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Week-end sanglant pour les chrétiens du Burkina Faso

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Agnès Pinard Legry - publié le 17/02/20
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Au moins 24 personnes ont été tuées, ce dimanche 16 février, lors d’une attaque djihadiste contre une église protestante d’un village du nord du Burkina Faso.

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C’est une fin de semaine sanglante qu’a vécu le Burkina Faso. Une église protestante du village de Pansi, situé dans le nord du Burkina Faso, a été pris pour cible par des djihadistes dimanche 16 février. « Le bilan provisoire fait état de 24 personnes assassinées, dont le pasteur d’une église protestante », a indiqué le colonel Salfo Kaboré, gouverneur de la région du Sahel. L’attaque a également fait dix-huit blessés et plusieurs personnes ont été enlevées. D’après les premiers éléments, « un groupe armé terroriste » a fait irruption dans le village et « attaqué les paisibles populations de la localité après les avoir bien identifiées et séparées des non-résidents ».

Cette attaque est survenue dans la même province où un pasteur et quatre de ses proches, son fils, ses neveux et un diacre, avaient été enlevés, le 11 février, avant d’être assassinés quelques jours plus tard. « Le diacre Lankoandé Babilibilé a été le premier à être abattu. Des hommes armés non identifiés l’ont exécuté dans la nuit du 10 au 11 février, puis ont volé sa voiture », précise l’ONG chrétienne Portes Ouvertes. « Son véhicule a ensuite été utilisé pour enlever le pasteur Omar Tindano, ainsi que deux de ses filles, son fils et deux neveux. Les deux filles ont été libérées indemnes le 13 février. Mais malheureusement, dans la soirée, on a appris qu’Omar avait été exécuté avec son fils et ses deux neveux ».

750 morts depuis 2015 et 600.000 déplacés

« Les attaques djihadistes contre les églises et les chrétiens ont débuté en 2015 mais elles se sont accélérées depuis 2018 avec la déclaration de l’état d’urgence dans le nord et l’est du pays », explique à Aleteia Amélie de la Hougue, responsable information de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED). « Ces attaques peuvent être très ciblées, comme ce fut le cas ce week-end, et viser directement des chrétiens, mais elles peuvent aussi viser tout ce qui représente l’Etat : les écoles, des instituteurs etc. Les attaques contre les chrétiens s’intensifient mais à cela se mêlent aussi des crimes crapuleux, des pillages… ».

Des groupes autonomes se sont formés dans le nord du pays, dans la province du Soum. Ils atteignent désormais l’est, le long de la frontière avec le Niger. Depuis 2015, ces attaques ont fait environ 750 morts et 600.000 déplacés. « Le Burkina Faso va devenir progressivement un foyer djihadiste dans la mesure où le pays devient, de plus en plus, une zone de non-droit, c’est-à-dire que l’État n’est plus en capacité d’imposer la loi nationale », confiait à Aleteia en mai 2019 Marc Fontrier, africaniste et conférencier à l’Institut catholique de Paris. « Dans les temps que nous vivons, avec une telle multiplication des mouvements islamistes fondamentalistes, le chrétien devient inévitablement, par capillarité, l’ennemi qui est désigné ». « Il y a très clairement une volonté de la part de groupes terroristes d’islamiser le pays », reprend Amélie de la Hougue. « Mais il y a aussi au sein de ces groupes des personnes qui vivent dans une grande pauvreté, qui ont été totalement délaissées par l’Etat et qui vont répondre à l’appel des djihadistes pour piller et tuer parce qu’ils vont être payés pour cela ».


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Si la menace et le danger sont omniprésents, « il y a une réelle volonté de maintenir une présence chrétienne partout dans le pays », explique encore Amélie de la Hougue. « Les sœurs de l’Immaculée Conception, présente dans l’ensemble des diocèses du Burkina Faso, m’ont ainsi confié : « Les gens ont peur donc si nous partons, quel espoir leur laisse-t-on ? ». L’Église veut aussi maintenir cette présence pour encourager les gens dans leur foi ainsi que pour maintenir un discours de paix et de réconciliation là où les djihadistes veulent créer un climat de guerre inter-ethniques et inter-religieux ».

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