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Portugal : l’éventuelle légalisation de l’euthanasie divise le pays

PORTUGAL PARLIEMENT
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Bérengère Dommaigné - publié le 18/02/20
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Alors qu’une proposition de loi visant à autoriser l’euthanasie et le suicide assisté doit être examinée par les parlementaires portugais ce jeudi 20 février, le sujet divise profondément la société. Si plusieurs parlementaires y sont favorables, l’Ordre des médecins ainsi que les responsables des neuf principales confessions du pays y sont farouchement opposés.

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« Les médecins apprennent à soigner les patients et à sauver des vies. Ils ne sont pas prêts à participer à des démarches conduisant à la mort ». C’est par ces mots que Miguel Guimaraes, président de l’Ordre des médecins, a réagi lundi soir à l’issue de son audience avec le président de la République portugais, Marcelo Rebelo de Sousa. Alors que les députés du Parlement portugais doivent examiner ce jeudi 20 février cinq textes visant à dépénaliser l’euthanasie dans un cadre médical, plusieurs voix se font entendre pour s’y opposer.

Mobilisation des croyants et des médecins

Un groupe de travail “Religion santé”, composé de membres des neufs religions du pays — catholiques, musulmans, orthodoxes, juifs, bouddhistes, hindous, évangéliques, mormons et adventistes — s’est unanimement opposé au projet de loi sur la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté dans une déclaration commune publiée mi-février. Quelques jours plus tôt, le cardinal Manuel do Nascimento Clemente, président de la Conférence des évêques du Portugal (CEP) et patriarche de Lisbonne, avait tenu à rappeler que l’euthanasie était un “problème humanitaire”, et qu’il fallait être en mesure de “protéger et d’accueillir toutes les étapes de la vie d’une personne, de sa conception à sa mort naturelle”.

Ce lundi 17 février, c’est l’Ordre des médecins portugais qui s’est prononcé contre une éventuelle légalisation. “Nous ne sommes pas d’accord car cela va à l’encontre de la pratique médicale et viole le code déontologique de l’Ordre des médecins”, a affirmé son président, Miguel Guimaraes.


EUTHANASIA
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Un appel à référendum a été lancé par la Fédération Portugaise pour la Vie, membre de l’initiative européenne One of Us. Il faut obtenir 60.000 signatures et l’accord du Parlement pour que la procédure législative soit suspendue dans l’attente de la réponse du peuple. Plusieurs manifestations sont également prévues dont une ce jeudi, devant le Parlement. Plusieurs personnalités politiques (de droite et de gauche), ainsi que des partis politiques de droite et de centre-droit se sont associés à ce mouvement.

Rejetée de justesse en mai 2018, (à cinq voix près) la proposition de loi pourrait cette fois-ci être votée. Depuis les dernières élections d’octobre 2019, la composition du parlement portugais a changé : les partis qui ont proposé les lois sur l’euthanasie sont à présent majoritaires parmi les députés tandis que le parti communiste et le parti démocrate-chrétien, opposés aux textes, sont aujourd’hui minoritaires. Les conclusions des débats de jeudi restent néanmoins incertains car les députés du PS et de la principale formation d’opposition de droite sont divisés sur ce sujet et ne recevront pas de consigne de vote.

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