d’initiation en théologie. J’en donne quelques-uns sur les textes importants de l’Église concernant l’évangélisation (Evangelii nuntiandi, Redemptoris missio, Evangelii gaudium). Très approfondis, ces cours sont destinés à comprendre la charpente de ces textes.  Cela motive vraiment pour l’évangélisation. Il y a également des intervenants du diocèse. Par exemple, il existe un cours sur l’évangélisation par le web. Nous avons également la venue d’une infirmière qui donne des cours de bioéthique, avec des questions comme la fin de la vie.

Quels sont les types de missions confiées aux jeunes de CapMissio ?
Il y a plusieurs types de missions. La première est dans l’élan donné par le pape François : être attentif aux pauvres. On ne peut pas parler simplement de Jésus avec une guitare dans la rue. Il faut vraiment servir les pauvres. C’est ce que l’on appelle les missions de solidarité. Par exemple, l’une d’elles consiste  au soutien scolaire auprès des enfants Roms dans un bidonville tous les mercredis après-midi. Les jeunes de Capmissio vont aussi aider tous les vendredis soirs le Secours catholique qui va à la rencontre des personnes vivant dans la rue. Régulièrement, ils vont faire des visites dans les hôpitaux auprès d’enfants, ainsi que dans des maisons de retraite. Il y a ainsi toute une sensibilisation du missionnaire à la charité.

CAP MISSIO

@CapMissio
Père René-Luc avec les jeunes de l’école d’évangélisation CapMissio

Le deuxième aspect est celui d’être missionnaire auprès des jeunes : devenir moteur dans la pastorale étudiante de la ville de Montpellier, qui compte plus de 90.000 étudiants ! Tous les mercredis soirs, les jeunes de CapMissio animent un groupe d’étudiants (environ 80), nommé Spiritus. Ils vont participer aux temps forts de la pastorale étudiante en temps que moteur d’animation, et puis ils vont régulièrement dans les lycées catholiques du diocèse, dans chacun des niveaux et chacune des classes. Ils vont y donner leur témoignage, parler de leur expérience et répondre aux questions. C’est vraiment magnifique ! Le dernier type de missions qu’ils font sont des missions plus ponctuelles.

«Beaucoup de personnes qui ont été touchées par notre soirée la veille reviennent le lendemain. »

On les appelle des missions d’évangélisation à la périphérie. Appelée “une lumière dans la nuit”, une messe est animée une fois par mois par les jeunes de Capmissio. Une église est alors ouverte de 21h à 23h. Les passants dans la rue sont invités à y rentrer. Il y de la musique, tout est bien décoré et le Saint Sacrement est présent. On invite les gens à allumer une bougie, à écrire une intention, la déposer devant l’autel et à piocher une parole de Dieu. Samedi dernier, il y a eu plus de 160 bougies allumées. Sachant qu’en moyenne une personne sur trois allume une bougie, nous savons que ce soir-là, plus de 500 personnes sont rentrées dans l’église. Pour revenir au sens de l’école d’évangélisation, ce sont les jeunes eux-mêmes qui invitent les gens de la rue à y participer. Et c’est leur présence devant l’église qui crée un climat d’accueil et de confiance.



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Avez-vous en tête un exemple de jeunes qui ont été touchés par le Christ ?
Samedi dernier lors d'”une lumière dans la nuit” j’ai invité un jeune couple à faire la démarche de tirer un papier avec une parole de Dieu. Et comme j’aime bien discuter un peu, je leur ai demandé ensuite : “Alors, qu’est-ce qu’il t’a dit Jésus ?” Là, le jeune homme s’est retourné vers sa compagne. Il lui a dit : “Chérie, c’est incroyable, j’avais écris sur mon papier comme intention “pour nous deux, que du bonheur”, et j’ai tiré comme Parole de Dieu : “Le Seigneur lui même donnera le bonheur” (P. 85 v 13). Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres ! Ce couple fait partie des gens qui rentrent, non pas parce qu’il y a un événement, mais plutôt parce qu’ils voient de la lumière, de la musique et qu’ils se disent : “Ah tiens l’église est ouverte ce soir !” C’est ce qu’on appelle aller à la périphérie. Régulièrement, le lendemain de cette soirée d’évangélisation, on célèbre alors la “messe de la cité”. Beaucoup de personnes qui ont été touchées par notre soirée la veille reviennent le lendemain. 

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Sur le site internet de l’école, il est inscrit : “les meilleurs apôtres des jeunes sont les jeunes eux-mêmes”. Pourquoi placer tant d’espérance en eux ?
Cette phrase est de Jean Paul II. Je l’aime particulièrement car elle montre que les jeunes ne sont pas simplement l’avenir de l’Église. Ils sont également le présent, comme le dit le pape François. La jeunesse, c’est l’actualité ! Jean Paul II s’était rendu compte que l’Église avait du mal à s’adapter à la jeunesse. Celle-ci change très vite alors que l’Église est un paquebot beaucoup plus lent. En cela, les JMJ étaient  une bonne idée : faire un rassemblement de cette jeunesse afin qu’elle sente à quel point elle est partie intégrante de l’Église.



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Aujourd’hui, cependant, une grande partie de la jeunesse a encore du mal à trouver sa place dans l’Église. CapMissio forme des jeunes dans ce but. Une fois qu’ils ont quitté notre école, ils retournent dans le monde. À ce titre, deux anciens travaillent aujourd’hui à la conférence des évêques de France au sein de la structure responsable des étudiants au niveau national. Une autre jeune a monté une messe des jeunes à Strasbourg. Un autre ancien de CapMissio a fondé un groupe de prière à Paris. Ce sont des jeunes qui ont plein d’idées, il faut juste les aider un peu pour qu’ils créent plein d’autres choses pour d’autres jeunes. 

Vous avez vécu des expériences fortes. Quel message voulez-vous transmettre aux jeunes qui n’ont plus d’espérance ?
Il est vrai que mon parcours est très particulier, loin de la foi quand j’étais jeune… Mon beau-père s’est suicidé devant moi alors que j’avais 15 ans. Peu de temps après, à la suite d’un témoignage de Nicky Cruz, un pasteur protestant, j’ai changé de vie. J’ai ouvert mon coeur au Seigneur. Ainsi, j’ai fait l’expérience de quelque chose d’essentiel : quelque soit notre passé, quelques soient les expériences et les difficultés qu’on ait eues, une autre vie est possible avec Jésus.

«Dieu est capable de réparer. Dieu est capable de guérir. Il est capable de nous transformer vraiment.»

C’est beaucoup plus qu’une simple résilience. C’est réellement une puissance que Dieu donne. Dieu est capable de réparer. Dieu est capable de guérir. Il est capable de nous transformer vraiment. Une chose est sûre, Dieu a un pouvoir immense. Il suffit simplement de lui faire confiance, de lui dire “Seigneur, viens. Viens car j’ai besoin de toi. Viens me changer, viens me transformer”, et il le fait. L’espérance est une vraie vertu chrétienne, parce que le contraire de l’espérance est de ne plus croire en l’avenir possible et de se dire “J’ai vécu trop de problèmes, de toute façon ma vie est foutue”. J’ai la chance de vivre avec les jeunes, qui, de manière générale, sont dans l’espérance. C’est une des vertus principales de la jeunesse : ne pas être dans la résignation ou dans le pessimisme. Ce qui est terrible, c’est quand un jeune n’est plus dans l’espérance. Les jeunes doivent garder la foi. Il faut garder l’espérance ! Je leur transmets le plus possible, à mon petit niveau, cette confiance en la vie, cette confiance en l’avenir, et cette confiance que les jeunes d’aujourd’hui sont capables de changer quelque chose dans l’Église. Si vous y mettez toute votre énergie, votre jeunesse et votre joie, des choses bougeront, c’est certain ! .


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