Prêtre missionnaire de la Congrégation des Pères du Saint-Esprit, bienheureux Daniel Brottier, fêté le 28 février, est notamment connu pour l’énergie qu’il a déployée au service des jeunes orphelins. Durant la guerre de 1914-1918, cet homme de terrain a été comme mystérieusement protégé.
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Personnalité forte des Orphelins Apprentis d’Auteuil, aujourd’hui Apprentis d’Auteuil, le père Daniel Brottier est également une figure importante de la Première Guerre mondiale. Celui que les autres surnomment l’aumônier “verni” n’hésite pas à monter au front et à porter secours aux soldats blessés, ne ménageant pas sa peine, ayant même au détour d’un combat ses vêtements troués par des éclats d’obus. Cité à six reprises, il parcourt “la ligne pour relever, panser et secourir les blessés”, encourage les combattants et va chercher “sous le feu intense des mitrailleuses” ceux qui sont en mauvaise posture. Et pourtant, mystérieusement, il n’est pas blessé une seule fois.
“Gardez-moi le père Brottier”
De retour de la guerre, en 1919, il échange avec Mgr Jalabert, son évêque lorsqu’il était à Dakar devenu son ami, et lui raconte ses aventures militaires, s’étonnant d’avoir été ainsi préservé malgré les risques qu’il a pris. “J’ai passé par tous les dangers. J’ai vu la mort de près en mille circonstances, j’ai vu tomber autour de moi des centaines de camarades : miraculeusement, je m’en suis toujours tiré sans une blessure. Et pourtant : dans les Flandres, à Verdun, dans la Somme, dans l’Aisne, en Lorraine, je puis dire que j’ai couru des risques… Je vous l’avoue, Monseigneur, je ne m’explique pas cette protection extraordinaire”.
Ce à quoi l’évêque lui répond : “Mon cher père, je vais vous en dire le secret”. Tirant alors une image de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus de son bréviaire, il la lui montre à l’allure athlétique. Au dos, la photo de Daniel Brottier avec ces mots juste en-dessous : “Petite sœur Thérèse, gardez-moi le père Brottier”.
La conviction de l’évêque ne souffre pas le doute : c’est bien la petite carmélite, la sainte aux pluies de roses, qui a veillé sur le prêtre au grand cœur et lui a assuré une protection permanente. En voilà un qui était sacrément verni ! Plein de reconnaissance – et on le comprend – le père Daniel promet illico de lui faire élever une chapelle lorsqu’elle sera bienheureuse. Le 29 avril 1923, l’année même où il prend la direction de l’institution au service des orphelines, Thérèse est béatifiée par le pape Pie XI. Ni une ni deux, le prêtre audacieux se souvient de sa promesse et fait ériger une “petite basilique” au siège des Orphelins Apprentis d’Auteuil, rue Jean de La Fontaine, à Paris. Il s’agit du premier sanctuaire au monde dédié à la sainte.
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